56J - Famille Bottu de la Barmondière

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Cote/Cotes extrêmes

56J 1-56J375

Date

1402-1854

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

Biographie ou Histoire

Le premier membre de la famille qui apparaît dans le fonds est Noël Bottu de la Barmondière, bourgeois de Villefranche, consul et échevin de la ville. Un acte mentionne son père, Pierre Bottu, et le frère de celui-ci, Jean, tous deux fils de Philippe Bottu, lui-même issu du plus ancien membre connu de la lignée, Antoine Bottu, auquel Louis XI accorda en 1478 des lettres de grâce. Noël fut le premier « sieur de la Barmondière ». Il ne doit pas être confondu avec son cousin, fils de son oncle Jean, également prénommé Noël, seigneur de Rogneins (cf 56 J 293).

Son fils aîné, Antoine Bottu (1600-1629), conseiller et élu pour le Roi en l'élection de Beaujolais, étant mort assez jeune (son testament figure dans le fonds), c'est un autre fils, Alexandre Bottu de la Barmondière (1603-1650), qui assura la postérité de la famille. Il était sieur de la Barmondière et de Fontaine, conseiller et avocat de Madame au bailliage et souveraineté de Dombes, avocat du Roi au bailliage de Villefranche, échevin de Villefranche comme son père (et comme son arrière grand-père Philippe Bottu). Il épousa Elisabeth Bessié, fille de Laurent Bessié, sieur de La Fontaine, grenetier pour le Roi à Villefranche, et de Françoise Delorme. Elisabeth était surnommée la « mère des pauvres » pour sa générosité. Des copies de son testament, du 4 juin 1669, dont l'original est conservé dans les archives de la Diana à Montbrison, figurent dans notre sous-série.

Alexandre et Elisabeth eurent plusieurs enfants, dont Claude Bottu de la Barmondière (1631-1694) entra au séminaire Saint-Sulpice en 1655. Docteur en Sorbonne en 1661, il est reçu en 1664 à la Compagnie Saint-Sulpice. Professeur de théologie, apprécié pour son savoir et sa vertu, il devient curé en 1678. Il créa dans sa paroisse une « manufacture » pour apprendre aux enfants divers ouvrages de laine et notamment de tricot, et dota sa paroisse, en 1686, de la première maison des sœurs des écoles chrétiennes dites de l'Enfant Jésus et de la première maison des frères des écoles chrétiennes. Malade, il se démit de sa cure le 7 février 1689, période à laquelle il fit le testament conservé dans le fonds. Il y réservait un important legs au séminaire Saint-Sulpice, mais aussi à l'église de Lyon ; il léguait 200 livres pour faire un chef d'argent et y mettre la mitre de saint François de Sales. Ce testament est également enregistré aux archives du Rhône, en série B (B 34).

Le fils aîné d'Alexandre et Elisabeth, Laurent Bottu de la Barmondière (1632-1694), fut également conseiller secrétaire du Roi, procureur du Roi au bailliage de Beaujolais, premier échevin de Villefranche, président à mortier au parlement de Dombes. C'est lui qui épousa à Villefranche, en 1664, Marguerite Fiot, dame de Mongré, et fit entrer cette propriété dans les biens de la famille. C'est à Mongré qu'il mourut, en laissant un fils unique.

Celui-ci, François Bottu de la Barmondière (1668-1720), eut de nombreux enfants, dont un fils, également prénommé François Bottu de la Barmondière (1697-1733). Ce dernier défraya notamment la chronique lorsqu'au jeudi gras de 1725 (8 février 1725), déguisé en paysanne, il s'en prit à son beau-frère, le lieutenant général Mignot de Bussy, qui avait épousé sa sœur Marie Bottu de la Barmondière ; l'incident dégénéra sur une rixe, qui traduisait les conflits d'intérêt au sein de la famille, et se poursuivit par un long procès qui pendait encore lorsque François Bottu décéda.

