Dans un double contexte de christianisation et de colonisation des régions de l'Orient par les puissances occidentales, les jésuites libanais ont créé en 1875 le collège de Ghazir : future Université Saint-Joseph de Beyrouth. L'influence française persistante du début du XXe siècle dans les territoires du croissant fertile amène à une collaboration entre la capitale libanaise et Lyon. Ainsi, Paul Joubin, le recteur de l'Académie de Lyon met en place une filiale de l'Université : l'École de droit de Beyrouth. La création de celle-ci permet d'étendre l'hégémonie intellectuelle française à l'échelle mondiale, et d'autre part l'affirmation de Lyon dans le rang des universités françaises. La mobilisation lors de la Première Guerre mondiale un an plus tard vient compromettre les passages des premiers examens reportés à l'année 1919. Aussi, la mise sous mandat français du Liban à la suite des conséquences géopolitiques de la guerre vient enterrer la question épineuse de la collaboration entre la République Française et les jésuites. Désormais, et cela jusqu'à l'indépendance libanaise pendant la Seconde Guerre mondiale, Lyon donne des directives à l'Université Saint-Joseph. Malgré la prise d'autonomie du pays en 1943, l'Université de Beyrouth reste sous la coupe lyonnaise concernant par exemple les programmes scolaires enseignés, ou autres directives générales. Dès lors, une correspondance assidue se met en place si bien que, chaque année l'ensemble des documents produits par l'École de droit de Beyrouth, sont envoyés par avion à la Faculté de droit de Lyon. Ces derniers constituent donc aujourd'hui le fonds classé qui s'étend de 1925 à 1979. Ce versement permet de comprendre le fonctionnement interne de l'université libanaise mais surtout de percevoir l'importance de l'influence française. En effet, l'ensemble des documents sont rédigés ou traduits en français selon les normes pratiquées à Lyon (fiches de scolarité individuelles, procès-verbaux). De plus, pour espérer s'inscrire à l'Université de Beyrouth, les jeunes bacheliers libanais devaient demander une équivalence au baccalauréat français. Les événements politiques qui ont marqué les sociétés française et libanaise pendant la période 1920-1980 ont également eu des conséquences sur les étudiants de l'université et ces difficultés transparaissent dans certaines archives du fonds. Par exemple, les multiples lettres de demandes de transferts de dossiers d'étudiants libanais venus se réfugier en France pendant la guerre civile de 1976, témoignent du dysfonctionnement de l'École de droit à ce moment-là ; tout comme le report des examens des années 1941-1942 suite à la mobilisation de nombreux jeunes hommes sur le front français. Cependant, le fonds atteste aussi de la qualité et du prestige de l'enseignement puisque de nombreuses personnalités politiques et intellectuelles libanaises ont fait leurs études à l'École de droit.

Type d'entrée : versement

Date d'entrée : 22/03/2017

Le fonds est scindé en deux parties : l'une portant exclusivement sur l'École de droit de Beyrouth qui deviendra la Faculté de droit de Beyrouth en 1946 et la seconde, moins importante, sur l'Institut d'études politiques, dont l'enseignement est plus spécifiquement porté sur les sciences politiques. Cette dernière regroupe des informations concernant les résultats aux examens.

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Communicable

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