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Origine
Biographie ou Histoire
« Je suis créateur de techniques, et c'est aux autres à s'en servir » (citation attribuée à Alexis Carrel dans le numéro spécial des Cahiers médicaux lyonnais de 1966).
Né Marie Joseph Auguste Carrel le 28 juin 1873 à Sainte-Foy-lès-Lyon, il meurt le 5 novembre 1944 à Paris.
Interne des hôpitaux de Lyon, précurseur et pionnier de la chirurgie cardio-vasculaire, thoracique ainsi que la circulation sanguine extracorporelle, il est fait chef de clinique par Antonin Poncet lors de ses études puis travaille avec Mathieu Jaboulay sur la question des sutures de vaisseaux.
Il est décrit comme quelqu'un d'observateur, intelligent, pudique et réservé mais pas froid, ouvert d'esprit, et très habille de ses doigts.
Il échoue à plusieurs reprises au concours de chirurgien (à l'époque il n'y avait qu'une seule place par session) et s'expatrie tout d'abord au Canada puis aux États-Unis, au Rockefeller Institute for Medical Research (Institut Rockefeller pour la recherche médicale) de New York. Il prône la suppression du concours de médecine en France au profit du système des Privatdozent allemands.
Il obtient le Prix Nobel de médecine en 1912 à l'âge de 39 ans pour ses travaux sur les sutures vasculaires et la transplantation de cellules sanguines et d'organes.
Le 13 juin 1913 il est de retour à Lyon à l'occasion d'une conférence qu'il donne en la présence, notamment, d'Edouard Herriot, Mathieu Jaboulay et Alexandre Lacassagne.
Dans L'Homme, cet inconnu paru en 1935 il prédit le déclin de la civilisation telle que nous la connaissons et préconise un eugénisme volontaire. Mais à cette époque, ainsi qu'au moment où son nom est choisi pour la faculté de médecine, sa carrière médicale et son Prix Nobel sont mis en avant et ses idées eugénistes, peu connues, ne sont pas mentionnées.
La Faculté de médecine de Lyon est inaugurée en 1877.
Au milieu des années 1920, Jean Lepine, doyen de la faculté de médecine se plaint du peu de place qu'il y a au palais Hirsch, aussi appelé palais de l'Université. Ce bâtiment, dont la construction commence en 1876 pour s'achever dix ans plus tard et qui se trouve quai de la Vitriolerie (aujourd'hui Quai Claude Bernard) regroupe plusieurs amphithéâtres, salles de cours, bibliothèques et laboratoires à destination des étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie. Jean Lepine demande la construction d'un bâtiment à l'est de Lyon, près de l'hôpital Grange Blanche mais les fonds manquent. Grâce à l'appui d'Alexis Carrel, il obtient en 1927 un financement de 41 206 000 francs de la part du Rockefeller Institute.
Une plaque à l'intérieur du nouveau bâtiment rappelle le rôle joué par l'Institut Rockefeller mais Alexis Carrel n'est mentionné nulle part.
Cela change en 1968 avec la loi Faure qui marque la création de quatre unités médicales au sein de l'Université Claude Bernard nommées provisoirement Édouard Herriot A, Édouard Herriot B, Croix-Rousse et Sainte Eugénie. Édouard Herriot B prend ensuite le nom d'unité Rockefeller B avant d'être baptisée unité médicale d'enseignement et de recherche Alexis Carrel. En 1979 et après des changements de statuts, elle devient l'U.E.R Faculté de Médecine Alexis Carrel.
Comme le mentionne Jean-Claude Evreux (ancien doyen de la faculté de médecine) dans ses notes, 50 ans après sa mort et 80 ans après son Prix Nobel, Alexis Carrel est un sujet d'actualité.
En effet, dès 1987 des voix commencent à se faire entendre et demandent la débaptisation de la faculté en raison des idées eugénistes défendues par Alexis Carrel. Mais le scandale éclate vraiment fin 1991 quand plusieurs articles lient ses idées à celles du Front National.
Le 24 février 1992 le conseil d'administration de l'Université Claude Bernard « tout en reconnaissant la valeur des travaux scientifiques d'Alexis Carrel qui lui ont valu le Prix Nobel de Médecine en 1912, condamne fermement les thèses que celui-ci a soutenues dans ses écrits » et décide d'inscrire à l'ordre du jour de la séance de mars la question de la débaptisation alors qu'un conseil de faculté venait tout juste de voter en faveur du maintien du nom et de la tenue d'une commission de réflexion.
Le rapport de la commission instituée à la demande de la Faculté de Médecine est rendu en décembre 1992. Il préconise « 1) que l'Université condamne fermement le projet biocratique contenu en particulier dans L'Homme, cet inconnu (c'est-à-dire la reconstruction de l'homme et la gestion de la société fondées sur les seules données et les seuls critères biologiques),
2) que la dénomination « Alexis Carrel » soit remplacée par la dénomination « Alexis Carrel, prix Nobel de Physiologie et Médecine », et qu'une plaque soit apposée à l'entrée de la Faculté, portant le texte suivant :
Alexis Carrel, prix Nobel de Physiologie et Médecine. La distinction obtenue par Alexis Carrel en 1912 a été ajoutée au nom de la Faculté en 1992 pour souligner que son nom a été choisi exclusivement pour honorer l'homme de science lyonnais ».