Le dernier seigneur fut son fils, Louis-François Bottu de la Barmondière (1726-1793), qui épousa à Ainay, le 30 août 1747, Marie-Catherine Sabot de Lugny. Il fut condamné à mort et exécuté par le Tribunal révolutionnaire de Lyon, le 18 décembre 1793. Il laissait un fils, Alexis, atteint d'une maladie mentale, né en 1760 et qui mourut à Lyon le 19 janvier 1832, et une fille, Marie-Thérèse.

Forte personnalité, Marie-Thérèse Bottu de la Barmondière (1756-1842) clôt avec éclat la lignée des Bottu de la Barmondière. Comtesse-chanoinesse du chapitre de Joursay-en-Forez à vingt-six ans, elle se fixe à Lyon, dans l'hôtel particulier qu'elle a acquis rue Boissac pour y loger son frère Alexis mental. Elle consacre l'essentiel de sa fortune à aider les pauvres. En 1827, elle donne l'hôtel de la rue Boissac aux religieuses du sacré-Cœur de la Ferrandière, fondé en 1819 à Villeurbanne. Elle contribue aussi à la construction du nouveau séminaire de Saint-Irénée, aide à la construction de l'église de Gleizé et à celles d'écoles diverses dans le diocèse. Enfin, à l'été 1842, elle donne aux Jésuites son domaine de Mongré, à Villefranche-sur-Saône : le collège « d'éducation et de formation catholique » ne pourra cependant ouvrir qu'à la rentrée scolaire 1851, mais Mlle Bottu de la Barmondière mourut le 20 août 1842. Sa tombe est encore visible au cimetière de Loyasse, à Lyon.

Histoire de la conservation

Autant qu'on puisse le deviner, une partie des archives a été dispersée, l'autre est demeurée à Mongré après la donation aux Jésuites.

Modalités d'entrées

Le fonds Bottu de la Barmondière est entré par accroissements successifs aux archives du Rhône.

Le rapport d'activité 1924-1925 et les archives du service nous apprennent qu'en juillet 1925, Mme de la Perrière, née de Noblens, fit remettre en don par son fils, Henri de la Perrière, une forte liasse de documents du XVIe au XVIIIe siècles, concernant la famille Bottu, ainsi que les familles du Sauzey et le Jouhan et donnant quelques détails sur la maison de la rue Gentil. Cette entrée constitue l'origine de la sous-série 56 J.

Le rapport d'activité 1955-1956 signale que Henri Hours, archiviste-adjoint, put obtenir du provincial de la compagnie de Jésus, grâce à ses relations personnelles, la remise aux archives de dix-neuf dossiers relatifs aux Bottu de la Barmondière que les Jésuites avaient trouvé à Mongré. Le Père Mech, bibliothécaire du scolasticat des Jésuites de Fourvière, y ajouta, le 22 juin 1960, un registre et une liasse.

La partie la plus importante du fonds a été acquise en avril 1995 auprès d'Alain de Grolée-Virville, expert. Les documents étaient mis en vente par Félicien de Vernas, héritier universel des Bottu. On y trouvait notamment la planche armoriale de Chaussonnet, armorialiste des consuls (56 J 375).

Les Archives du Rhône ont acquis le 18 mars 2003, en vente publique à Paris (Drouot), le registre Rente des terres nobles possédées par messire Louis-François Bottu, chevalier, seigneur de La Barmondière, Arcisse, Montgré, La Fontaine& adjugé à 800 euros, et un « dossier manuscrit » adjugé à 500 euros comportant notamment le testament d'Ysabeau Bessié de 1669 (56 J 9), le contrat de mariage entre Louis Bessié et Anne Cropet, l'affiche ordonnant aux vassaux de Laurent Bottu de la Barmondière en Beaujolais de prêter hommage au roi en 1694.

En septembre 2016, la ville de Villefranche-sur-Saône a remis au Département du Rhône un ensemble de parchemins qu'elle avait acquis antérieurement auprès d'un libraire et qui comprend notamment les plus anciens documents du fonds (répartis entre les articles 56 J 3, 56 J 4 et 56 J 5 principalement, ainsi que 56 J 293), ainsi qu'un petit dossier relatif à une maison de Villefranche (56 J 227).

