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Origine
Biographie ou Histoire
Histoire des familles
Fils d'un marchand toilier originaire de la région de Fontainebleau, Jean-Louis Fournereau, né en 1759, s'établit comme notaire à Lyon (1787-1817) après avoir acquis la charge de Me Lafarge. Il épouse Adèle Tournant, fille de Joseph, également notaire à Lyon (1756-1784).
Poursuivant la dynastie, leur fils Pierre Claude Fournereau (Lyon, an III Mornant, 1875) est clerc de notaire à Lyon, chez Me Laubreau. Il quitte provisoirement le notariat entre 1818 et 1825, époque où il détient la charge de maire de Mornant, et s'installe au château de la Roche, à Rontalon. De nouveau établi à la résidence de Mornant à partir de 1825, il acquiert, en août 1838, l'étude de Me Pierre Benjamin Lecourt, notaire à Lyon récemment décédé. Il devient ainsi le notaire attitré de Mme Bottu de La Barmondière, riche propriétaire foncière dans le Beaujolais, qui le nomme exécuteur testamentaire en 1839. Au décès de celle-ci, en août 1842, Me Fournereau reçoit procuration de son héritier universel, Félicien Dauphin de Verna, pour le règlement de la succession. Même s'il cède son étude à Me Clément Lecourt en 1847, comme le prévoyait la convention établie avec la famille de Me Benjamin Lecourt en 1838, Fournereau continue de gérer le règlement de la succession de Madame de la Barmondière, au moins jusqu'au procès qui, de 1845 à 1851, oppose certains héritiers à Félicien de Verna (Cf. 96 J 4-13, 20-21. Outre les nombreux factums imprimés au cours de cette affaire, on se reportera à Paul Feuga, « Les bienfaits de Madame de La Barmondière (1755-1842) », dans Bulletin de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon, tome xxxii, année 2002).
Par le biais de ses activités de conseil et son importante clientèle, Pierre-Claude Fournereau poursuit une habile politique d'acquisition foncière personnelle dans le Rhône (domaine de Sainte-Agathe, à Mornant, notamment) et dans les départements limitrophes. De notaire et conseiller, il devient fréquemment exécuteur testamentaire de sa clientèle, opérant d'intéressantes plus-values. Après son retrait du notariat en 1847, il continue à exercer son influence et à monnayer ses conseils. Il retrouve son poste de maire de Mornant qu'il ne quittera plus jusqu'à son décès.
Marié en premières noces à Constance Albertine Rambaud, Pierre-Claude Fournereau a quatre enfants dont Mathéus (1829-1901) et Delphin (1831-1919). Devenu veuf, Pierre-Claude se remarie avec Claudine Reynard, dont il n'aura pas d'enfant.
Les fils de Pierre-Claude Fournereau s'illustrent dans les arts et les sciences. Mathéus, qui vit de ses rentes foncières et succède à son père à la mairie de Mornant, est un élève du peintre Louis Janmot. S'il expose peu, il réalise des œuvres d'art sacré pour diverses églises de la région mornantaise (lire les travaux de Marine Garbit cités en bibliographie). Il s'intéresse par ailleurs précocement à la photographie, offrant autant des scènes de la vie quotidienne que des paysages et portraits destinés à inspirer son travail de peintre. Grand voyageur, tant en France qu'en Italie et Afrique du Nord, Mathéus Fournereau réalise également de nombreux clichés des sites et populations qu'il visite.
Formé comme son frère à l'Institution des Chartreux de Lyon, Delphin, devenu prêtre, y revient comme enseignant. Professeur d'histoire naturelle, il participe aux travaux de la Société linnéenne de Lyon et figure comme membre correspondant de la Société géologique de France.
Marié à Adèle Dorier, fille de Paul, riche propriétaire viticole de Condrieu, Mathéus a plusieurs enfants. L'aîné, Léon (1878-1975), lui succède à la mairie de Mornant. Il mène une modeste carrière politique locale en participant à la vie de la Fédération républicaine du Rhône. Il parvient ainsi à gagner un siège de conseiller d'arrondissement (1923-1940) (Voir Mathias Bernard, La dérive des modérés. La Fédération républicaine du Rhône sous la Troisième république (1889-1940), Paris, L'Harmattan, 1998, 432 p.).
Histoire de la conservation
Les archives de la famille Fournereau étaient conservées au domaine de Sainte-Agathe jusqu'à sa cession à la communauté de communes du Pays de Mornant à la fin des années 1990. Elles furent alors déplacées dans une maison de Genay où étaient conservés d'autres documents familiaux.
Au cours de recherches sur la succession de Mme Bottu de la Barmondière (2003), l'érudit lyonnais Paul Feuga a eu accès aux archives Fournereau. Conscient de leur intérêt historique, M. Feuga obtient des héritiers Chauviré, descendants de Mathéus Fournereau, le droit de donner aux Archives départementales du Rhône les documents auxquels il avait eu accès. Une partie des archives de Pierre Claude Fournereau, notaire, font ainsi l'objet d'un don en décembre 2005, réparti en 13 articles classés et cotés par Jean Bernard Moné, attaché de conservation, en 2007.
