4544W - 5024W - Cour d'assises du Rhône - Le procès de Klaus Barbie

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Cote/Cotes extrêmes

4544W 1-4544W94;5024W 1-4544W4

Date

1939-2000

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

Dimensions

7,32 mètres linéaires

Origine

Cour d'assises du Rhône, service pénal. Le dossier contient des documents produits par d'autres juridictions (cour d'appel, cour de cassation, tribunal permanent des forces armées), lesquels ont seulement servi de support d'information à la cour d'assises. Nous ne les avons donc pas considérées comme des producteurs de ces archives.

Biographie ou Histoire

La cour d'assises

La cour d'assisesest une juridiction départementale non permanente, compétente pour juger les personnes ayant commis un crime. Elleest la seule juridiction civile à accueillir un jury populaire.

Trois magistrats professionnels composent la cour: un président (il expose l'affaire, distribue la parole et veille à ce que le débat se déroule dans le cadre fixé par le législateur) et deux assesseurs.

A l'époque du procès Barbie, elle se compose également d'un jury populaire de6 jurés en première instance. Le jury est composé de citoyens de plus de 23 ans, sachant lire et écrire en français, jouissant de leurs droits politiques, civils et de famille et ne se trouvant dans aucun cas d'incapacité ou d'incompatibilité (membres de gouvernement, parlementaires, magistrats, fonctionnaires de police, militaires de la gendarmerie...). Les jurés participent au débat et délibèrent sur la culpabilité de l'accusé et la peine à infliger au prévenu, au même titre que les magistrats professionnels.

L'accusation est soutenue par un magistrat du parquet, appelé avocat général, qui représente le ministère public. Il a pour tâche de réclamer l'application de la loi et de veiller aux intérêts généraux de la société. Il est chargé de prononcer le réquisitoire dans lequel il propose une peine dans le cas où l'accusé serait jugé coupable. Le rôle de l'avocat général est tenu par un magistrat du parquet; dans le cas du procès Barbie, il s'agit du procureur général.

Les avocatsinterviennent au cours du procès par le biais de plaidoiries: ceux des parties civilesreprésentent les intérêts des victimes et de leur famille, ceux de la défense sont chargés de défendre l'accusé.

Les témoinssont cités à comparaître par l'accusation ou par la défense et donnent leur version des faits, afin d'aider les jurés et les magistrats à statuer sur la culpabilité de l'accusé et la peine à lui infliger.

Biographie succincte deKlaus Barbie

25 octobre 1913 Naissance le 25 octobre 1913 à Bad Godesberg, en Allemagne.

1933 Adhésion à la HitlerJugend (Jeunesses hitlériennes),organisation paramilitaire du parti nazi pour la jeunesse allemande.

1935 Admission à la Schutzstaffel (SS), «escadron de protection», qui fut l'une des principales organisations du régime nazi. A l'origine destinée à la protection rapprochée d'Adolf Hitler, ses fonctions se sont étendues à un rôle politique, répressif et de contrôle des camps de concentration. Elle exerçait aussi des activités idéologiques. Elle fut dirigée par Heinrich Himmler.

Début de carrière à Berlin, au service central du Sicherheitsdienst, littéralement le «service de la sécurité» du parti nazi puis service de renseignements du Reich. Il possédait des antennes dans les zones occupées comme à Lyonet à Grenoble.

1937 Adhésion au Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei (NSDAP), dénommé le plus souvent Parti nazi. C'était un parti politique allemand d'extrême droite, rattaché à la famille politique du fascisme. Fondé en 1920, il arrive au pouvoir en Allemagne en 1933 avec la nomination d'Adolf Hitler, leader du parti, au poste de chancelier du Reich.

20 avril 1940 Nommé SS-Untersturmführer (sous-lieutenant SS).

Octobre 1940 Promu SS-Obersturmführer (lieutenant SS) pour avoir été l'un des officiers les plus énergiques dans l'assaut du ghetto juifd'Amsterdam.

Printemps 1942 Nommé chef de la sécurité à Gex.

Juin 1942 Affectation au Kommando der Sipo-SD (KDS) de Dijon. La Sipo, abréviation de Sicherheitspolizei littéralement «Police de sécurité», est créée en 1936 par Heinrich Himmler en accord avec Hitler qui regroupe deux organes: la Gestapo et la Kripo («Kriminal Polizei» ou police criminelle).

Novembre 1942 Affectation au KDS de Lyon. Il prend le commandement de la section IV (lutte contre les résistants, juifset communistes).