Enfin, en mars 2018, les Archives du Rhône ont acquis de la librairie « Traces écrites » à Paris, quelques registres et pièces complémentaires, intéressant en particulier la famille Fiot (56 J 3, 56 J 35, 56 J 82, 56 J 133, 56 J 300, 56 J 313 à 318).

Présentation du contenu

Le fonds Bottu de la Barmondière présente les caractéristiques habituelles des fonds de famille : si l'essentiel est constitué de documents domaniaux et de procédures, plusieurs pièces relatives aux différents chefs de la famille sont cependant présentes.

Le fonds est particulièrement intéressant pour l'histoire de François Bottu de la Barmondière, exécuté en 1793, et de Marie-Thérèse Bottu de la Barmondière.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Le fonds n'a fait l'objet d'aucun tri et élimination.

Mode de classement

Le fonds a été classé pour l'essentiel par Simon-Pierre Dinard, alors conservateur aux archives du Rhône. Le choix a été fait de séparer systématiquement les plans de leurs dossiers pour en permettre la conservation à part.

La cotation ayant fait l'objet de nombreuses modifications en cours de classement, Pierre Quernez, conservateur, et Anne-Marie Delattre, attachée de conservation, reprirent le classement sans le mener à terme. Cette reprise s'interrompit en 2007. En 2014, Bruno Galland reprit l'inventaire, vérifia les analyses et la cotation, sans modifier le classement initial, et intégra ensuite les documents donnés par la ville de Villefranche.

Le plan de classement du fonds respecte les distinctions en usage pour les fonds de famille, notamment entre les titres des familles et les titres des biens fonciers qu'elles ont possédés.

Conditions d'accès

Le fonds est propriété du Département du Rhône. L'accès aux documents est libre, sauf contraintes liées au support de conservation.

Communicable

Autre instrument de recherche

Documents en relation

Bibliothèque municipale de Lyon

Fonds ancien

Ms 2281        Fol. 11. Guillaume-Marie Delorme, architecte (1700-1782), travaux journaliers : « Journal des plans, devis des constructions d'une écurie, hangar, grenier à foin et grenier à bled, pour M. de la Barmondière à Mongré, du 13 mai 1755 ».

Fonds Coste

Ms 1157        Bottu de la Barmondière. Titres de famille : extraits de baptême, testaments, contrats de mariage, foi et hommages, quittances, etc. Ces actes concernent également la famille Hesseler (XVIIIe s.)

Collection Jacques Charavay

Ms 112          Supplique autographe signée de François Bottu de la Barmondière, seigneur de Mongré, aux présidents et trésoriers généraux de France, à Lyon, 1693.

Archives départementales du Rhône

Séries 1 Q et 2 Q, administration révolutionnaire. Nombreux dossiers relatifs aux séquestres des biens de la famille Bottu de la Barmondière (1 Q 549, 551, 636, 745-751, 871, 929, 971 ; 2 Q 54, 59, 61&)

96 J 10-21, archives de Pierre-Claude Fournereau, notaire. Succession de Mme Bottu de la Barmondière, 1791-1855.

1 E, Archives de Claude Bourbon seigneur de Limas et Saint-Fond.

Bibliographie

Paul Feuga, "Les bienfaits de Madame de la Barmondière (1755-1852)", dans Bulletin de la société historique de Lyon, 2002, t. 32, Lyon, 2004.

Sandrine Paquier, La famille Bottu de la Barmondière à l'époque moderne, mémoire de maîtrise sous la direction de Françoise Bayard, université Lyon II, 1992.

Cote/Cotes extrêmes

56J336-56J374

Date

1598-1854

Cote/Cotes extrêmes

56J372-56J374

Date

1647-1854 

Terrier.

Cote/Cotes extrêmes

56J372

Date

1788-1789

Présentation du contenu

Terrier de Louis Sauvages, seigneur des Marches, résidant à Grenoble, passé devant les notaires royaux à Chalon-sur-Saône.