11J - Familles Comarmond, Baroud et Liebhaber

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Cote/Cotes extrêmes

11J 1-11J91

Date

1370-1999

Description physique

Importance matérielle : 3,75 ml.

Origine

Familles Comarmond, Baroud et Liebhaber.

Biographie ou Histoire

La famille Comarmond

Ayant accédé à la fortune par le notariat, les Comarmond ont consolidé leur ascension sociale dans la robe et considérablement accru leur assise foncière autour de Saint-Symphorien-le-Châtel.

Michel François Comarmond (1635-1712) est consul de Saint-Symphorien, contrôleur du roi au grenier à sel de Saint-Symphorien-le-Château. Il étend considérablement les biens de la famille avec l'acquisition en 1669 de la rente noble d'Yzeron ou de Saint-Sépulcre et de diverses rentes entre 1680 et 1707.

Son fils Jean-François Comarmond (1662-1709) est notaire royal à Saint-Symphorien (1685-1709) et lieutenant de la juridiction de Saint-Symphorien. Il fait enregistrer son blason à l'Armorial général de 1696 (armes d'azur à un coeur enflammé de même accosté de deux croissants d'argent et surmonté d'un soleil d'or ; au chef d'or chargé de trois étoiles d'azur). C'est le donataire particulier de son père, François Comarmond, sieur des Roches et il agrandit encore son domaine en 1700-1701 avec l'acquisition d'une rente noble sur les paroisses de Duerne, etc. au seigneur de Larajasse et de la rente noble du Saint-Esprit. Par testament, il lègue à son fils Benoît François son domaine de la Grange-Neuve à Larajasse, à son fils Ambroise le domaine de Silien à Pomeys, et fait de son fils aîné, Jean-Baptiste François (1702-1770), son héritier universel.

Ce dernier, avocat en Parlement, prête foi et hommage au roi pour des rentes nobles acquises par son grand-père Michel François et son père Jean-François Comarmond, concernant notamment des maisons de La Fayolle et de La Carrelière situées sur les paroisse d'Aveize et La Chapelle et une maison à Saint-Symphorien. Il meurt sans héritier.

C'est alors son jeune frère Benoît Hilaire (1707-1779), négociant en étoffes d'or, argent et soierie à Lyon, qui hérite d'une bonne part des biens et des archives y afférant. Lui-même institue son fils Claude Antoine (né en 1753, mort sous l'Empire), son héritier universel.

La famille Baroud

En 1781, Claude Antoine Comarmond épouse Antoinette Elisabeth Baroud, issue d'une famille de notaires et d'hommes de loi également, installée à Lyon et possessionnée en Bresse et Beaujolais.

Elle est la sœur de Claude Odille Joseph Baroud (1753-1824), notaire avant de devenir banquier et homme d'affaires et enfin publiciste. Financier, entre autres, du libraire lyonnais Duplain, Baroud crée à la fin du XVIIIe siècle, pour ses activités financières internationales, une antenne importante à Paris. Il hante la bourse aux valeurs et se trouve mêlé à l'affaire de la Nouvelle Compagnie des Indes reconstituée par Calonne le 14 avril 1785, servant d'intermédiaire pour le placement de l'emprunt de 11 millions et à demi lancé par le ministre à cette occasion. Baroud finance également les Duplain lorsqu'ils veulent développer, cour du Commerce, un service de messagerie unique en son genre qui, relié à plusieurs grandes villes, rencontre un certain succès. Vers 1792, il est contacté par Nathaniel Parker-Forth dans le cadre de la mise en place d'une « politique d'exagération » et est au centre des financements destinés à organiser le soulèvement de Lyon en 1793. Obligé alors de se cacher et tombé dans la misère, Baroud accepte, en 1798, de rédiger un mémoire contre le banquier Barrillon, chargé du recouvrement de l'emprunt destiné au financement de l'expédition d'Égypte. Par la suite, il est l'auteur de divers autres ouvrages touchant les matières financières et meurt dans la gêne en mai 1824, chez son neveu, le médecin Ambroise Comarmond. Son fils survivant, Louis Marie Joseph Baroud, meurt à son tour en 1829, sans descendance. Les Liebhaber ayant été appelés à sa succession, c'est très certainement à cette occasion que les papiers Baroud ont été intégrés à ce fonds, le baron de Liebhaber ayant eu à régler plusieurs affaires restées en suspens, notamment l'affaire Chancey.