Après un vote où la majorité qualificative n'est pas obtenue (32 voix sur 52 se sont prononcées pour la débaptisation), la Faculté garde son nom.
Le débat est rouvert trois ans plus tard, lors du conseil de faculté du 27 novembre 1995. Cette fois, le parrainage de Carrel est rejeté : 32 voix pour le changement de nom, 2 contre et 2 votes blancs. Le 22 janvier 1996, c'est le nom de Laennec qui est finalement choisi pour représenter la Faculté.
Histoire de la conservation
Ces documents ont été rassemblés par Jean-Claude Evreux, alors doyen de la faculté de médecine de l'Université Claude Bernard Lyon 1. Après son décès ils ont été conservés par sa veuve puis confiés au pôle archives de l'Université Claude Bernard qui les a versés aux Archives départementales et métropolitaines.
Modalités d'entrées
Type d'entrée : versement
Date d'entrée : 28/08/2023
Présentation du contenu
Ce versement se compose de documentation utilisée par Jean-Claude Evreux lors de ses recherches sur Alexis Carrel ainsi que plusieurs documents produits par lui-même ou l'université lors des échanges concernant le changement de nom de la faculté.
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Tous les documents ont été conservés hormis quelques doublons.
Mode de classement
Les cotes 6248 W 1 à 6248 W 3 rassemblent la documentation et la cote 6248 W 4 les différentes décisions concernant la débaptisation.
Conditions d'accès
Fonds librement communicable, conformément aux articles L 213-1 et L 213-2 du Code du patrimoine.
Autre instrument de recherche
Documents en relation
Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon
Faculté de médecine
1T 4001-1T4446;3716W 1-3716W906; 5571 W1-5571W208;5572W 1-5572W35 - Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon. 1841-1982.
Université Claude Bernard Lyon 1
583W - Conseil de la faculté des sciences de Lyon : procès-verbaux. 1886-1941.
Alexis Carrel
FM 2846 - Alexis Carrel (1873-1944). De la mémoire à l'histoire. Paris : Editions L'Harmattan, 1995. - 262 p.
FM 2164 - Une inconnue des sciences sociales: La fondation Alexis Carrel. 1941-1945 Paris: Editions de la Maison des sciences de l'homme, 1992. - 553 p.
Archives nationales
20160541/262 Archives de la Cour des comptes. Arrêts et rapports (1953-2002) ; 1985 ; 85-852 à 85-918 ; "Unité d'enseignement et de recherche médical Alexis Carrel université de Lyon 1".
20160541/374 Archives de la Cour des comptes. Arrêts et rapports (1953-2002) ; 1990 ; 90-501 à 90-545 ; Unité d'enseignement et de recherche Alexis Carrel de l'université de Lyon 1.
AG/3(2)/326 Archives du Bureau central de renseignements et d'action [BCRA] (1940-1945) ; Section N/M (Non militaire) ; Gouvernement de Vichy ; Personnalités diverses ; Lettres A-L.
20080095/17 Premier ministre ; Direction de la Documentation française ; Sous-direction de la Documentation (1907-1987) ; De Callas à Casset ; CARREL Alexis, médecin, collaborateur (1943).
647AP/49 Fonds Madeleine Rebérioux ; les activités associatives de Madeleine Rebérioux ; Ligue des Droits de l'Homme (L.D.H.) et Fédération Internationale des Droits de l'Homme (F.I.D.H.) ; Thèmes d'intervention de la L.D.H. : minorités, discriminations, laïcité, citoyenneté, droits sociaux. ; Révisionnisme, négationnisme, antisémitisme. 1989-2003.
627ap/72 Fonds Jacques Bador (1893-2000) ; 2. Monsieur Eugène Claudius-Petit ; a. Sa vie politique ; Sans titre ; 2BJ200 Alexis Carrel, la construction des hommes civilisés, discours prononcé à Dartmouth au Collège Hanover (New Hampshire).
Ministère des Armées - Service historique de la Défense (SHD)
GR 6 YE Officiers Cabade à Cartigny ; Dossier individuel de personnel de CARREL BILLARD Marie Joseph Auguste Alexis.
Archives de La Contemporaine
ARCH/0018/15 Répertoire numérique détaillé du fonds Rita Thalmann ; Recherches, publications et enseignement ; Conférences. (3). Conférences sur le sujet de l'antisémitisme ; Dossier 2. Conférences sur l'antisémitisme. Conférences non datées.
Mots clés matières
Mots clés personnes
Mots clés producteurs
Cote/Cotes extrêmes
Date
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Date
Cote/Cotes extrêmes
Date
Biographie ou Histoire
A cette époque les opinions de Carrel en matière d'eugénisme étaient connues et avaient déjà été évoquées mais étaient éclipsées par ses travaux scientifiques.
Présentation du contenu
Cahiers médicaux lyonnais, thèse, cahiers et notes d'Alexis Carrel édités.
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