Février 1943 Chef de la Gestapo de la région lyonnaise. De l'allemand Geheime Staatspolizei (police secrète d'État), la Gestapo a été fondée par Hermann Göring, puis dirigée par Heinrich Himmler.

9 novembre 1944 Promu SS-Hauptsturmführer.

1952 et 1954 Surnommé «le boucher de Lyon», il est jugé par deux fois et condamné par contumace (ce qui signifie qu'elle est prononcée par le juge alors que le condamné n'est pas présent) par le Tribunal des forces armées de Lyon pour crimes de guerre à la peine capitale.

3 octobre 1957 Devient citoyen bolivien sous le nom de Klaus Altmann.

1983 Extraditionvers la France.

1987 Condamnation à la prison à perpétuitépour crime contre l'humanité.

25 septembre 1991 Meurt à la prison de Lyon.

Klaus Barbie a exercé ses plus hautes responsabilités au sein de l'administration nazie dans la région lyonnaise, ce qui explique notamment la tenue de son procès à Lyon. En effet, en tant que commandant de la section IV du KDS et chef de la Gestapo lyonnaise, il commet de nombreuses exactions comme l'arrestation et la torture de nombreux résistants, dont Jean Moulin et l'organisation de rafles dans la population juive.

De la Libération à l'extradition vers la France (1944-1983)

En 1944, à la Libération, Klaus Barbieréussit à quitter la France pour l'Allemagne, bien qu'il soit activement recherché par les Alliés en tant que criminel de guerre. L'ancien chef de la Gestapode Lyontente d'organiser un réseau de résistance nazie, qui est bien vite infiltré par les Alliés. La majorité des membres de ce réseau sont arrêtés au début de l'année 1947. Klaus Barbieréussit à s'échapper.

Au printemps 1947, il est vraisemblablement employé par les services secrets américains (OSS puis CIA) pour les aider dans la lutte anti-communiste et aurait passé trois ans au service de cette institution. En 1948, la France réclame une première fois son extradition, sans succès. En 1951, Barbie, accusé de vol par la police allemande, est exfiltré vers l'Argentine. De là, il s'installe en Bolivie: il devient citoyen bolivien le 3 octobre 1957 sous le nom de Klaus Altmann. Il dirige une entreprise d'exploitation du bois, puis, de 1966 à 1971, une compagnie maritime qui s'adonne vraisemblablement au trafic d'armes et de drogues. À partir de 1964, il collabore activement avec l'armée bolivienne. De 1965 à 1967, jusqu'à la mort de Che Guevara, il semble qu'il soit de nouveau au service de la CIA. En 1971, il soutient le coup d'État du colonel Hugo Banzer pour lequel il crée une organisation paramilitaire d'extrême droite appelée «Les fiancés de la mort».

Dès 1961, une enquêtede police allemande détermine que Barbies'est réfugié en Bolivie. En 1969, lorsque sa fille Ute (1941-), mariée à Heinrich Messner, demande un visa pour l'Allemagne, les autorités découvrent que «Klaus Altmann» n'est autre que Klaus Barbie. En 1972, la France formule alors une nouvelle fois une demande d'extradition, rejetée par la Cour Suprême bolivienne. Klaus Barbie est protégé par le régime bolivien. En 1980, Klaus Barbie est nommé colonel honoraire des services de renseignements.

Parallèlement aux recherches de Serge et Beate Klarsfeld, qui mènent une traque sans relâche contre les anciens criminels nazis depuis plusieurs années, une équipe de télévision française localise Klaus Barbie et lui demande un entretien: c'est le journaliste Ladislas de Hoyos qui le mène et tente de lui faire avouer sa véritable identité. Cet entretien permet notamment à certaines de ses victimes de le reconnaître.

A partir de 1982, les pressions diplomatiques en faveur de l'extradition de Klaus Barbie se renforcent: le gouvernement bolivien change et la France lui promet une importante aide au développement. Le 25 janvier 1983, Klaus Barbieest arrêté. La raison officielle est le non-paiement d'une amende fiscale de 10 000 dollars. Mais rapidement, un arrêté d'expulsion est signé pour viol des lois sur l'immigration et présentation d'une fausse identité. Il est alors extradé vers la France le 5 février 1983. Il est conduit temporairement à la prison de Montluc, lieu où étaient détenues ses victimes durant la guerre, puis il est transféré dès le lendemain à la prison Saint-Joseph de Lyon.