La famille de Liebhaber

Descendant d'une famille noble saxonne, Erich Daniel von Liebhaber (1726-1801), protégé du duc de Brunswick, fut créé baron du Saint-Empire par l'empereur François Ier. Il est l'auteur de divers ouvrages juridiques et le père de vingt-quatre enfants, dont Ernst Erich Ludwig (Ernest), élevé chez son oncle de Weimar à Rossdorf, officier, naturalisé français en 1817.

L'année précédente, Ernest de Liebhaber (1785-1837) avait épousé Euphrasie Comarmond (c. 1794- 1874) rencontrée chez sa sœur et curatrice Joséphine, épouse Berlié, à Cruas (Ardèche). En demi-solde à la Restauration, le baron de Liebhaber sollicite à de multiples reprises sa réintégration dans l'armée, puis un poste aux Affaires étrangères, et enfin dans l'enseignement, faisant valoir sa maîtrise de la langue allemande. Il se lance alors dans la publication d'opuscules politiques tout en réglant en parallèle les affaires de sa femme, notamment la succession Baroud. Leur fils aîné Conrad (1819-1905), polytechnicien, s'installe en Angleterre au milieu du XIXe siècle. C'est ainsi que les archives des Comarmond se sont retrouvées à Londres. C'est à Hilda de Liebhaber, petite fille de Conrad, qu'on doit le retour en France des archives de la famille.

Histoire de la conservation

Ces archives étaient aux mains de la famille de Liebhaber, installée en Angleterre, descendante des Comarmond de Saint-Symphorien-sur-Coise [le Châtel]. La conservation de ce fonds doit beaucoup à deux personnalités féminines qui se sont improvisées historiens, archivistes et généalogistes de la famille : la Française Euphrasie Comarmond, au XIXe siècle, et son arrière-petite-fille, l'Anglaise Hilda de Liebhaber, au XXe .

Modalités d'entrées

Le fonds de la famille Comarmond, qui forme la sous série 11 J, est entré en plusieurs fois aux Archives départementales du Rhône : par achats successifs en 1924, 1957 et 1961, puis par don en 1977 et 2008. Ce dernier don (environ 2 m. lin. de documents avant tri et réintégrations) a transité par la Bibliothèque municipale de Lyon, les documents ayant été sommairement emballés par les héritiers de Hilda de Liebhaber et adressés au « Museum in Lyon » à une date indéterminée.

Présentation du contenu

Les documents fonciers sont majoritaires dans ce fonds ; ils concernent essentiellement Saint-Symphorien-sur-Coise, à l'époque, Saint-Symphorien-le-Châtel, et les paroisses environnantes, durant le XVIIIe siècle. Mais les terriers permettent de remonter pour certaines terres ou seigneuries, jusqu'au Moyen-âge.

La riche correspondance privée (voire intime) d'Euphrasie Comarmond et les souvenirs conservés de sa sœur Joséphine intéresseront très certainement les historiens du genre.

Quant aux papiers Baroud, à compléter par ceux conservés aux Archives nationales, ils permettront d'éclairer la trajectoire de cette personnalité originale et de ses affaires parfois sulfureuses.

Les historiens des techniques trouveront pour leur part dans les papiers du Polytechnicien Conrad de Liebhaber des documents éclairant les processus d'invention et d'exploitation de la propriété industrielle.

Les papiers de son père, l'officier saxon Ernest de Liebhaber, permettront d'alimenter la connaissance de la société française de la Restauration et le difficile retour des militaires à la vie civile.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

L'ensemble représente au final environ 3 mètres linéaires de documents, non comptés ceux ayant fait l'objet de réintégrations en 10 G ou 3 E.

Mode de classement

C'est l'archiviste René Lacour qui a commencé à traiter le premier ce fonds, alors qu'il travaillait à la publication du répertoire de la série G des Archives du Rhône. Y ayant retrouvé des documents seigneuriaux médiévaux se rapportant à d'anciennes propriétés du chapitre Saint-Jean de Lyon terres ayant fait à l'époque moderne l'objet de ventes à la famille Comarmond , il annonce, dans son rapport d'activité de 1961-1962, son intention de les réintégrer dans le fonds du chapitre Saint-Jean. On les retrouve donc désormais dans la sous série 10 G, réintégration très discutable au regard du respect des fonds.

Reprenant quarante ans plus tard le traitement du fonds Comarmond, qui s'est, entre temps (1977), enrichi de nouveaux documents, Simon-Pierre Dinard se penche sur le sort des archives publiques minutes et répertoires de notaires présentes dans le fonds et procède à leur réintégration sous la cote 3 E 31785. Dans le 4 don complémentaire de 2008 ont d'ailleurs encore été trouvées des archives notariales registres de minutes du notaire Comarmond (1693-1695 et 1704-1707) lesquelles ont été réintégrées à leur tour à la suite des minutes Comarmond.

