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Origine
Biographie ou Histoire
Roger Henrard est un pilote et photographe français, pionnier de la photographie aérienne. « L'enragé du ciel », comme il aimait à se définir, naît à Paris en février 1900. Peu porté sur les études, il se lance dès l'âge de 16 ans dans la vie active et exerce plusieurs petits métiers avant d'être engagé par les Établissements Schmidt, constructeurs du Bréguet 14, fameux avion de la Grande Guerre, où il est chargé du montage des instruments de bord. En 1918, il obtient, peu avant l'armistice, son affectation militaire dans un centre de formation de pilote. Après-guerre, il rejoint son père dans les Établissements Jules Richard, une usine du 19e arrondissement de Paris, où sont fabriqués de multiples instruments de mesure et de photographie, notamment le Vérascope (appareil photo stéréoscopique). Jules Richard, PDG de l'entreprise meurt en 1930 et lègue la majorité de ses actions et de ses biens à son plus proche collaborateur, Léon Henrard, père de Roger. Léon Henrard prend la direction de l'entreprise et fait de son fils son assistant. Roger Henrard peut dès lors allier sa passion pour le vol et ses compétences techniques de photographe. En 1933, Roger Henrard acquiert un vieil avion Farman, qu'il équipe, pour ses prises de vue, d'un appareil à la pointe de la technologie de l'époque, le planiphote Richard-Labrely automatique, commercialisé par son entreprise et premier instrument de ce type construit en France, permettant le "mitraillage" photographique en volant à 100 km/h. L'hebdomadaire L'Illustration publie en 1938 ses premières vues aériennes de Paris, et de 1938 à 1939, les services de renseignement de l'armée française lui confient des missions d'espionnage aérien au-dessus de l'Allemagne. Roger Henrard y prend plus de 10.000 clichés. En 1939, il est mobilisé comme pilote de chasse dans l'escadrille de Jules Roy avec qui il se lie d'amitié. En 1940, il participe à la campagne de France dans un groupe aérien d'observation. En 1942, il rejoint les forces alliées en Afrique du Nord. Après le conflit, il reprend son activité de photographe aérien privé et décide de se consacrer exclusivement à la photographie aérienne, quadrillant la France entière. Jusqu'aux années 1970, ses vues aériennes obliques en noir et blanc des communes françaises ont été très largement diffusées par les principaux éditeurs de cartes postales. Roger Henrard meurt en juin 1975 à Croissy. En 1952, son ami Jules Roy, qui fut son chef durant la guerre, lui consacra un long article paru dans Carrefour (La semaine en France et dans le monde) sous le titre « La vie aventureuse de Roger Henrard, risque-tout par plaisir et pour l'honneur ».
Histoire de la conservation
La collection était conservée jusqu'en 1978 par la société d'exploitation de la photographie aérienne Roger Henrard, située à Saint-Maur (94).
Modalités d'entrées
Le fonds a été proposé à la vente par la société d'exploitation de la photographie aérienne Roger Henrard dans le courant de l'année 1978 et l'acquisition a eu lieu en novembre 1978, grâce à une subvention du Conseil général du Rhône.
Présentation du contenu
Ensemble de photographies aériennes obliques sur 24 communes du Rhône, composées de 252 clichés noir et blanc, avec un tirage positif et un négatif pour chaque cliché ; de 36 ektas négatifs et de 30 ektas positifs, tous en couleur. D'une grande précision et qualité esthétique incontestable, ces clichés témoignent également de l'évolution du Rhône et tout particulièrement des mutations urbaines de Lyon, comme l'ancien Palais de la Foire, le quartier de Perrache avant la construction du centre d'échanges, celui de la Part-Dieu ou encore le Confluent. Bien que les vues aient toutes été prises à l'oblique, l'inclinaison de l'appareil varie et le rendu s'avère très différent. Les « vues obliques hautes », où l'appareil est presque à l'horizontale, privilégie un arrière-plan visible sur une grande distance au contraire de la « vue oblique basse » où l'appareil étant presque à la verticale, le cadre est très resserré. L'appareil de prise de vues, comme indiqué au verso de la plupart des tirages, était un Planiphote automatique Richard-Labrély monté avec objectif Berthiot ; l'avion, un Norécrin équipé d'un moteur Régnier.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Il n'a été procédé à aucune élimination.
