L'entreprise Champier est fondée en 1884 par Joseph Stéphane Hippolyte Champier (1847-1918 à Tarare), dit Hippolyte Champier père. Son fils naturel, né Adolphe Roche (1870-1947 à Tarare), est élevé dès l'âge de 8 ans par Champier père, puis adopté officiellement en 1897. Ingénieur des Arts et manufactures, il reprend l'usine fondée par son père. En 1925, il est cité comme président de la chambre de commerce de Tarare et est décoré chevalier de la légion d'honneur en avril 1917 (base Léonor des Archives nationales, dossier : 19800035/1393/60851, consultable en ligne).

Par la suite, Hippolyte Champier fils a intégré les conseils d'administration d'autres entreprises, qu'il a ensuite pu acheter. Ainsi, en 1923, l'entreprise Champier fusionne avec les Établissements Laurent Gourdiat, puis en 1936, l'entreprise Blanchiment et apprêts de Tarare est également acquise. A partir de la seconde moitié du XXème siècle, l'entreprise est communément appelée Établissements Champier des Teintureries de la Turdine.

Parmi les filiales et les entreprises absorbées, la moitié sont basées à Tarare : Établissement Laurent Gourdiat, Perrin et compagnie, Blanchiment et apprêts de Tarare, Blanchisserie et teinturerie tararienne, Établissements réunis Perret, Gravillon, Masson, Béroud et compagnie (route de Thizy), Tissages Belluze et Besson (45 rue Serroux), Société tararienne de gravure (5 route de Paris), Société pour l'expansion des tissus fins (14 rue Champagne) et le Groupement d'intérêt économique Tissages et teintureries réunis.

La seconde moitié est plus éloignée de Tarare : l'entreprise Dolbeau et Buynand était établie à Lyon au 17 rue Curie, ainsi que Minet-Jourdan et compagnie, au 19 rue du Bourbonnais. Dolbeau était installée à Jallieu (Isère) au 99 rue de la Libération. La Société d'applications de nouveautés textiles était basée à Troyes (Aube), au 11 rue Charles Dutreix, avant d'être transférée boulevard Pasteur à Tarare en 1968. Enfin, Tissages et confection réunis avait son siège à Paris au 30 rue Notre-Dame-des-Victoires. Les adresses de la Société lyonnaise d'imperméabilisation et de CP et compagnie n'ont pas pu être établies.

Les documents étaient stockés dans un bâtiment désaffecté, situé route de Paris à Tarare, occupé précédemment par la direction de l'entreprise des Teintureries de la Turdine. Ils étaient conservés au deuxième étage des bureaux et dans deux greniers au troisième étage.

Le fonds a été donné le 8 avril 2015 au Département du Rhône par les Établissements Champier des Teintureries de la Turdine qui le conservaient.

Il s'agit essentiellement des archives provenant des établissements Champier. Les registres des assemblées générales et des conseils d'administration existant seulement de 1923 à 1953, les lacunes pour la période antérieure à 1923 peuvent être comblées par la collection quasi complète des registres de copies de lettres de 1883 à 1938. La grande majorité des autres documents provient ensuite des services de la comptabilité et du personnel : journaux des achats, grands livres, journaux de caisse, facturiers des fournisseurs, registres de paie&

Les cotes 244 J 93 à 102 décrivent le patrimoine immobilier de l'entreprise. L'acquisition des parcelles bâties et non bâties, le litige de voisinage avec un autre industriel, les reconstructions des entrepôts suite à un bombardement en 1944 dévoilent l'opiniâtreté d'Hippolyte Champier père et fils pour développer leur affaire. Le nombre de filiales et d'entreprises acquises prouve leur obstination à s'agrandir. Malgré un tri drastique lors de la collecte, seize autres fonds d'entreprises sont présentés dans ce répertoire.

Enfin, quelques archives personnelles d'Hippolyte Champier et de sa famille subsistent. Elles concernent notamment les acquisitions puis la gestion de leurs propriétés. On apprend ainsi qu'Hippolyte Champier père et fils furent propriétaires d'au moins trois propriétés :

le domaine familial de Trécheim à Saint-Marcel-l'-Éclairé (244 J 548 : à signaler la présence de beaux plans aquarellés) ;
une villa à Tarare (244 J 556) ;
une propriété viticole à Lacenas, achetée par Hippolyte Champier fils (244 J 554).

L'article 244 J 551 illustre le paternalisme du chef d'entreprise Hippolyte Champier fils. En effet, la propriété Bel Air au domaine d'Auxerre à Tarare, acquise en 1932, a servi en partie à la création de jardins ouvriers.

Deux opérations de collecte, réalisées dans l'urgence en juillet 2014, n'ont retenu qu'une infime partie du fonds. En effet, les bâtiments des Teintureries de la Turdine ont été victimes d'incendies avant leur fermeture, et dans le même temps le service des Archives départementales déménageait. Par ailleurs, plusieurs autres fonds d'entreprises textiles conservés au Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon permettent déjà d'illustrer l'histoire économique locale.

L'élimination de doubles et de registres non identifiés a représenté 0,86 ml.

Les archives ont été classées en trois grandes parties d'inégale importance, en commençant par les archives des établissements Champier. Le deuxième ensemble réunit les dossiers des filiales et des entreprises absorbées. Enfin, les papiers personnels forment un troisième lot concernant les propriétés, les successions et une société immobilière rurale et forestière.

Les dossiers des entreprises ont tous été classés selon le plan de classement suivant :

Constitution de l'affaire

Conseils et assemblées

Direction générale

Domaine

Matériel d'exploitation, outillage

Services financiers

Comptabilité

Approvisionnements et fabrications

Services commerciaux

Personnel

Le fonds est propriété du Département du Rhône.

L'accès aux documents est libre, sauf contraintes liées au support de conservation.

Conformément au règlement de la salle de lecture.

Les documents sont sur papier. Des échantillons de tissus sont cotés en 244 J 274-280.

Voir l'inventaire 244J en PDF

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon.

Pas de copies connues.

Nos Ancêtres, Suzanne Normand-Doligez, 1984

L'ensemble du fonds a été classé en 2015 par Adeline Chanellière, rattachée à la sous-direction des fonds anciens, privés, notariaux et judiciaires.