Puis Simon-Pierre Dinard procède à l'inventaire des archives en sa possession et son répertoire est mis à disposition du public en 2004. La cotation de ce premier classement couvre les articles 1 à 46. L'ensemble est assez pauvre en titres personnels, plus fourni en documents de gestion des propriétés de l'ouest lyonnais.

Quatre ans à peine après ce classement, un nouvel ensemble de documents parvient aux Archives départementales. Marion Duvigneau procède à leur classement en scindant l'ensemble en branches : famille Comarmond, famille Baroud, famille Liebhaber, et en réintégrant certains ensembles documentaires dans les articles déjà inventoriés par S.-P. Dinard (notamment sous les cotes 11 J 6, 7 et 46). En dernier lieu figure un document sans lien apparent avec le fonds. On voit plus clairement apparaître derrière cet ensemble documentaire la personnalité de la « créatrice » du fonds, Hilda de Liebhaber.

La forme et la cotation du répertoire numérique initial ont été conservées même si ce choix aboutit à des redites entre le premier et le deuxième classement. L'essentiel des papiers du premier don provenait en effet de Benoît Hilaire Comarmond ; la suite se retrouve cotée 11 J 47 à 62. On retrouvera également, dans les papiers Baroud du second classement, des documents relatifs au domaine de Varambon alors que les papiers traitant de la succession de Saint-Saulieu et Varambon sont cotés 11 J 6 dans le premier don. Le sommaire et l'index devraient permettre au lecteur de s'orienter plus facilement.

Conditions d'accès

Librement communicable.

Langue des unités documentaires

Documents en latin, français, allemand et anglais.

Documents en relation

Archives départementales du Rhône

BP 2015, 2020, 2089, 2117, 2217, 2272, 3925 : Inventaires après décès (1691-1790).

BP 3920-3925 : Sénéchaussée de Lyon, installations de notaires (1612-1790).

8 C 262 : Foi et hommage pour une maison allodiale à Saint-Symphorien (avril 1672). Foi et hommages (1717). Aveu et dénombrement pour les rentes nobles des paroisses de Saint-Symphorien-le-Château, Pomeys, La Chapelle, Saint-Denis, Saint-Etienne, Châtelus, Duerne, Saint-Martin-en-Haut (1732-1735).

E-Familles 524 : Papiers d'Antoine Comarmond, marchand chandelier à Lyon (1662-1729).

3 E 379 : Minutes de Me Antoine Comarmond, notaire à Lyon (1577-1594).

3 E 31785 : Minutes de Me Jean François Comarmond, notaire à Saint-Symphorien-le-Château (1685, 1693-1695, 1696-1704, 1704-1707, 1708-1709).

3 E 17411-17431 : Minutes de Me Louis Joseph Baroud, notaire à Lyon (1748-1783).

3 E 2643-2662 et 21006-21019 : Minutes de Me Claude Odille Joseph Baroud, notaire à Lyon (1775-1784).

3 E 2786, 2798, 7022, 8192, 9581, 9601, 21012 : Testaments et contrats de mariage divers relatifs aux familles Baroud et Comarmond.

3 E 11354 : Faillite de Claude Baroud (an XI).

10 G 2547-2586 : Chapitre Saint-Jean de Lyon. Obéance de Rochefort (1214-1787).

10 G 2924-2960 : Chapitre Saint-Jean de Lyon. Obéance de Saint-Symphorien-le-Château (fin XIIe-1772).

20 G 206 : Actes passés par des particuliers et conservées dans le fonds du chapitre de Saint-Symphorien-le-Château (1324-1656).

13 J 85 Pièce 36 : Rente de la Confrairie du Saint-Esprit à Saint-Étienne sur Coise, juridiction de Saint-Symphorien le Chastel : échange entre Jean-Claude Grimot Bénéon, baron de Riverie, héritier de Jean Bénéon, son oncle, et Jean-François Comarmond, notaire royal de Saint-Symphorien le Chastel (4 décembre 1704).

13 J 91 Pièce 29 : Procédure : François Girard de Riverie contre Antoine François Comarmond (14 septembre 1708-6 janvier 1714).

106 J : Fonds Ferdinand Frécon : dossiers bleus (familles non consulaires, vol. IV) ; dossiers rouges (familles consulaires, vol. II).

