Antoine Lumière, né en Haute-Saône en 1840 et orphelin à 14 ans, apprend et exerce le métier de peintre d'enseigne à Paris, où il rencontre et épouse Jeanne-Joséphine Costille en 1861. Le couple part s'installer à Besançon, où naissent successivement Auguste, en 1862, et Louis, en 1864. Antoine s'y établit photographe portraitiste d'art et connait une activité prospère. Mais les menaces de la guerre de 1870 l'incitent à quitter la Franche-Comté et à venir s'installer à Lyon, où la famille s'agrandit avec l'arrivée de 4 autres enfants, Jeanne en 1870, Juliette en 1872, France en 1882 et Édouard en 1884. Antoine Lumière installe un nouvel atelier de photographe portraitiste rue de la Barre, qui rencontre à son tour un joli succès. Mais sentant l'importance que la photographie réalisée par le grand public va prendre, il décide d'orienter son activité vers la fabrication des plaques de verre et réfléchit à en améliorer le procédé. Ses deux aînés, élèves brillants du lycée de La Martinière à Lyon, vont contribuer à ce projet et plus particulièrement Louis, qui met au point en 1881 une nouvelle formulation d'émulsion au gélatinobromure d'argent, rendant la plaque instantanée plus sensible et performante que celle des concurrents. Commercialisée sous la marque « Étiquette bleue », ces plaques de verre rencontrent très rapidement un vif succès. Antoine Lumière avait coutume de répondre face aux problèmes techniques « Mes fils trouveront » et c'est bien ce qu'ils firent. Curieux, passionnés et férus de recherches, Louis et Auguste affinent en effet leurs découvertes dans le domaine des produits photographiques tout en s'attelant à la mise au point de diverses trouvailles, comme le photorama, la stéréosynthèse, les écrans chromatiques, les accumulateurs, mais également le tulle gras ou des prothèses pour les amputés de 14-18 et dès 1895, le fameux cinématographe. Mais l'invention qui occupe Louis 7 ans durant et qu'il considère comme son chef-d'œuvre est bien celle de l'autochrome. Patiemment, après d'innombrables recherches et tentatives, les premières plaques couleur sont présentées à l'académie des sciences en 1904, pour être enfin commercialisées en 1907 et connaitre un succès immédiat et durable, jusqu'à l'arrêt de leur fabrication au milieu des années 1930. Même si la concurrence a fini par avoir raison de la plaque autochrome Lumière, quelle merveille d'ingéniosité pour rendre et immortaliser les couleurs du monde. Outre le procédé photographique à base de microscopiques grains de fécule de pomme de terre (dimension comprise entre 10 et 15 millièmes de millimètre), teints en orange, vert ou violet, puis appliqués sur une plaque de verre enduite d'un vernis, les interstices bouchés par une poudre de charbon de bois finement pulvérisée, le tout laminé et enduit d'une couche d'émulsion panchromatique au gélatino-bromure d'argent, indispensable pour obtenir l'image, Louis Lumière conçoit également les machines et l'appareillage industriel nécessaire à la fabrication des autochromes : lamineuses, centrifugeuses, séchoirs. Vers la fin de sa vie, Louis Lumière déclare « Je suis très curieux ! J'ai éprouvé un amusement continuel à résoudre des problèmes j'étais né enthousiaste ; on vieillit moins vite, car on attend toujours quelque chose. Serait-on inventeur si l'on ne savait espérer. ». Louis Lumière décède à Bandol le 6 juin 1948. Auguste lui survivra encore 6 ans et décède le 10 avril 1954 à Lyon.

A l'occasion de la célébration du centenaire des autochromes (2004-2007), une exposition a été produite et présentée par l'Institut Lumière et par le département du Rhône à l'Hôtel du Département du 25 juin au 15 octobre 2004. Une centaine de reproductions en grand format ont été accrochées aux grilles extérieures de l'hôtel du Département durant 4 mois. Les 31 tirages encadrés, probable complément de l'exposition, ont été conservés par le pôle Education Culture et Tourisme du Département du Rhône jusqu'à leur transfert en janvier 2022 aux Archives du Rhône.

Achat du Département du Rhône en 2004 et entrée aux Archives du Rhône le 7 janvier 2022.

Tirages photographiques couleurs des collections privées de la famille Lumière.

Aucun document n'a été éliminé.

Il n'est prévu aucun accroissement.

Différents photographes ont réalisé les clichés originaux. Les tirages ont ainsi été regroupés selon leur origine, la famille Lumière en premier lieu, puis les 4 autres photographes, classés par ordre alphabétique.

Les documents sont librement communicables uniquement sous leur version numérisée.

L'ensemble des documents comporte des droits réservés à l'Institut Lumière, à la famille Lumière ou aux familles des divers photographes ayant réalisé les clichés. Tout demandeur devra prendre contact avec ces personnes morales ou physiques dans le cadre d'une diffusion gratuite ou d'une exploitation commerciale.

Les 31 tirages sont dans un excellent état de conservation. Bien que longuement encadrés, ils ont été conservés dans de bonnes conditions et n'ont souffert d'aucune dégradation.

Voir l'inventaire 65FI en PDF

Archives départementales du Rhône

Ecole de la Martinière à Lyon

1T2071-2204 - 523W1-85 (1834-1962)

Recensements nominatifs de population

Usine Lumière

25 rue Saint-Victor - Lyon Monplaisir 6M460 - 1901 - page 3

312 cours Gambetta à Lyon 6M536 - 1911 - page 4

231 cours Gambetta à Lyon 6M498 - 1906 - page 3

Enregistrement

Auguste Lumière

3Q32/2329 - table alphabétique - 1954 - page 111

3Q32/1935 - déclaration de succession - vol. n° 214 - 7 octobre 1954

Louis Lumière - décès le 6 juin 1948 à Bandol (Var)

Archives municipales de Besançon

Naissance

Auguste Marie Louis Nicolas Lumière 1E752 - 19 octobre 1862 - page 329

Louis Jean Lumière 1E758 - 5 octobre 1864 - page 324

Bibliothèque municipale de Lyon

"Les autochromes Lumière et les premiers autochromistes lyonnais", exposition 15 juin-8 août 2010, bibliothèque de la Part-Dieu.

Ecole de la Martinière à Lyon

Fichier des élèves de 1826 à 1965.

Collectif, L'autochrome Lumière, Paris, CTHS, 2009.

Collectif, La vie en couleur. Centenaire de l'Autochrome Lumière, Lyon, Institut Lumière / Département du Rhône, 2004.

BORGE, Guy, Les premiers photographes lyonnais au XIXe siècle, Lyon, Musée historique de Lyon, 1990.

BOULOUCH, Nathalie, Les autochromes Lumière, la couleur inventée, Scheibli éditions, 1995.

CHARDERE, Bernard, Le roman des Lumière. Le cinéma sur le vif, Paris, Gallimard, 1995.

CHARDERE, Bernard, Les images des Lumière, Paris, presses de l'imprimerie Jombart, 1995.

NORI, Claude, La photographie en France. Des origines à nos jours, Paris, Flammarion, 2008.

SAMBARDIER, Pétrus, La vie illustrée à Lyon de 1900 à 1937, Lyon, Editions lyonnaises d'art et d'histoire, 2003.

Suzanne était la fille de Louis Lumière, Madeleine celle de Jeanne Lumière épouse Koehler, et Andrée celle d'Auguste Lumière.

Les photographies ont été prises au Clos des Plages, immense propriété de 90 hectares et 3 km de plage, dont la maison principale était un imposant bâtiment comprenant notamment 44 pièces et 3 ateliers de peinture.