Cote/Cotes extrêmes
Date
Caractéristiques physiques
Origine
Biographie ou Histoire
« Dans la nuit du 28 au 29 septembre 1979 disparaissait subitement à Lyon notre confrère René Lacour, conservateur en chef honoraire des Archives de la région Rhône-Alpes et directeur honoraire des Archives du Rhône.
Né à Bourges, le 18 août 1906, dans une vieille famille berrichonne, il fit toutes ses études, de la classe enfantine à celle de philosophie, au lycée de cette ville où chaque année il remportait une moisson de prix en toutes disciplines. Sportif convaincu, il tenait dans l'équipe première de l'A. G. L. B. le poste de pilier de mêlée, dans la plus pure tradition du rugby gallois : rude, mais loyal et sans méchanceté. Possédant un réel talent de chansonnier, il interprétait certaines de ses œuvres au retour de rencontres sportives, mais il fallait que ses camarades l'en prient avec instance pour faire plier sa modestie.
Après une année de préparation, à Paris, au lycée Louis-le-Grand, il entra à l'École des chartes dont il sortit archiviste paléographe en 1929, avec une thèse sur Les institutions politiques, administratives, judiciaires, financières et militaires dans les apanages de Jean, duc de Berry (1360-1416). Incorporé en novembre de la même année au 95e R. L, le vieux régiment d'infanterie de Bourges, élève-officier, il termina son temps légal comme sous-lieutenant, avec le brevet d'interprète militaire pour l'allemand et l'anglais. L'administration des Archives ne disposant pas de postes pour intégrer alors les jeunes chartistes, il fut successivement bibliothécaire-archiviste aux Archives du ministère de la guerre, puis archiviste de la ville de Pontoise (janvier-juin 1931). Quelques mois plus tard, il succédait à Eugène Hubert aux Archives de l'Indre. Tout en réalisant le classement délicat d'une partie de la série B (bailliages de Châteauroux et d'Issoudun), il reprenait les éléments de sa thèse d'École des chartes pour en tirer un travail, Le gouvernement de l'apanage de Jean, duc de Berry (1360-1416), qu'il présentait avec succès comme thèse de doctorat d'État à la Faculté des lettres de l'université de Poitiers. Dans cette étude, il mettait en évidence les qualités et les défauts de l'administration royale dont le duc, dans son apanage, conserva les institutions et les cadres. Sa thèse complémentaire était une publication de texte, le compte d'une aide de 10 000 écus accordée au duc de Berry pour lui permettre de résister à une incursion des Anglais en Poitou (1412). Ces deux thèses ont été imprimées en 1934.
La guerre devait interrompre ses pacifiques travaux. Lieutenant de réserve, il était rappelé en août 1939 au 95e R. I. Au front il eut une conduite héroïque, fut cité à l'ordre du régiment pour son action à Landrecies et, malgré une défense digne d'admiration, fut fait prisonnier le 18 mai 1940. Il fut dirigé vers l'Oflag XB à Nienburg-sur-Weser, à soixante kilomètres de Brème d'où il ne devait être rapatrié que le 30 avril 1945. Refusant toute compromission, même un travail à la Bibliothèque de Berlin, il fut le soutien moral de ses camarades. Il nous a laissé dans une courte brochure publiée en 1966 (Trois témoignages sur la Seconde Guerre mondiale), ses souvenirs et aussi ses commentaires sur ses cinq longues années de captivité. Comprenant parfaitement l'allemand, il était à même d'utiliser les communiqués de la radio officielle pour le journal du camp dont il était le principal rédacteur. C'est ainsi qu'usant de cette subtile ironie dont il était coutumier, et sans que la censure en comprît le sens caché, il évoquait, lors de la meurtrière campagne de Russie, le déroulement de la Fête des héros en ces termes : « Beaucoup de célébrants et aussi beaucoup de célébrés » !
Un an après son retour, il était nommé à Lyon, au poste où s'illustrèrent avant lui Georges Guigue et Claude Faure. Berrichon de naissance, il deviendra Lyonnais de cœur et se consacrera avec une ardeur sans faille à la conception et la rédaction de répertoires numériques détaillés, intermédiaires entre les répertoires numériques dont la sécheresse est à prohiber et les inventaires sommaires. Tous sont précédés de substantielles préfaces : organisation administrative et juridique du département de Rhône-et-Loire pour la série L, étude sur l'administration des Domaines, de l'Enregistrement et du Timbre pendant la Révolution (série Q). Les séries ecclésiastiques l'intéressèrent particulièrement. Nous retiendrons plus spécialement son répertoire des sous-séries 11 G à 29 G (Lyon, 1968) avec d'excellentes pages sur les établissements ecclésiastiques séculiers du Lyonnais et du Beaujolais, celui consacré aux ordres religieux et aux confréries (1-24, 27-45, 50 H) (Lyon, 1970), mais surtout son dernier et considérable travail paru en 1973 sur l'Ordre hospitalier de Saint-Antoine en Viennois (49 H) dont la préface, traitant de la diffusion de l'ordre, concerne non seulement la France mais aussi toute l'Europe chrétienne.
