1G - Archevêché de Lyon

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Cote/Cotes extrêmes

1G 1-1G300

Date

1167-1797

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

Importance matérielle

16,75 ml

Origine

Archevêché de Lyon

Biographie ou Histoire

La présence d'un « évêque » à Lyon, depuis le milieu du IIe siècle sans doute, est attestée par la lettre « des chrétiens séjournant à Vienne et à Lyon » rédigée en 177 et transmise au IVe siècle par l'histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée : Pothin est alors le seul évêque de Gaule que nous connaissions.

 

C'est au IVe siècle que s'organise en Gaule une hiérarchie ecclésiastique calquée sur l'organisation administrative établie un siècle auparavant. Le territoire de la « cité » de Lyon, qui comprend la ville à laquelle on a progressivement rattaché le territoire des deux cités limitrophes des Ségusiaves (le Forez) et des Ambarres (la Dombes), forme ainsi le « diocèse » de Lyon, territoire confié à l'évêque, et qui s'étendra encore au Ve siècle, à la Bresse et au sud du Jura. Mais dans l'organisation civile, les anciennes cités gauloises avaient aussi été regroupées en provinces, la cité de Lyon étant la capitale de la « Lyonnaise première » auxquelles étaient rattachées les cités des Éduens (Autun) et des Lingons (Langres) : ces provinces civiles deviennent à leur tour des provinces ecclésiastiques, l'évêque du chef-lieu devenant le métropolitain des autres cités épiscopales. L'évêque de Lyon devient ainsi le métropolitain des évêques de Langres et d'Autun mais aussi de deux évêchés créés entre temps, celui de Chalon (qui apparaît au IVe s.) et celui de Mâcon (qui n'apparaît qu'au VIe s.) Ainsi est fixé un cadre territorial qui restera stable jusqu'au XVIIIe s.

 

Après le déclin du VIIIe siècle, lié notamment à l'anarchie politique et à la spoliation de biens d'Église, la restauration carolingienne rétablit l'importance du siège de Lyon, portée par deux grands évêques : Leidrade (798-816) et  Agobard (816-840), le premier à porter le titre d' « archevêque » de Lyon, puisque c'est précisément à cette période que le titre d' "archevêque" est adopté par les évêques métropolitains de Gaule.

Après une nouvelle période de repli, l'archevêché de Lyon apparaît comme un acteur politique de premier ordre à partir du Xe siècle ; au XIe s., plusieurs archevêques sont très engagés dans la réforme grégorienne, Gébuin (1077-1082) qui reçoit le titre de « primat des Gaules » en 1079. Au milieu du XIIe s. éclate un conflit avec le comte de Forez : il est réglé par un premier traité avec le chapitre cathédral en 1167 - c'est, sous forme de copie, le plus ancien document du fonds de l'archevêché - bientôt consolidé par un échange avec l'archevêque en 1173.

Dès lors, l'archevêque exerce seul son autorité sur la ville et son arrière-pays immédiat ; c'est alors que se mettent en place les grandes structures diocésaines. En 1225, la rédaction d'un pouillé fixe le cadre administratif du diocèse de Lyon, avec 840 lieux de culte répartis entre 17 archiprêtrés, dont le nombre et les divisions resteront stables jusqu'au XVIIIe siècle. A la même période sans doute furent rédigés les premiers statuts synodaux du diocèse. Le premier concile provincial dont on conserve les actes, en revanche, n'est réuni qu'en 1286.

Cette forte position est ruinée par le conflit qui oppose l'Église et les bourgeois de Lyon à partir des années 1270 : le roi de France en profite pour s'introduire dans la ville et y imposer progressivement sa souveraineté, définitivement reconnue en 1312.

La première visite épiscopale pourrait avoir été faite par l'archevêque Aymeric (1236-1245), mais le premier procès-verbal conservé date seulement de 1378, sous l'épiscopat de Jean de Talaru (1375-1389) : il témoigne du mauvais état d'un diocèse affligé par les raids des routiers et la peste. La visite suivante, effectuée en 1469 sous l'épiscopat de Charles de Bourbon, révèle une situation sensiblement meilleure.

