René Dardel est un architecte français né le 10 octobre 1796 à Lyon, dans une famille cultivée et vouée aux services et aux travaux publics. Son père, Jean-Joseph Dardel, était l'un des plus grands entrepreneurs de travaux publics de la ville. Il a construit le pont Morand, le pont de l'Archevêché, diverses maisons lyonnaises et notamment celle où est né René Dardel. Sa mère, Claudine Hausser, était fille d'un architecte et venait d'une famille nombreuse. L'un de ses frères était capitaine et est mort à Marengo, tandis qu'un autre, chef de bataillon, a été tué en Égypte. L'une de ses sœurs était la mère de Prost, architecte de la ville de Lyon. En 1809, son père mourut prématurément ;  René était alors âgé de 13 ans. Avec ses frères et sœurs, il fut confié à la tutelle de l'architecte de la ville, Claude Marion, sous la direction duquel Jean-Joseph Dardel avait reconstruit le Théâtre des Célestins qui avait été incendié.

En 1805 il entre au Lycée Impérial (« Ampère ») jusqu'en 1813 ; il intègre alors, en qualité de surnuméraire, les bureaux de Flachéron. Ensuite il suit les cours de l'école des Beaux-Arts de Lyon dans l'atelier de Gay. En 1815 il travaille dans l'atelier de l'architecte Huyot à Paris puis en 1817 il devient élève aux Beaux-Arts de Paris dans la section architecture. En 1822, le frère de René Dardel, le second fils, Petrus, meurt. René reste auprès de sa mère durant deux années à Lyon. En janvier 1829, à Condrieu, il se marie avec une jeune femme, née et élevée dans la maison Dardel, mademoiselle Eliza Chaize.

Il exerce les fonctions d'architecte en chef de la Ville de Lyon de 1831 à 1853. En tant que supérieur hiérarchique des voyers, Dardel connait les projets d'alignement dressés par Jaillet et Cassini sous la Monarchie de Juillet, les premiers plans d'urbanisme lyonnais à avoir été homologués par l'autorité supérieure. C'est lui qui présente au préfet Vaïsse, en novembre 1853,  le Plan général de la ville de Lyon. Mais le Préfet se montre peu satisfait du projet de Dardel puisqu'il fait bientôt nommer l'ingénieur des Ponts et Chaussées Joseph Gustave Bonnet à la direction de la Voirie. L'ingénieur l'emportait pour longtemps sur l'architecte.

Dardel réalise les travaux suivants : restauration de l'ancien couvent des bénédictines de Saint-Pierre, transformé en palais des Beaux-arts (1832), restauration de l'hôtel de ville (1846-1854), construction de l'entrepôt des liquides (1835), du marché de la Martinière (1836), du palais du Commerce et la Bourse (1860), du pont la Feuillée (1841), de la fontaine de la place Saint-Jean, transformation du Grand-Théâtre (1842), percement de la rue Impériale (devenue rue nationale en 1853) et de la rue Victor-Hugo. Il est l'auteur des plans de l'église Saint-Blandine. On peut signaler la série d'améliorations qui se sont réalisées dans la voirie de la ville de Lyon sous son autorité : trottoirs en bitume, installation de l'éclairage au gaz, &

Comme travaux privés, on mentionne des tombeaux, des maisons et des villas, des établissements industriels.
 

En 1853 est décidée la construction du palais du Commerce. Il doit réunir un musée d'art et d'industrie, des magasins, la compagnie des agents de change et des courtiers en soie ainsi que la chambre de commerce et le tribunal de commerce. Le 4 août 1854, René Dardel est choisi par le préfet Claude-Marius Vaïsse pour la construction de l'édifice, contemporain des percées du Second Empire. La construction démarre en 1856 et la première pierre est posée le 15 mars. Le bâtiment est inauguré par Napoléon III et l'impératrice Eugénie le 25 août 1860.

Dardel fut conseiller général du Rhône, chevalier de la Légion d'honneur en 1842, officier en 1860.

Il est membre fondateur et président de la Société académique d'architecture de Lyon en 1847-1848.

Il meurt brutalement le 25 septembre 1871, à Condrieu.

Le document coté 279 J 1 a été acheté chez Traces écrites en 2016, ceux cotés 279 J 2 et 279 J 3 ont été achetés en vente publique à Lyon en 2016.

Ce fonds est composé de 3 articles : les deux premiers concernent la construction du Palais du commerce de Lyon ; le 3e est une autobiographie manuscrite non datée.

Aucune élimination n'a été pratiquée.

Les documents ont été classés par ordre thématique et chronologique ; on a distingué 3 articles.

Le fonds est propriété de la Métropole de Lyon.

L'accès aux documents est libre, sauf contraintes liées au support de conservation.

Conformément au règlement de la salle de lecture.

Les documents sont sur papier.

Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon.

Pas de copies connues.

Archives municipales de Lyon :

1541 Wp 30     « Plan général de la ville de Lyon, dressé d'après les ordres et indications de Mr. Vaïsse », par Dardel, 1853. Atlas de 15 feuilles manuscrites, encre brune, colorié. Dimensions : 91 x 71 cm. Échelle : 1:2000e.

Société académique d'architecture de Lyon :

48 B  Fonds René Dardel.

René Dardel , Monographie du palais du commerce élevé à Lyon, sous l'administration de M. Vaïsse, accompagnée d'un texte historique et descriptif, Paris, Morel, 1868.

Léon Charvet, René Dardel (1796-1871), Biographies d'architectes, Lyon, Glairon-Mondet, 1873.

Léon Charvet, Lyon artistique. Architectes : notices biographiques et bibliographiques avec une table des édifices et la liste chronologique des noms, Lyon, Bernoux et Cumin, 1899.

Marius Audin et Eugène Vial, Dictionnaire des artistes et des ouvriers d'art lyonnais, Paris, Bibliothèque d'art et d'archéologie, 1918-1919.

De la rue Impériale à la rue de la République, Archives municipales de Lyon, 1991.