Le procès (mai-juillet 1987): des conditions exceptionnelles

Quatre années d'instruction

L'instruction judiciaire à l'égard de Klaus Barbieest menée par le juge Christian Riss. Les crimes de guerre, pour lesquels il a déjà été jugé et condamné par contumace en 1952 et 1954, sont écartés des chefs d'accusation: Klaus Barbie sera jugé pour crime contre l'humanité. Cette notion apparaît dans le droit international en 1945. Elle traduit la volonté de juger les crimes exceptionnels commis pendant la seconde guerre mondiale, comme la Shoah. Elle est utilisée pour la première fois au cours du procès de Nuremberg (18 octobre 1945-1er octobre 1946). Ces crimes, contrairement aux crimes de guerre, sont considérés comme imprescriptibles c'est à dire qui n'est pas susceptible de s'éteindre par prescription.

Au terme de l'instruction, trois chefs d'accusation sont retenus:

-la rafle de l'UGIF (Union générale des Israélites de France) du 9 février 1943. L'UGIF est un organisme créé par une loi française en 1941. Il a pour mission de représenter la population juive auprès des pouvoirs publics.Tous les Juifs demeurant en France sont tenus d'y adhérer. Le but de cette organisation est en fait de renforcer les persécutions antisémites. Ses locaux sont le théâtre de nombreuses rafles de la Gestapo.

-la rafle des enfants d'Izieudu 6 avril 1944.

-le dernier convoi du 11 août 1944 quittant Lyondirectement pour Auschwitz.

A l'annonce de ces chefs d'accusation, certaines associations de résistants ou de victimes de la guerre, auxquelles on a refusé de se constituer partie civile au procès, saisissent la cour d'appel puis la cour de cassationpour demander un élargissement de la notion de crime contre l'humanité, mais aussi que la séparation entre crimes de guerre et crime contre l'humanité soit précisée.La chambre criminelle de la cour de cassation décide alors, dans un arrêt du 20 décembre 1985, de redéfinir les bases de l'instruction: " Un crime de guerre peut aussi constituer un crime contre l'humanité dès lors que la victime a été déportéepar les nazis dans l'un des camps dont la vocation était l'avilissement et la négation de la personne humaine".

A la suite de l'arrêt de la cour de cassation du 20 décembre 1985, un quatrième chef d'accusation est retenu contre Klaus Barbie: il sera aussi jugé pour les «actes d'arrestation, torture et déportation de juifs ou de résistants pris isolément». Cela a donné lieu à la constitution de nouvelles parties civiles.

Aux recours judiciaires des parties civiles, s'ajoutent les vaines tentatives de Klaus Barbieet de ses avocatspour tenter d'échapper au procès.

Déroulement du procès

Le procès s'ouvre finalement le 11 mai 1987, dans la salle des pas perdus de la cour d'assisesdu Rhône, spécialement aménagée pour l'occasion.

Le président de la cour d'assises est André Cerdini. L'accusation est menée par Pierre Truche, procureur général, assisté de Jean-Olivier Viout, son adjoint. La défense de Klaus Barbieest assurée par l'avocat Jacques Vergès, Jean Martin Mbemba et Nabil Bouaita. Face à eux, 39 avocatsreprésentent les 113 particuliers et associations qui se sont constituées parties civiles, dont Serge Klarsfeld et Roland Dumas.

11 et 12 mai 1987 lecture de l'acte d'accusation et intervention de Maître Vergès sur la compétence de la cour d'assises.

13 mai 1987 déclaration de Klaus Barbie, refusant de comparaître aux audiences.

14 mai 1987 auditions de témoins.

15 mai 1987 examen des charges relevées contre Klaus Barbie.

- rafle à l'UGIF (09/02/1943)

- opération d'Izieu(06/04/1944)

18 mai 1987 évocation du départ du dernier convoi pour Auschwitz(11/08/1944).

19 mai 1987 auditions de deux magistrats allemands.

20 mai - 5 juin 1987 auditions des témoinsvictimes de Klaus Barbie.

- 26 mai: Klaus Barbieest forcé de comparaître.

- 5 juin: troisième comparution de Klaus Barbie.

9 12 juin 1987 auditions des témoinsd'«intérêt général».

15 juin 1987 auditions des témoinscités par la défense.

16 juin 1987 affrontement défense, partie civile, parquet, sur la notion de confusion des peines.

17 26 juin 1987 plaidoiries des avocatsdes parties civiles.

29 et 30 juin 1987 réquisitoire de Pierre Truche, procureur général.

1er 3 juillet 1987 plaidoiries des avocatsde la défense.

4 juillet 1987 à 0h40 énoncé du verdict: réclusion criminelle à perpétuité.

