158J - Usines Gramont de Lyon

1 media

Déplier tous les niveaux

Usines Gramont de Lyon.

Cote/Cotes extrêmes

158J 1-158J395

Date

1886-1990

Importance matérielle

25 ML

Particularité physique

Papier/Plaque de verre

Origine

Usines Grammont

Biographie ou Histoire

Tréfiler : « Etirer (un métal) en le faisant passer au travers des trous d'une filière ».

C'est en 1849 qu'Etienne Claude Grammont (1822-1902) commence à son compte le tréfilage. En effet, ce dernier travaillait dans la première usine de tréfilage installée en France en 1823 par Charles Marie Duchavany qui avait importé la technique de Nuremberg. Après son installation, la nouvelle industrie déménagea pour une ancienne usine à papier (entreprise Quenin-Croizat). Avec l'apparition de l'électricité et sa diffusion, l'entreprise s'est ouverte à de nouvelles productions, notamment des fils conducteurs, des fils pour trolley ou sous-marins. Pour ce faire, une nouvelle usine a été construite à Saint-Tropez, dans la baie des Canebiers en 1891. Le contexte est en effet favorable à la création de cette activité avec le développement de la télégraphie. Elle servait à produire et chargeait les bateaux afin de les poser en mer.  Cette usine ne connait pas un grand avenir et ferma ses portes en 1924-1925 (sa dernière production a été le câble Marseille-Philippeville). Une demande d'aide de reconstruction fut demandée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, elle fut enfin détruite en 1952.

En parallèle de la production des câbles, les établissements Grammont ont produit du matériel électrique (par exemple des boîtes de dérivation ou des transformateurs). En 1890 et 1894, ce matériel va être utilisé et récompensé lors des expositions de Paris et de Lyon. De plus, la production va aussi se tourner vers de nouvelles utilisations du caoutchouc. Ce dernier est un isolant pour les fils électriques. Il va notamment servir à la production de pneumatique de voiture. Enfin, l'entreprise va développer la production de lampes électriques à filaments. Une nouvelle usine a été créée à Lyon pour leur production. Entre 1881 et 1914, le nombre d'employés a connu une augmentation en passant de 143 à 2150 salariés.

Des difficultés économiques ont causé d'abord la location puis la vente en 1943 des sites de productions en Isère à la Société des Tréfileries et Laminoirs du Havre. Cette dernière conserve les lieux de production jusqu'en 1962, date de création de l'entreprise Tréfimétaux. Elle est la conséquence de la fusion de la Société des Tréfileries et Laminoirs du Havre et de la Compagnie française des Métaux. C'est cette dernière qui met fin à la production en 2001.

Un pan social existe dans l'entreprise. Un dispensaire est ainsi créé, il regroupe un hôpital, une maternité et une crèche. Lors de la Première Guerre mondiale, des soldats sont accueilli. De plus, des programmes de construction de logements sont entrepris (notamment avec la constitution de sociétés immobilières). Le quartier le plus connu est la cité du « Réveil » programmée en 1915. Ces bâtiments ont pour mission de loger des ouvriers venant de toute l'Europe (grecs, arméniens, turcs, espagnols ou italiens). Ce programme social est repris par la suite.

Histoire de la conservation

Le fonds a été conservé dans un premier temps au sein de l'usine de Pont-de-Chéruy (Isère). En 2001, lors d'un conflit social rude, les documents ont été transférés dans un local syndical, à l'initiative d'un employé qui craignait leur destruction.

Modalités d'entrées

Don de Jean-Luc Marchand, chef de l'établissement Tréfimétaux, datant de décembre 2001.

Présentation du contenu

Le fonds se compose de trois entités, qui correspondent aux entreprises ayant exploité les usines de Pont-de-Chéruy : l'entreprise de la famille Grammont, les Tréfileries et Laminoirs du Havre et enfin Tréfimétaux. Dans chacune d'elles, le fonds se décompose en deux ensembles de documents. D'une part des documents écrits (papier) et d'autre part des documents figurés.