En 2009, à la faveur de la vente de leur maison de Genay, les arrière-petits-enfants de Mathéus Fournereau, nés Chauviré, ont conjointement remis en don l'ensemble du fonds Fournereau resté en leur possession. Le récolement et la mise en ordre des dossiers ont été entrepris par Philippe Rondeau, adjoint du patrimoine, en 2010. La description et cotation du fonds sont intervenues au début de l'année 2011.
Modalités d'entrées
Dons des 3 décembre 2005 et 18 août 2009.
Présentation du contenu
Le fonds se compose de titres personnels, titres de propriétés, contrats, actes notariés, pièces de procédures judiciaires, pièces de comptes et correspondance. Il comporte un important volume de documents figurés (plans, dessins, peinture, photographies) et plusieurs imprimés. Les documents les plus anciens datent du XVIIe siècle ; les documents les plus récents concernent la gestion foncière et les activités de Léon Fournereau dans les années 1960. La majorité des documents a cependant été produite au XIXe siècle, intéressant Pierre-Claude Fournereau et son fils Mathéus.
Outre les études d'histoire locale qui seront favorisées par une solide documentation sur diverses propriétés et leur gestion au XIXe siècle, le fonds intéressera en premier lieu les chercheurs en histoire sociale. Une étude fine d'une famille du notariat lyonnais est en effet rendue possible tant par les archives de fonctionnement de l'étude de Pierre-Claude Fournereau (acquisition de la charge, comptabilité, dossiers d'affaires) que par les archives personnelles de ce dernier, titres de propriétés et de gestion immobilière en particulier. Si le dossier de succession de Mme de la Barmondière constitue à lui seul un objet d'étude par l'ampleur des biens légués, gérés et vendus, il ne faut pas négliger l'étroite imbrication entre le travail du notaire et la stratégie foncière personnelle existant dans tous les dossiers d'affaires de Pierre-Claude Fournereau.
Les chercheurs en histoire de l'art disposent avec les archives de Mathéus Fournereau d'une documentation neuve sur la production de ce peintre méconnu et du réseau d'artistes auquel il appartient. La correspondance avec Louis Janmot et sa veuve permet également d'ébaucher un portrait social des familles d'artistes à la fin du XIXe siècle.
La collection photographique familiale constitue enfin une source exceptionnelle pour l'histoire locale à la fin du XIXe siècle (scènes de la vie au village, activités agricoles, foires et marchés) comme pour une histoire de l'architecture ou une ethnologie rétrospective (vue des populations et des activités). Elle constitue en outre un important témoignage des pratiques touristiques de la bourgeoisie lyonnaise comme de l'émergence de la photographie comme pratique artistique amateur.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Pas d'élimination
Accroissements
Néant.
Mode de classement
Le plan de classement retenu est celui traditionnellement employé dans le traitement d'archives familiales (Cf. Ariane Ducrot, « Le classement des archives de personnes et de familles », dans La Gazette des Archives, nos 182-183, 1998, pp.208-223). Il regroupe tout d'abord, classés par famille et par ordre d'entrée dans la parentèle, les titres personnels des membres de chaque famille Fournereau. Au sein de chaque génération, la fratrie est présentée dans un ordre chronologique, un aîné précédant toujours son cadet.
Une seconde section concerne la comptabilité familiale, sans chercher à distinguer les pièces en fonction de lCf. Ariane Ducrot, « Le classement des archives de personnes et de familles », dans La Gazette des Archives, nos 182-183, 1998, pp.208-223. eur détenteur principal. La continuité de gestion entre les différentes générations (le père succédant au fils dans l'organisation des dossiers comme dans la rédaction des documents) renforcée par une pratique continue de l'indivision incline en ce sens. Dans cette section, une part importante concerne le règlement des successions et la gestion comptable des indivisions.
Enfin, une dernière partie regroupe les archives des propriétés familiales, elle-même subdivisée du général au particulier : titres de propriétés, comptabilité et gestion. Le mode de classement est ici géographique.
Un premier répertoire numérique des articles 1-13 avait été établi par Jean-Bernard Moné, attaché de conservation, en septembre 2007 (6 p. dactyl). Par ailleurs, les articles 14-119 avaient fait l'objet d'un récolement par Agnès de Zolt et Julien Mathieu, attachés de conservation, lors de la prise en charge du fonds (2009, 4 p. et 2 p. dactyl.). La première partie du fonds (96 J 1 à 46) prend la forme d'un répertoire méthodique.
Dans la mesure où les 13 articles décrits et cotés par Jean-Bernard Moné ont été communiqués et régulièrement cités dans des études consacrées à la succession de Mme de la Barmondière, il a été décidé de procéder à un reclassement des pièces décrites en 2007 dans le plan de classement choisi pour le présent répertoire. C'est pourquoi les archives de Pierre-Claude Fournereau ne répondent pas à un classement numérique.