Un procès médiatique

Le procès Barbieest le premier procès français jugeant des crimes contre l'humanité. Comme l'autorisent la loi du 11 juillet 1985 sur la constitution d'archives audiovisuelles de la justice puis l'ordonnance du 14 avril 1987, le procès Klaus Barbie est intégralement filmé. Cela participe d'une vision pédagogique du procès, née avec celui d'Adolf Eichmann qui a eu lieu à Jérusalem en 1961. Criminel de guerre nazi, Adolf Eichmannl a supervisé la mise en place pratique de la «Solution finale». Extradé d'Argentine, il est jugé à Jérusalemen 1961 et exécuté en 1962.

Dans un premier temps, la diffusion des images est interdite. Celles-ci sont conservées à l'Institut national de l'audiovisuel (INA) et représentent 145 heures de tournage relatant les 37 audiences. La chaîne de télévision Histoire a exceptionnellement été autorisée en novembre 2000 à diffuser des extraits de l'enregistrement du procès. Il s'agit d'un montage de 70 heures. Enfin, en 2011, un montage de 20 heures du procès est commercialisé dans un coffret de 5 DVD. Il est le fruit du travail de Dominique Missika (directrice éditoriale et historique) et Philippe Truffault (directeur artistique et réalisation).

Outre le fait qu'il ait été enregistré, le procès de Klaus Barbiea été un événement médiatique hors du commun. Plus de 900 journalistes de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle, française et étrangère, sont présents à l'ouverture du procès. Même si une part notable des journalistes est partie après l'annonce du refus de comparaître de Barbie, une grande majorité est restée. Cela contribue à la dimension historique du procès: de nombreux journalistes souhaitaient participer à un devoir de mémoire et de transmission. Pour exemple, Ladislas de Hoyos tenait une chronique du procès en direct du palais de justice de Lyonchaque soir lors du journal télévisé.

Les suites du procès

A l'issue du procès, Klaus Barbieest incarcéré à la prison Saint-Joseph de Lyon. Il fait appel de cette condamnation devant la cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français. Siégeant dans l'enceinte du palais de justice de Paris, elle a pour mission de réviser, à la demande des parties, les décisions émanant des tribunaux et cours d'appel, au pénal comme au civil. La cour ne tranche que des questions de droit ou d'application du droit, elle ne juge pas les faits.

Le pourvoi de Klaus Barbie est rejeté par l'arrêt du 3 juin 1988.

Il décède en prison le 25 septembre 1991.

Histoire de la conservation

Les archives constituant ce dossier proviennent de la cour d'assises du Rhône. En 1988, toutes les étapes du procès sont closes et les archives sont conservées au sein du parquet général de la cour d'appel, dans leurs locaux du palais de justice. Elles y restent jusqu'à leur versement aux Archives départementales du Rhône le 13 octobre 2011. Pendant cette période de 23 ans, le parquet a régulièrement communiqué certaines pièces du dossier à des historiens, des journalistes et des avocats pour l'élaboration d'ouvrages ou de reportages, en dehors de toute procédure de communication d'archives publiques par dérogation. A son entrée aux Archives départementales, une partie du dossier est organisée et cotée (72 articles). En revanche, le reste se présente sous la forme d'un vrac. Du fait de la dimension exceptionnelle du procès Klaus Barbie, l'intégralité des journées d'audience a été filmée. Pendant la durée du procès, les documents audiovisuels sont transportés aux Archives départementales du Rhône à l'issue de chaque journée d'audience. A la clôture du procès à la cour d'assises en juillet 1987, les enregistrements ont été déposés à l'Institut national de l'audiovisuel (INA).

Modalités d'entrées

Versement du 13 octobre 2011 et versement complémentaire du 9 juillet 2015.

Présentation du contenu

Comme dans toute procédure judiciaire, la nécessité de fonder une argumentation sur des faits prouvés et irréfutables a conduit l'ensemble des parties présentes au procès Barbie à collecter, rassembler et étudier un ensemble très important de documents permettant de retracer les faits et gestes de Klaus Barbie et de tous ceux (personnes, institutions) qui ont été, à un titre ou un autre, impliqués dans le contexte de l'accusation de crime contre l'humanité. Le dossier est non seulement le reflet de toutes les étapes du procès, mais il présente également toutes les procédures qui l'ont précédé et qui en ont découlé. Ces archives offrent en premier lieu une vision globale de toutes les affaires dans lesquelles Klaus Barbie a été impliqué. On trouve notamment des copies de pièces de procès où il a été cité ou condamné par contumace. Elles présentent par ailleurs toutes les étapes judiciaires qui ont rendu possible la tenue d'un procès pour crime contre l'humanité. Un ensemble de documents concerne également le procès en tant que tel, qu'il s'agisse du fond (dossier de procédure) ou de la forme (organisation matérielle).