1 Q 339-340, 345 : Biens nationaux. District de la Campagne de Lyon : Comarmond (Claude Antoine) acquéreur (dossiers 133, 147), mandataire (dossier 345).

1 Q 652 : Biens nationaux. Bureau de Lyon, Section de la Côte, 1e division : procès-verbaux d'apposition et de mainlevée de scellés, inventaires, états des séquestres, correspondance diverse : (&) Baroud (an II).

2 Q 214 : Bureau de Saint-Symphorien-sur-Coise : sommier des biens séquestrés notamment ceux des contre-révolutionnaires lyonnais (dossier Comarmond).

4 T 66 : Découvertes, acquisitions et travaux d'archéologie du département : correspondance (1853-1864), catalogue des antiquités et objets d'art provenant du cabinet d'Ambroise Comarmond, conservateur du musée archéologique de Lyon (1855). Conservateur, candidatures et nominations : procès-verbaux d'installation, notes biographiques, mémoire de M. Daussigny (1841-1857).

FG B 632 (27) : Portrait d'Ambroise Comarmond par Dechaud, s.d.

Archives municipales de Lyon

BB 445 : Bourgeoisie : nommées, 1722-1745.

1 II 162 1, 1 II 361 1 : Famille Commarmond.

5 II : Fonds Jean Tricou.

Bibliothèque municipale de Lyon

Fonds ancien, ms 1812-1828 ; Delandine Ms 1761 : « Révolutions de Paris, dédiées à la nation et au district des Petits Augustins, publiées par le sieur Prudhomme à l'époque du 12 juillet 1789. Avec gravures, portraits et cartes des départements du Royaume. Paris, 1789-1793, in-8° » : Besson, Chirat, Comarmond, Dacier, Focard, 5, 21.

Fonds ancien, ms 2017 : Autographes : (&) Ambroise Comarmond, docteur en médecine, conservateur des Musées archéologiques de Lyon, né en 1786, mort en 1857.

Fonds du Palais des Arts, ms PA 285 : Mémoires sur divers sujets d'antiquités. 1791-1852, fol. 33 : Rapport de M. Comarmond sur l'ouvrage de M. de Fontenay, intitulé : Fragments d'histoire métallique ; fol. 42 : Rapport de M. Comarmond sur les musées archéologiques de la ville de Lyon ; fol. 145 : Notice de M. Comarmond sur les ruines d'un monument gallo-romain au Jardin des plantes de Lyon, et qui a été jusqu'à présent considéré comme les restes d'une naumachie.

Fonds Coste, ms Coste 1104 ; Delandine Ms 15671 bis, 15672, 15673, 15674, 15675, 15677, 15678, 15678 bis, 15678 ter, 15679, 15680, 15681, 15681 bis / Autographes : ClaudeOdille-Joseph Baroud, conseiller du Roi, notaire à Lyon. Lettre autographe signée (Paris).

Musées Gadagne, Lyon

Portraits de la famille Liebhaber-Comarmond (voir à leur sujet l'article 11 J 89).

Archives nationales

BB/11/123/2 : Naturalisation d'Ernest de Liebhaber (4 mars 1817).

F/14/2270/1 : Dossier de carrière de Guillaume Joseph Conrad de Liebhaber, ingénieur des Ponts et Chaussées (1836-1881).

T 49 : Séquestres révolutionnaires : papiers de Claude Odille Joseph Baroud, avocat en Parlement (1782-1793).

V1 356, 476 : Nominations de notaires.

Bibliographie

Familles

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Cote/Cotes extrêmes

11J71-11J90

Date

1752-1999

Mots clés familles

Cote/Cotes extrêmes

11J75-11J80

Date

1808-1869

Mots clés personnes

Correspondance et gestion familiale.

Cote/Cotes extrêmes

11J78

Date

1815-1869

Présentation du contenu

Correspondance reçue, notamment de son frère Ambroise à en-tête des musées archéologiques de Lyon (1815-1868). Pension de 200 francs sur la liste civile (1830). Lettres adressées à Madame Privat à Nîmes (Gard) puis Rochemaure (Ardèche) (1835-1864). Testament, inventaire après décès et succession de son époux Ernest de Liebhaber (1836-1837) ; tutelle de son fils Eric (1843). Passeport (1839). Contribution mobilière : avertissement à payer (1840). Succession de sa sœur Fanny Comarmond, religieuse (1855). Enquête sur les cousins de Comarmond de Port-Louis (Maurice) (1867-1869) avec généalogie succincte. Collection de faire-part (s.d.).