De sa plume sortirent de nombreux articles d'histoire où la sagacité de son esprit le dispute à son érudition et à son jugement. Nous en citerons seulement quelques-uns : Les frères Prunelle, de Vienne, témoins oculaires de la guerre de Sept ans ; La révolution de 1848 dans le Beaujolais et la campagne lyonnaise, travail établi sur les seules archives de petites communes ; Le Vatican et les problèmes de la paix de 1917 (dans les Mélanges André Latreille, Lyon, 1972), d'après des documents de la Wilhelmstrasse.
Collaborateur de plusieurs revues, et notamment de la Bibliothèque de l'École des chartes, il rédigeait à leur intention des recensions critiques d'ouvrages historiques allemands ou anglais.
Fort curieux des techniques d'archives, il eut l'occasion, au cours d'une mission au Canada, en 1967, d'exposer, à la Société canadienne de généalogie (Québec), l'état des recherches généalogiques en France. Jusqu'à ses derniers jours, il se passionnera pour l'histoire ; son dernier article, Une correspondance inédite du major Martin, fondateur de l'École de La Martinière (1793-1798) est paru après sa mort.
Officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, croix du combattant 1939-1945, officier des Palmes académiques et des Arts et Lettres, René Lacour, méthodique, infatigable au travail, n'était pas l'homme des compromissions et exprimait à tous les opinions qu'il estimait justes. Loyauté et probité ont présidé à sa vie. Il ne vit pas approcher la mort mais il savait qu'elle est le commencement de cette éternité qu'un chrétien, comme il était, espère et ne craint pas. »
René Gandilhon
Histoire de la conservation
Le fonds Lacour a été donné aux Archives par René Lacour, directeur des services d'archives du Rhône, lors de son départ en retraite en 1975-1976. Il en a lui même dressé ce répertoire succinct, resté manuscrit jusqu'en 2010, date de sa révision par Marion Duvigneau, conservateur du patrimoine.
De cette reprise date notamment la description de l'article 2 F 13, qui ne figurait pas dans le répertoire initial. À cette occasion ont aussi été intégrés au fonds Lacour des documents qu'il avait donnés en février 1975 aux Archives du Rhône, provisoirement cotés 75 J 231, 233 et 247 (contributions à l'International Herald Tribune), ainsi que le dossier relatif à la publication d'un article dans le supplément littéraire du Times (1962), retrouvé dans les documents entrés par voie extraordinaire. De plus, afin de donner davantage de lisibilité à l'ensemble, les articles 2 F 9 à 11 ont été intervertis dans l'ordre numérique.
Modalités d'entrées
Don
Présentation du contenu
Le fonds Lacour (sous-série 2 F), d'un volume de 1,2 mètres linéaires est constitué de papiers datant de 1928-1929 pour les plus anciens (années d'études à l'École des Chartes) à 1976 pour les plus récents (recensions pour la revue Bibliothèque de l'école des chartes). Le fonds est composé de cours professés à la faculté des Lettres, notes de lecture et recensions d'ouvrages étrangers (principalement allemands), notes de lecture et recensions d'ouvrages français et travaux d'archivistique.
Conditions d'accès
Ce fonds est librement communicable.
Langue des unités documentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
4243 W : Archives départementales après 1940, dossiers de René Lacour.
Bibliographie
Bibliothèque de l'école des chartes, passim.
Cahiers d'histoire, passim.
BLAQUIÈRE (Henri), LACOUR (René), VILLARD (André) et BARATIER (Édouard), « La collaboration entre les Archives départementales et les Centres régionaux de documentation pédagogique », La Gazette des archives, n° 34-35 (1961-3 et 4).
LACOUR (René), Le Gouvernement de l'apanage de Jean, duc de Berry (1360-1416), Paris : éditions Auguste Picard, 1934.
LACOUR (René), Une incursion anglaise en Poitou en novembre 1412, Poitiers : Société française d'imprimerie et de librairie, 1934. (Archives historiques du Poitou ; XLVIII)
LACOUR (René), Les frères Prunelle, de Vienne, témoins oculaires de la guerre de Sept ans, Lyon : Éditions de la Guillotière, 1952. (Albums du crocodile. septembre-octobre 1953)
LACOUR (René), La Révolution de 1848 dans le Beaujolais et la campagne lyonnaise, Lyon : Éditions de la Guillotière, 1954-1955. (Albums du crocodile. septembre-octobre 1954, novembre-décembre
1954 et janvier-février 1955)
LACOUR (René), « L'archiviste et l'université », La Gazette des archives, n° 28 (1960-1).
LACOUR (René), « Les archives du Québec », La Gazette des archives, n° 63 (1968-4).
Mots clés matières
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Date
Histoire de la conservation
Ensemble antérieurement coté 2F10
Présentation du contenu
Traductions, notamment de l'ouvrage de Betty Seybold sur Marguerite Audoux [SEYBOLD, Betty, Leben und Werke von Marguerite Audoux, Inaugural-Dissertation, Würzburg : Druck von R. Mayer, 1935.], d'articles de la Süddeutsche Zeitung sur Édouard Herriot et Robert Schuman.
Publication de textes anciens, notamment pour le service éducatif des Archives du Rhône.
Articles et conférences sur divers sujets : l'histoire médiévale de l'Allemagne, l'histoire de Lyon et du Lyonnais, l'histoire religieuse contemporaine, les prisonniers de guerre (1940-1945).
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