À noter aussi la présence de quelques photographies. Le dossier est enrichi par une abondante correspondance de particuliers adressée pendant et après le procès aux autorités judiciaires, ainsi qu'à Klaus Barbie. Ces documents ne font pas partie à proprement parler du dossier mais ont été versés en même temps que l'ensemble par le parquet. Cet ensemble de documents permet d'entrevoir les diverses opinions de la population quant au procès et à la détention de Klaus Barbie. Enfin, il faut mentionner la présence d'une importante documentation. Elle est essentiellement composée d'ouvrages et a servi de support d'information durant le procès.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Au cours du classement, les doubles, les brouillons informes et les papiers de corbeille ont été éliminés. Une deuxième campagne d'élimination de doubles a été effectuée en novembre 2015 lors du classement du 5024 W.

Accroissements

Au moment du classement en 2012, il n'était prévu aucun accroissement de ce dossier de la part des services de la Justice. Le versement effectué en 2015 a permis de rajouter 4 articles sous la cote 5024 W.

Mode de classement

La majorité du dossier est décrite au niveau de l'article.
Toutefois, les pièces de procédures (4544W5-31, 48-62) ont fait l'objet d'une description pièce à pièce. Ce travail de description à la pièce a été réalisé par les juridictions concernées par le procès (ces inventaires sont reproduits dans les annexes du présent instrument de recherche).

Le choix a été fait de rédiger un répertoire numérique détaillé pour l'ensemble des cotes. En revanche, le service producteur avait déjà réalisé un inventaire pièce à pièce des dossiers de procédure (4544W5). Il a donc été décidé de l'inclure dans les cotes correspondantes (4544W5-31) pour faciliter la recherche. Un inventaire des pièces de procédure existait pour les procès devant le tribunal permanent des forces armés. Il est disponible en pièce jointe du groupe de cotes 4544W48-62.

Conditions d'accès

L'arrêté du 30 juin 2017 prévoit la libre consultation, avant l'expiration des délais prévus à l'article L. 213-2 du code du patrimoine, des archives publiques relatives au procès de Klaus Barbie, conservées aux Archives nationales (transcriptions dactylographiques et les sténotypies des audiences du procès Barbie sous les cotes BB/30/1891-1893 et 19950425/7-8) et aux Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon (4544W), à l'exclusion des dossiers de travail des magistrats et des courriers individuels qui restent soumis aux délais de droit commun (4544W W 33-41, 73, 75-76 et 91).

Conditions d'utilisation

Les documents conservés aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon peuvent être réutilisés librement et gratuitement dans le respect des dispositions légales fixées par le code des relations entre le public et l'administration. Il n'est pas demandé de redevance et la réutilisation ne donne pas lieu à l'établissement d'une licence.

Langue des unités documentaires

La grande majorité des pièces de ce dossier est rédigée en français. Toutefois, certains documents sont rédigés en allemand, anglais, espagnol, flamand, hébreu, italien ou polonais.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Certaines pièces demandent une manipulation délicate (papier pelure fragile, photographies).

Autre instrument de recherche

Existence et lieu de conservation des originaux

France :


Archives départementales du Rhône (4544 W).


Mémorial de la Shoah, centre de documentation juive contemporaine (originaux des photocopies présentes dans les cotes 4544W1, 13, 17, 21, 25, 26, 29).


Ministère de la défense, dépôt central des archives de la justice militaire (originaux des photocopies présentes dans les cotes 4544W42, 45, 48 à 62).

Affaire dite «Ain-Jura », désignée sous la référence : Ordonnance de non-lieu n° 91 du 29 mai 1953 rendue par le juge d'instruction du tribunal militaire permanent de LYON.
Affaire dite de la « Gestapo de LYON-GRENOBLE » désignée sous la référence : Jugement n° 370/370 du 25 novembre 1954 rendu par le tribunal permanent des forces armées de LYON.

Étranger :


U.S. National Archives and Records Administration (NARA) (originaux des photocopies présentes dans la cote 4544W26).

Documents en relation

Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine) :

Archives du ministère de la Justice

BB30 1891-1893 Transcriptions dactylographiées des audiences :

BB30 1891. 1ère à 15ème audience. 11-15, 18-22, 25-27 mai 1987. (15 fascicules).

BB30 1892. 16ème à 26ème audience. 3-5, 9-12, 15-18 juin 1987. (16 fascicules).

BB30 1893. 27ème à 37ème audience. 19, 22-26, 29-30 juin, 1er-3 juillet 1987. (16 fascicules).