Le fonds est lacunaire. Cependant, il faut souligner un ensemble exceptionnel de fiches individuelles du personnel provenant de l'entreprise Grammont. Cellesci sont d'autant plus intéressantes qu'elles comportent parfois une photographie. Pour cette même entreprise, il est conservé un grand nombre de plaques de verre prises entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Les clichés se déclinent en différents thèmes : les bâtiments (en construction, en cour d'aménagement ou en production), la production (câbles, pneus ou matériels électriques) et de la documentation diverse.

La partie des œuvres sociales est à souligner également. Malgré les manques, les documents peuvent donner un aperçu de l'organisation des services de santé présents tant dans l'entreprise Grammont que dans les Tréfileries et Laminoirs du Havre.

Enfin, dans le fonds des Tréfileries et Laminoirs du Havre sont conservés des comptes rendus d'assemblées générales de l'entreprise. Ce n'est pas le cas pour les entreprises Grammont et Tréfimétaux.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Un tri en 2012 a conduit à l'élimination de factures et de mémoires de dépenses, pour un total d'un mètre linéaire.

Conditions d'accès

Le fonds est librement communicable. Une restriction peut cependant être portée aux documents pouvant contenir des données médicales.

Autre instrument de recherche

Documents en relation

Archives nationales

F12 : Commerce et industrie, fonds divers. Notamment : F/12/11616 : Tréfileries et Laminoirs du Havre (1952-1961).

F90 : Versement du ministère des Postes et télégraphes 

 

Archives nationales du monde du travail

65AQ : Documentation imprimée concernant les sociétés :

 

65AQ M1605 et 65AQ A1818 : Grammont et de Alexandre Grammont et GRAMMONT (Société des Etablissements industriels de E.C et Alexandre Grammont).

65AQ K107 HAVRE (Tréfilerie et Laminoir du).

65AQ K 358 Tréfimétaux.

 

Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon

1M : Administration générale du département, cabinet du préfet. Voir notamment 1M 251 : Dossier de E.C. Grammont (légion d'honneur, grade de chevalier).

 

3E : Notaires. Maître Pétrus Marie BERNARD (Exerce de 1889-1913).

 

130W : Archives des services régionaux du ministère de la Production industrielle (circonscription de Lyon), 1941-1953. Voir notamment 130W57, où est présent le dossier des Tréfileries et Laminoirs du Havre concernant l'usine de Pont-de-Chéruy. Mais aussi la cote 130W33 concernant l'entreprise Grammont (porcelaines et appareillages électriques).

 

156J : Société des forces motrices du Rhône, Canal de Jonage et Centrale hydro-électrique de Cusset (1880-1952). Ce fonds peut donner un premier aperçu des entreprises liées au domaine de l'électricité.  

 

Archives départementales de l'Isère

15M : élections maires et adjoints. Notamment la cote 15M 19 : renseignements politiques sur les maires et les adjoints (1904-1908).

3S : Chemins de fer d'intérêt local et tramway. Notamment les cotes 3S 2/5-17 sur la jonction du chemin de fer de l'est de Lyon aux usines Grammont.

 

Archives départementales du Var

6 U : Tribunaux de commerce. Notamment les cotes 6U 389 dépôt des statuts (1905), 6U 390 augmentation de capital (1924-1935) et 6U 395 dissolution (1913).

444W : versement du ministère de la reconstruction.[1]

 

Archives municipales du Havre

96Z Tréfilerie et Laminoir du Havre (TLH), Syndicat CGT de l'usine de Tecnor (Tréfilerie) 1897-1968.

33Fi Don Gerber-Brasme.

 

Archives municipales de Saint-Tropez

Quelques documents : cartes postales de l'usine, plan de l'usine (1932). L'ensemble n'est pas coté.