Accroissements
Il n'est prévu aucun accroissement, l'ensemble des clichés concernant le Rhône ayant a priori été acquis en 1978.
Mode de classement
Les clichés ont été classés par ordre alphabétique des communes, puis pour chacune d'elles, par année de campagne photographique. Seule la ville de Lyon, qui constitue le plus important ensemble, a été traitée différemment. La localisation géographique a été privilégiée, afin que le chercheur puisse plus aisément se repérer. Les clichés ont ainsi été classés suivant une première partie de vues très générales englobant l'ensemble de la ville, puis la Croix-Rousse, la presqu'île, la rive droite de la Saône et enfin la rive gauche du Rhône. Les années de campagne photographique ont également été déclinées à l'intérieur de chaque partie. Les clichés étant généralement pris en altitude, englobant une zone relativement large, certains pouvaient figurer dans plusieurs parties du plan de classement. Le chercheur est donc invité à étendre ses critères et à ne pas limiter sa consultation à une seule réponse. Exemple de la place des Jacobins (14Fi76-77), autour de laquelle on voit une partie de la presqu'île, du Rhône et même au-delà. Idem pour le premier cliché de l'église Saint-Nizier (14Fi74). Dans le cas de la basilique de Fourvière, particulièrement représentée car fortement emblématique de la ville de Lyon, des sous-parties ont été créées, intitulées « Plans larges », « Plans rapprochés » et « Gros plans ».
Conditions d'accès
Seuls les tirages originaux en noir et blanc sur papier argentique de format 18x24 cm accompagnant chaque négatif, ainsi que les ektachromes, ont été numérisés en interne par le service des Archives départementales, puis mis en ligne. Les clichés originaux ne sont pas communicables, mais uniquement leur version numérisée.
Conditions d'utilisation
Documents librement reproductibles sous réserve de la mention de leur référence et du service des Archives départementales du Rhône.
Caractéristiques matérielles et contraintes techniques
Les documents sont dans leur ensemble en bon état, quelques tirages présentent toutefois des déchirures ou pliures.
Autre instrument de recherche
Documents en relation
Archives départementales du Rhône 6Fi - Photographies de dimensions égales ou supérieures à 24x30 cm 7Fi - Photographies de dimensions égales ou inférieures à 24x30 cm 11Fi - Cartes postales du Rhône 37Fi - Cartes postales reçues par la famille Fraisse. 41Fi - Photographies de Lyon (1936-1945). 42Fi - Cartes postales reçues par la famille Bonnefond. 58Fi - Cartes postales reçues par la famille Rabet.
La société Henrard ayant produit et commercialisé une multitude de clichés, couvrant de très nombreux départements et villes, on retrouve des « fonds Henrard » dans la plupart des services d'Archives départementales ou municipales en France. Pour la région Rhône-Alpes, voici les fonds conservés en département : Archives départementales de l'Ain Fonds Henrard - 14Fi Archives départementales du Cantal Fonds Henrard - 25Fi Archives départementales de la Drōme Fonds Henrard - 114Fi Archives départementales de la Loire Fonds Henrard - 7Fi Archives départementales de la Haute-Loire Fonds Henrard - 8Fi Archives départementales du Puy-de-Dōme Fonds Henrard - 523Fi Archives départementales de Savoie Fonds Henrard - 3Fi Archives départementales de Haute-Savoie Fonds Henrard - 2 Fi 3558-3718
Bibliographie
Roger Henrard. Un enragé du ciel, collection Risques et Périls dirigée par Jules Roy. Préface de Jules Roy, 1953. Roger Henrard et Yann Arthus-Bertrand, Paris d'hier et d'aujourd'hui, Chêne, 1994. Jean-Louis Cohen, Le tour de Paris : les promenades aériennes de Roger Henrard, Associations Paris-Musées, 2006 (FM 7106). Joseph Saffiedine et Loïc Guyon, L'enragé du ciel, 160 pages, édition Sarbacane, 2015.
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