BB30 1894-1930 (7 AV 6 à 190) Procès de Klaus Barbie devant la cour d'assises du Rhône : audiences du 11 mai au 3 juillet 1987 (caméra fixe).

BB30 1931-1967 (7 AV 191 à 375) Procès de Klaus Barbie devant la cour d'assises du Rhône : audiences du 11 mai au 3 juillet 1987 (caméra mobile).

BB30 1894-1967 (8 AV 1-185) Enregistrements audiovisuels des audiences (185 heures).

19950425 Art 7-8 sténotypies des audiences.

20010164 microfilms de sécurité.

Archives du Premier ministre


20020278/5 Secrétariat général du gouvernement, service législatif : original de la loi n°85-699 du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d'archives audiovisuelles de la Justice https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000874465


19890037/7-8 Cabinet du Premier ministre. Archives de la Justice. Débats judiciaires, enregistrement : reproduction/diffusion (archives audiovisuelles, constitution). Commission consultative des archives audiovisuelles de la Justice : création. Loi 11 juillet 1985/décret 15 janvier 1986 : préparation, réunions interministérielles, 1985.

Archives du ministère des Anciens Combattants

20050207/7 Dossier " Affaire Klaus Barbie " concernant la retransmission du procès à la télévision, la position des associations, les déclarations de maître Vergès. (1972-1985)


Archives du ministère de la Culture

20060123/1 à 151 : Revue de presse relative à l'Institut national de l'audiovisuel.

20060123/94 Procès BARBIE : Convention Justice - Éducation nationale Culture - INA, 13.01.93 ; Soirée spéciale de "La Marche du Siècle : Justice, Histoire, Mémoire", 08.09.93 20.45-23.00 : Éléments de revue de presse [originaux] 08-08.09.93.

20060123/25 Diffusion du " Procès Klaus Barbie" sur Histoire, 11.07.85-02.09.00, A noter : 4 brochures A4 agrafées Dossier de presse histoire "Événement national, Procès Klaus Barbie"/ "histoire le programme" n° 44 28.10-03.11.00- 46 11-17.11.00, 4x8 p., s.d. [10-11.00 ?] ; Photocopie Convention signée "relative aux conditions de consultation, de reproduction et de diffusion de l'enregistrement du procès Barbie" 13.01.93, 7 p. agrafées ; Éléments de Revue de presse 12.07-16.11.00.

20060123/39 Les lundis de l'Ina à la BNF Paris XIII (4/12) 19.00/Cycle Les Jeux de mémoire dans le documentaire historique/4. Les perceptions télévisuelles du procès Barbie 20.11.00 : Éléments préparatoires; Carton A5 R°-V° Invitation; Information presse Me 08.1100; Dossier de presse en chemise à fenêtre arc de cercle INA 19 p.; Éléments de revue de presse 09.11.00-14.03.01.

Mémorial de la Shoah (Paris) centre de documentation juive contemporaine

Fonds Gestapo, France

Le Mémorial de la Shoah conserve les archives du service antijuif de la Gestapo à Paris. Le fonds est constitué de lettres, télégrammes, rapports concernant l'internement, la déportation et autres mesures contre les juifs, telles le port de l'étoile jaune, les dénaturalisations ainsi que les mesures de représailles en général. On y trouve également des documents concernant la pression exercée sur la politique de l'Italie en zone d'occupation italienne.
Ce fonds a été complété par des documents sur la Gestapo en France, conservés dans les Archives fédérales allemandes (Bundesarchiv Coblence).

A noter en particulier le célèbre «télex d'Izieu» : VII-10 Télégramme, daté du 06/04/1944, du SS-Obersturmführer Klaus Barbie, adressé au service IV B 4 de la Sipo-SD France à Paris, concernant l'arrestation de 41 enfants dans la maison d'enfants d'Izieu et sa traduction française.

http://www.memorializieu.eu/le-crime-contre-lhumanite/

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

FONDS PUBLICS

Fonds du service du Mémorial de l'oppression et de la délégation régionale du Service de recherche des crimes de guerre ennemis

3808 W

Fonds de la prison Saint-Joseph de Lyon

4070 W 1-5 Dossier de détenu de Klaus Barbie (1983-1991).

Fonds des Renseignements généraux

3554 W 11 Dossiers de Klaus Barbie en tant qu'individu surveillé (1963-1996).

4476 W 10 Dossiers de Klaus Barbie en tant qu'individu surveillé (1972-2007).

Fonds de la préfecture du Rhône

3009 W 48 32/2/21 : Préfecture du Rhône, cabinet du préfet adjoint pour la sécurité (PAS). F.B.I- procès de Klaus Barbie.