 

Musée de Bourgoin-Jallieu

 

Le musée possède des documents provenant de l'entreprise Grammont. Ils ne sont pas cotés mais il existe une liste des documents conservés.

 

Archives privées

Les familles descendantes d'Alexandre Grammont possédées des documents lors du mémoire de DEA de M Daniel Faget.

M Daniel Faget a conduit des entretiens pour la constitution de son mémoire. Certains ont été enregistrés.

 

[1] Un dossier provenant des archives municipales de Saint-Tropez a été ajouté à ce versement. Ce versement est en cours de classement.

Bibliographie

Ouvrages généraux

ROBERT (F.), Les archives d'entreprise en Rhône Alpes au XIXe et XXe siècle, guides documentaires tome I (Consacré aux fonds présent dans les services d'archives publics) et II (consacré aux fonds hors services darchives publics), Maison Rhône-Alpes des Sciences de l'Homme, 1993.

 

REVELIN (C.), L'implantation de l'industrie à Pont-de-Chéruy au XIXe siècle et son développement dans les premières années du XXe siècle, Pont-de-Chéruy, Evocations, numéro 4, 1971.

 

Archives Départementales du Rhône, Archives des services régionaux du ministère de la production industrielle (circonscription de Lyon) 1941-1953, Versement 130W effectué par les directions régionales du ministère de l'Industrie et du Commerce.

 

LEQUIN (Y.), Les ouvriers de la région lyonnaise, 1848-1914, Lyon, Presse universitaire de Lyon, 1977.

 

Ouvrages et publications

En ce qui concerne l'entreprise Grammont il est possible de chercher dans des catalogues. Notamment ceux présent dans le fonds (158J179).

 

FAGET (D.), Une PME de la métarllurgie du cuivre en région lyonnaise : les Établissements Grammont (1890-1929), mémoire de DEA (Université de Provence), 2002. Ce travail universitaire est disponible aux Archives Départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon.

 

FAGET (D.), Une usine à la plage : la câblerie tropézienne d'Alexandre Grammont (1892-1952), Patrimoine tropézien, 2010.

 

BAROU (J.), Pont-de-Cheruy, microcosme de l'immigration en France. In: Hommes et Migrations, n°1186, avril 1995.

Rhône-Alpes. Un carrefour Nord-Sud. pp. 10-14

 

Histoire de l'entreprise Tréfilerie et Laminoirs du Havre et de ses salariés, Du boulevard Sadi-Carnot au boulevard Jules-Durand. In Le fil rouge, CGT Institut d'Histoire Sociale (IHS), pp 4-33. (Épuisé)

 

RAIBAUD (F.), L'évolution de la main d'œuvre de Tréfimétaux-Givet de 1962 à 1990, mémoire de DEA (Université de Lille), 1992.

 

Sitographie

 

https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/cablerie-grammond-dite-trefimetaux/9d9abefe-87a1-470f-b0ce-7b3f2d6d59e5 : page concernant l'entreprise Grammont, elle a été établie par la région Rhône-Alpes, service de l'inventaire général du patrimoine culturel. Consultée le 05/06/2019.

 

https://urlz.fr/9V8d : le lien est compressé. Il renvoie à une photographie conservée et numérisée par la Bibliothèque Municipale de Lyon, provenant du fonds Jules Sylvestre (1859-1936). La photographie immortalise la devanture de l'entreprise E.C. Grammont, quai de Retz (actuellement quai Jean Moulin).

 

https://www.satsouvenir.fr/ : ce site a été créé par des anciens employés de l'entreprise Société Anonyme de Télécommunication (SAT), issue de l'entreprise Grammont.

Filmographie

PELLIGRA (D.), PARDON (S.) Boulevard des tréfileries, film produit par l'Écomusée Nord Dauphiné[1], 1989, 52min. Ce film est disponible sur la plateforme Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=tEvr6wTGi-Q (consulté le 05/06/2019).

Mots clés lieux

Mots clés collectivités