La composition de l'administration diocésaine s'étoffe et se diversifie au cours du XIVe et surtout du XVe siècle, notamment pour pallier à la non résidence de l'archevêque Charles de Bourbon (1446-1488). Nommé cardinal en 1476, celui-ci est le premier à occuper le siège de Lyon avec cette dignité, situation qui sera celle de plusieurs de ses successeurs jusqu'à nos jours.

Temporairement amputé au début du XVIe siècle par l'éphémère création du diocèse de Bourg (1515-1516, puis 1521-1534), l'archevêché de Lyon affronte le développement de la Réforme à partir de 1524. Le parti protestant s'empare de la ville le 1er mai 1562 et en reste maître jusqu'au 15 juin 1563 ; les églises sont pillées et saccagées, objets et archives sont détruits. Dix ans plus tard, ce sont les protestants qui sont massacrés au lendemain de la Saint-Barthélemy lors des « Vêpres lyonnaises » (31 août-1er septembre 1572).

Les archevêques de Lyon du XVIIe siècle sont de loyaux serviteurs de la Royauté : Albert et Claude de Bellièvre (1599-1604 et 1604-1612), fils du chancelier, Denis-Simon de Marquemont (1612-1626), qui jouait déjà un rôle diplomatique auprès des ambassadeurs de France en cour de Rome, puis Alphonse de Richelieu, frère du cardinal (1628-1653). Son successeur, Camille de Neufville de Villeroy (1653-1693), est issu de la famille de Villeroy qui détient depuis la fin du XVIe s. le gouvernement de Lyonnais, Forez et Beaujolais, il est lui-même lieutenant général de son frère puis de son neveu, gouverneurs en titre. Cette responsabilité ne l'empêche pas d'être un archevêque particulièrement actif. Il effectue lui-même, sur quelque dix années, la visite pastorale de son diocèse ; il développe la formation des prêtres et futurs prêtres au sein de ce qui devient progressivement un séminaire diocésain (sous-série 8 G) ; en 1672, il confie à Charles Démia, créateur des Petites Écoles pour enfants pauvres, la direction de toutes les écoles du diocèse (dont les archives sont conservées en série D). Son successeur Claude de Saint-Georges (1693-1714) développe le séminaire ; il poursuit également, mais sans succès, un procès contre l'archevêque de Rouen pour le conserver dans le ressort de la primatie (les pièces sont conservées sous les cotes 10 G 1403-1405).

Au XVIIIe s. l'archevêché est notamment occupé par Pierre Guérin, cardinal de Tencin (1740-1758). Il s'y révèle par une véritable conversion intérieure : cynique et intrigant à sa nomination, il meurt pénétré des devoirs de sa charge. C'est sous son épiscopat que les limites du diocèse connaissent leur dernière modification de l'Ancien Régime, avec la création de l'évêché de Saint-Claude (1742).

Bruno GALLAND

Histoire de la conservation

Le fonds de l'archevêché fut versé au dépôt du district en 1790. Une part de ce fonds avait été reversée à l'archevêché, à la prière du cardinal Fesch, en 1806. En 1895, ils purent être recouvrés par les Archives départementales du Rhône. Après cette restitution et la saisie effectuée en application de la loi de séparation de l'Église et de l'État en 1910, les archives de l'archevêché ne conservent plus aucune pièce sur l'histoire du diocèse pendant l'Ancien Régime.

Modalités d'entrées

Séquestre.

Présentation du contenu

Le fonds de l'archevêché apparaît relativement pauvre, comparé à ce qu'on pourrait en attendre. L'histoire religieuse et ecclésiastique tirera parti des précieuses séries de registres d'ordination, de provisions ou de l'extraordinaire. On remarquera également les procès-verbaux de visites pastorales. Pour toute la période médiévale, on se reportera au fonds du chapitre Saint-Jean (sous-série 10 G) et aux nombreux documents dispersés dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon (en particulier le fonds Coste, largement constitué de documents soustraits aux Archives départementales au cours du XIXe siècle).

Autre instrument de recherche

Mots clés lieux

Mots clés producteurs

Cote/Cotes extrêmes

10G54-1G79

Date

1549-1790

1679-1688.

Cote/Cotes extrêmes

1G60

Date

1679-1688