Conditions d'accès
La totalité des documents contenus dans ce fonds est librement consultable. Seul le support et le conditionnement de certaines pièces ont amené des restrictions de communication (plaques de verre, œuvres de Mathéus Fournereau).
Conditions d'utilisation
En matière de reproduction et conformément au règlement des salles de lecture, ne peuvent être photocopiés : les volumes reliés ou cousus (registres comptables, par exemple), les parchemins, les documents scellés ou fragiles, les pièces de grande dimension. En revanche, la reproduction numérique, par le soin du lecteur, est autorisée. Des photographies (sans flash) peuvent être prises en salle de lecture dès lors que leur utilisation demeure circonscrite à l'usage privé ; un formulaire doit être rempli au préalable auprès du président de salle pour ce faire. Pour tout usage public des clichés ainsi réalisés (édition, exposition, mise en ligne, par exemple), l'autorisation écrite du directeur des Archives départementales du Rhône est requise. Elle peut entraîner le paiement de droits.
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
Le fonds repésente 4 m/l.
Le papier et le parchemin sont le support de la majorité des documents. Il faut noter la variété des supports des œuvres de Mathéus Fournereau : papier, calque, tirage et négatif photographiques, plaque de verre.
Autre instrument de recherche
Existence et lieu de conservation des originaux
Archives départementales du Rhône.
Existence et lieu de conservation de copies
Pas de copies connues.
Documents en relation
Archives départementales du Rhône
3 E Répertoires et minutes de notaires, en particulier Pierre Claude Fournereau :
3 E 27169-27176 (Mornant, 1825-1838).
3 E 12463-12500, 12735 (Lyon, 1838-1847).
56 J Famille Bottu de La Barmondière.
106 J Ferdinand Frécon, érudit et généalogiste, en particulier : dossiers bleus, familles non consulaires, tome VIII, généalogie de la famille Fournereau.
3 M 1393 Tableaux des résultats des élections aux conseils d'arrondissement (1871-1937).
2 N 43-44 Conseils d'arrondissement : procès-verbaux imprimés. 1921-1939
8 U 7-8, 11, 109 Répertoires du notaire Fournereau déposés au greffe du tribunal (1826-1847).
Bibliographie
Histoire de la famille, de ses activités et propriétés
Jeanne Ferry, « Sainte-Agathe », dans L'Araire, n°127, hiver 2001, pp.39-50. [Chronique familiale (1822-1999) jusqu'au rachat du domaine par la Communauté de communes du Pays Mornantais]
Paul Feuga, « Les bienfaits de Madame de La Barmondière (1755-1842) », dans Bulletin de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon, tome xxxii, année 2002.
Claudius Roux, « L'abbé D. Fournereau, professeur d'histoire naturelle (1831-1919) : notice lue à la Société linnéenne de Lyon (séance du 26 mai 1919) », dans Annales de la Société linnéenne de Lyon, tome lxvi, 1919, pp.69-72.
« 170 ans de vie municipale : 1838-2008 », dans Horizons. Bulletin municipal de Rontalon, n°21, 2008, 66p. [Article sur la succession de la veuve Genoud, p.19]
Mathéus Fournereau et les « peintres de l'âme », l'école lyonnaise de peinture
Marine Garbit, Catalogue des peintures de Mathéus Fournereau, mémoire de maîtrise sous la direction de Dominique Bertin, 2001, 4 vol.
Marine Garbit, « Mathéus Fournereau (1829-1901), artiste peintre amateur », dans L'Araire, n°128, mars 2002, pp.68-75.
Elisabeth Hardouin-Fugier, La peinture lyonnaise au XIXe siècle, Paris, Les éditions de l'Amateur, 1995, 311p.
Elisabeth Hardouin-Fugier, Louis Janmot (1814-1892), Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1981, 330 p.
Elisabeth Hardouin-Fugier, Le poème de l'âme par Louis Janmot : étude iconologique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1978, 271 p.
Hyppolite, Auguste et Paul Flandrin, une fraternité picturale au XIXe siècle, Paris, Réunion des musées nationaux, 1984, 303 p.
Notaires et notariat
Jean-Paul Barrière, « Notaires des villes et des champs : les origines sociales d'une « profession » au XIXe siècle », in Le Mouvement social, n°181, 1997, p.71-102.
Jean-Paul Poisson, Notaires et Société, Travaux d'Histoire et de Sociologie Notariales, Paris, Economica, 1985, 736 pages.
Cote/Cotes extrêmes
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Présentation du contenu
Mathéus Fournereau est le fils de Pierre Claude Fournereau.
Cote/Cotes extrêmes
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Mode de classement
Classement géographique.
Cote/Cotes extrêmes
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Importance matérielle
Présentation du contenu
Vues du village, personnes, travaux et comices agricoles, animaux : 5 boîtes.
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