L'ordre des Prêcheurs (O. P. Ordo Praedicatorum), plus connu sous le nom d'ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l'impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l'ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants.

Trois appellations désignent les frères prêcheurs :

• Frères prêcheurs : les premières approbations pontificales de l'ordre fondé par saint Dominique parlent de l'ordre « des frères prêcheurs » (ordo fratrum praedicatorum).
• Dominicains: Après la canonisation du fondateur, saint Dominique, en 1234, les frères furent parfois désignés du nom de « dominicains », appellation devenue courante après le XVIIIe siècle.
• Jacobins : nom donné à cause de l'implantation du couvent parisien fondé en 1217, sis à la rue Saint-Jacques, et placé sous le patronage de l'apôtre saint Jacques.

Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés (O. Praem.), il s'est donné pour mission l'apostolat et la contemplation. Sa devise est Veritas (la vérité). D'autres devises lui ont aussi été assignées, par exemple: « annoncer ce que nous avons contemplé » (contemplata aliis tradere), reprise de saint Thomas d'Aquin, ou encore « louer, bénir, prêcher » qui est une formule liturgique.

Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu'un seul vœu, celui d'obéissance, dans les mains du maître de l'ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des abbayes. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent dans de grandes villes.

Ils s'implantent à Lyon en 1218. C'est au sud de l'actuelle place des Jacobins que se trouvait leur église et leur couvent. Le pape Jean XXII y fut élu en 1316.

La loi du 5 novembre 1790 sur l'administration des biens nationaux est à l'origine des séries G et H des Archives départementales. Toute l'année 1791 a été nécessaire aux agents des districts de Lyon-Ville, Lyon-Campagne et Villefranche pour prendre en charge les archives du clergé. Depuis 1791, de nombreuses pertes sont survenues du fait d'échanges entre districts concernés et de destructions. De même, il n'était pas rare, dans les décennies qui ont suivi la Révolution, que des collectionneurs peu scrupuleux se servent dans les archives publiques (c'est l'origine du Fonds Coste conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon). Cependant, tout ne fut pas perdu et, sous le Second Empire, de nombreuses pièces isolées furent restituées par leurs détenteurs grâce au travail de l'archiviste départemental Jean-Prosper Gauthier.

Le fonds est composé des subdivisions suivantes :

• Inventaire général des titres établi par le R.P. Simon-André Ramette (XVIIIe siècle).
• Privilèges et droits honorifiques (1229-1759).
• Spirituel : sacrements, offices, sépultures, donations de personnes, confréries, fondations (1228-1769).
• Statuts (1581-1771).
• Personnel (1489-1769).
• Temporel : état des biens, bâtiments, mobilier, administration, pensions, directe (1219-1790).

Le fonds des Dominicains de Lyon a initialement été classé au XVIIIe siècle par le R.P. Simon-André Ramette, qui a regroupé les documents par sacs (voir son inventaire sous les cotes 3H/1 à 3H/8).

Les archivistes départementaux du XIXe siècle, Jean-Prosper Gauthier et son successeur Marie-Claude Guigue, se sont occupés du reclassement des pièces égarées et restituées afin de préparer un inventaire.

La sous-série 3 H a ensuite été classée par René Lacour, conservateur en chef, directeur des Archives départementales, et le répertoire numérique détaillé a été publié en 1973 avec l'ensemble de la série H.

Archives départementales du Rhône.

1 Q : Biens nationaux.

2 Q : Domaines et biens nationaux.

Archives nationales.

Séries L et LL : monuments ecclésiastiques.

Série S : biens des établissements religieux.

Archives municipales de Lyon.

Série GG : cultes, instruction publique, assistance.

Série P : cultes.

Bibliothèque municipale de Lyon.

Fonds ancien.

Bibliothèque municipale de Lyon.

Fonds Coste (en partie constitué de pièces soustraites au cours du XIXe s.)

L'orientation bibliographique qui suit date de 2007.

BÉROUJON (Anne), « La présence scripturaire des morts », Chrétiens et sociétés, 14, 2007.

BOUVARD (Jérôme), Les réguliers de la ville de Lyon à la fin de l'Ancien Régime et à l'épreuve de la Révolution (1750-1794), Université de Lyon II,  maîtrise d'histoire moderne, 1997.

COLLOMBET (F.-Z.), L'église et le couvent des dominicains de Lyon, 1218-1789, Lyon, 1813.

CORMIER (Michel), L'ancien Couvent des Dominicains de Lyon, Lyon, 1898-1900.

FONTALIRANT (R. P.), Notre-Dame de Confort, sanctuaire des Frères Prêcheurs de Lyon, Lyon, 1875.

LEVESQUE (J.-D.), Les Frères prêcheurs de Lyon. Notre-Dame de Confort (1214-1789), Lyon, 1978.

PELLET (Isabelle), L'alimentation dans deux couvents lyonnais au XVIIIe siècle, Université de Lyon II,  maîtrise d'histoire moderne, 1988.