3157 W 26 Préfecture du Rhône, cabinet du préfet délégué pour la sécurité et la défense. Procès Klaus Barbie (1987).

Fonds du service régional de Police judiciaire

3649 W 11 Dossier individuel : crimes et délits commis par Klaus Barbie durant l'Occupation.

Fonds de la Cour d'assises du Rhône

5289 W: arrêt du 4 juillet 1987 prononçant la condamnation de K. Barbie.

Fonds André Cerdini

5225 W Procès Barbie : dossier d'audience de M. André Cerdini, président de la cour d'assises du Rhône.

FONDS PRIVES

Fonds des Anciens des Mouvements unis de la Résistance (AMUR)

79 J 50 Procès Klaus Barbie : articles de presse sur l'arrestation (1983), articles de presse sur le procès (1985- 1987, mai à juillet), correspondance (1983, 1985-1987).

Fonds de la commission d'histoire de la guerre (puis comité départemental d'histoire de la Seconde guerre mondiale)

31 J 110 « Le Procès Barbie va s'ouvrir à Lyon » article paru dans Le Courrier du 9 mai 1987.

31 J 169 Copies de pièces du procès Barbie (1997).

31 J B 9 Benoît (Frère Benoît). Divers témoignages personnels et documents. Le drame de Saint-Genis-Laval (20 août 1944). La libération de la prison de Montluc (24 août 1944). Le charnier de Bron. Lettre du Pasteur allemand CURT Georgi relative aux dernières heures de Pierre COLIN (février 1944).

31 J B 35 COTTON Georges Secrétaire du Mouvement « France d'abord », un rapport personnel sur l'Affaire Hardy (affaire de Caluire, arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943).

31 J B 102 COTTON Georges : déposition sur le Mouvement « France d'abord ».

31 J B 136 MONOD (Mme) : déposition, arrestation, libération.

31 J C 27 Documents relatifs à Lucien DOUSSOT, extraits du dossier de la cour de justice.

Extrait de presse relatif à l'arrestation d'Antonin SAUNIER, PPF Affaire du réseau « Alliance » - Klaus Barbie, copie d'un interrogatoire d'un fonctionnaire de la DST Organisation de la section IV du SD de Lyon.

31 J 1 F 50 Coupures de presse (Le Progrès de Lyon) : « Aux Morts du 9 juin 1944 » - « Il y a 20 ans» - « A la mémoire des 52 patriotes fusillés à Châtillon d'Azergues ».

- « René LEYNAUD » - « A propos de Klaus Barbie ».

Fonds Alain de La Servette

268 Première défense de Klaus Barbie assurée par le bâtonnier Alain de la Servette, février-juin 1983.

Fonds Bruno Guy André Permezel (BGA Permezel) - Association des rescapés de Montluc (ARM).

301 J 110 Procès Barbie. (1950-2017)

Institut national de l'audiovisuel

Enregistrements audiovisuels des audiences (185 heures), en application de la loi du 11 mars 1985 créant les archives audiovisuelles de la Justice.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000874465

Un DVD reprenant près de 19 heures du procès a été réalisé par Arte sous la direction scientifique de Dominique Missika (lien vers le site Arte).

Archives du journal «Le Progrès»

LIEUX DE MÉMOIRE

Mémorial national de la prison de Montluc: http://www.memorial-montluc.fr/

Maison d'Izieu, mémorial des enfants juifs exterminés: http://www.memorializieu.eu/

Mémorial Jean Moulin: http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/memorial-jean-moulin-de-caluire

Centre d'histoire de la résistance et de la déportation: http://www.chrd.lyon.fr

Bibliographie

Il est impossible de recenser l'ensemble de la littérature parue sur le sujet (personnage, procès). Nous avons pris le parti de ne retenir que les publications rédigées ou publiées sur le procès.



Chronique du procès Barbie : pour servir la mémoire, Cerf, Paris, 1988. Textes recueillis et présentés par Paul GAUTHIER, dessins de René DIAZ, préfaces du Cardinal Decourtray et de Marek Halter. Le procès vu à travers la presse régionale et nationale.

BOWER (Tom), Klaus Barbie, Butcher of Lyons, Corgi Books, London, 1985.


CHALENDON (Sorj), NIVELLE (Pascal), Crimes contre l'humanité, Barbie-Touvier-Bousquet-Papon, Plon, 1998.
L'ouvrage rassemble notamment les comptes rendus de presse publiés quotidiennement par le journal Libération.


CHELAIN (André), Le procès Barbie ou la Shoah-business à Lyon, Paris, 1987.


DIAZ (René), Des croquis pour l'histoire. Publication à l'occasion de l'exposition "Des croquis pour l'Histoire : dessins de presse du procès Barbie par René Diaz", Lyon, Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation, 27 mai-27 novembre 2005.


DORÉ-RIVÉ (Isabelle) (sous la direction de), Le procès Barbie : justice pour la Mémoire et l'Histoire, Lyon, Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation, 2005.


DUFEU (Guy), Le procès Klaus Barbie : 11/05 au 04/07/1987, Lyon, 1989.


FROSSARD (André), Le crime d'être né : témoignage au procès Barbie. Texte présenté par Christian Charrière-Bournazel, Desclée de Brouwer, Paris, 1997.


IANNUCCI (Ugo), « Procès Barbie : le nazisme révélé aux nouvelles générations », dans Le Patriote résistant, 2007.


JAKUBOWICZ (Alain), « Le procès Barbie : 1987-2007 : 20 ans », Lyon Capitale, 2007.


JEAN (Jean-Paul), SALAS (Denis) (sous la direction de), Barbie, Touvier, Papon, des procès pour la mémoire, éditions Autrement, Paris, 2002.


LEVY (Bernard-Henri) (sous la direction de), Klaus Barbie : archives d'un procès, Librairie générale française, Paris, 1987.


POIROT-DELPECH (Bertrand), Monsieur Barbie n'a rien à dire, Gallimard, Paris, 1987.


RAVERY (Jean-Pierre), Le procès d'un nazi, Éditions L'Humanité-Librairie Nouvelle, 1987.


TRUCHE (Pierre) (sous la direction de), Juger les crimes contre l'humanité : 20 ans après le procès Barbie : actes du colloque des 10, 11, et 12 octobre 2007, École normale supérieure lettres et sciences humaines, 2009.


VERGÈS (Jacques), BLOCH (Etienne), La face cachée du procès Barbie : compte rendu des débats de Ligoure, éditions Samuel Tastet, Paris, 1983.


VERGÈS (Jacques), Je défends Barbie, J. Picollec, Paris, 1988.


VIOUT (Jean-Olivier), Souvenirs du procès Klaus Barbie : Lyon, 11 mai - 4 juillet 1987, 2011.

VIOUT (Jean-Olivier), Klaus Barbie, un enfant du fanatisme. Textes de Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire près la cour d'appel de Lyon, Procureur-adjoint au procès Barbie. Brochure réalisée à l'occasion des 30 ans du Procès Barbie tenu à Lyon du 11 mai au 4 juillet 1987, Lyon 2017.


ZAOUI (Michel), Mémoires de justice : les procès Barbie, Touvier, Papon, Éditions Seuil, Paris, 2009.


ZLATIN (Sabine), Mémoires de la dame d'Izieu : sa déposition au procès Barbie, Gallimard, coll. « Témoins », 1992.



FILMOGRAPHIE INDICATIVE


Hôtel Terminus : Klaus Barbie, sa vie et son temps, réalisé par Marcel Ophüls, 1988.


Aide-mémoire du crime contre l'humanité, CRDP de Rouen/CDDP de l'Eure, 1994. Cassette VHS (52 min), réf. 270 V1273.


Mon meilleur ennemi, film-documentaire réalisé par Kevin Macdonald, 2007.


Le procès Barbie, réalisation et direction artistique de Philippe Truffault, direction éditoriale et historique de Dominique Missika. 6 DVD, Arte-Ina, 2011.


Klaus Barbie, criminel nazi, par Laurent Delahousse, Florence Troquereau, Camille Ménager. Diffusé sur France 2 le 10 janvier 2012.

Autres données descriptives

Cet instrument de recherche a été élaboré selon les principes de la norme ISAD (G). Cet instrument de recherche a été réalisé en juin 2012.

Mots clés matières

Mots clés personnes

Cote/Cotes extrêmes

4544W63-4544WW76;5024W2;5024W4

Date

Entre le 1er janvier 1977 et le 31 décembre 2000

Cote/Cotes extrêmes

4544W68;5024W2

Date

1987

Présentation du contenu

Liste des témoins à l'audience, liste des témoins cités à la requête du ministère public, actes de citation de témoins, dénonciation de témoins et conclusions de parties civiles, témoignages écrits.

Dossier C issu du versement de 2011.

Cote/Cotes extrêmes

4544W68

Date

1987

Présentation du contenu

Liste des témoins à l'audience, liste des témoins cités à la requête du ministère public, actes de citation de témoins, dénonciation de témoins et conclusions de parties civiles, témoignages écrits.