45J - Manufactures J.-B. Martin

Manufactures Jean-Baptiste Martin.

Cote/Cotes extrêmes

45J 1-45J1117

Date

1873-1989

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

Origine

Manufactures Jean-Baptiste Martin

Biographie ou Histoire

La recherche historique a déjà exploré de nombreuses voies. Depuis plusieurs années, elle s'intéresse de près à l'histoire économique, et plus particulièrement à l'histoire des entreprises. Parallèlement à cette nouvelle tendance, les Archives publiques ont recueilli les fonds d'archives d'entreprises représentatives du tissu industriel local. Un de ces fonds des Archives départementales du Rhône est celui des Manufactures J.-B. Martin (45 J), dont l'objet initial était la fabrication et la vente de velours, peluches et autres étoffes, le tissage, la teinture, l'apprêt et toutes industries similaires, l'achat et la vente des soies et tous textiles (In Manufactures de Velours et Peluches J.B. Martin, anciennes maisons réunies E. Charbin et Cie, C. Chavant, Crozier Frères, J.B. Martin, Statuts, impr. Et Lithographie du Salut public, 1900, p.4).

L'industrie textile dans la région lyonnaise aux XIXe et XXe siècles
Il n'est pas question de faire ici une nouvelle histoire de l'industrie lyonnaise, déjà fort bien étudiée par Pierre Cayez, mais de poser quelques jalons avant d'aller plus avant dans l'histoire des Manufactures J.-B. Martin.
Lyon doit une grande partie de sa réputation à ses soieries. Toute la vie lyonnaise s'articulait autour de la soie. Le coton, lui, se développa dans les contrées du Beaujolais et du Roannais ; il connut une diffusion régionale à partir de trois centres : Villefranche, Roanne et Tarare. Dès 1756-1760, Tarare s'était, avec Amplepuis, spécialisée dans le tissage de la mousseline de coton, des toiles fines et du tulle quand Roanne préférait les futaines et les siamoises. La Révolution avait mis un frein à ce développement, qui reprit allègrement une fois qu'elle fut assagie.
L'essor industriel est en effet passé par la mobilisation des campagnes : à partir des grands centres urbains initiateurs, comme Lyon, la classe ouvrière s'est dilatée géographiquement, en auréoles. Deux directions principales furent au Nord-Ouest, les monts du Lyonnais, l'ouest du département et le nord de la Loire d'une part, l'est, le sud-est et le bas Dauphiné jusqu'à Vizille d'autre part. Le mouvement vers l'ouest, le plus ancien, s'étendit jusqu'au Roannais. Mais après 1840, l'est prédomina (In Manufactures de Velours et Peluches J.B. Martin, anciennes maisons réunies E. Charbin et Cie, C. Chavant, Crozier Frères, J.B. Martin, Statuts, impr. Et Lithographie du Salut public, 1900, p.29-30.). Le moulinage, pour sa part, s'implanta de part et d'autre du Rhône moyen. L'Ardèche y tint très tôt une place de choix.
Le développement géographique de l'industrie textile, particulièrement celui de la soie fut aussi, quelques décennies plus tard, celui des Manufactures J. B. Martin, issues de Tarare, qui consacrèrent la plus grande part de leurs activités au travail du coton. Il ne s'agit pas là d'une simple coïncidence! La société, tout en étant en marge de l'industrie soyeuse, en avait pourtant les mêmes implantations et les mêmes lignes de développement.
L'industrie cotonnière et soyeuse était extrêmement sensible aux fluctuations de l'économie en raison de sa grande dépendance envers les matières premières. Les débuts industriels du XIXe siècle ont été mouvementés ; mais la très grave crise de 1837 a mis en branle un effort de rénovation de l'industrie textile de la région lyonnaise. Le métier Jacquard fut adopté en 1840, qui permettait à un seul ouvrier de réaliser des dessins compliqués aussi facilement qu'un tissu uni. Jacquard créa des cartons perforés dont les trous correspondaient à l'un des points du dessein à reproduire ; ces cartons déclenchaient grâce à leurs trous des manœuvres qui permettaient de réaliser le dessein conformément à l'intention exacte du dessinateur. La famine du coton de 1860 la plongea dans une crise violente. La guerre de 1870-1871 rendit les approvisionnements très difficiles. La dépression de 1876-1886 remit en question l'ensemble du système industriel, notamment la fabrication d'étoffes de soie pures et unies, trop onéreuses ; la hausse du prix des matières premières, spécialement des soies, fut forte en 1899 et plus généralement les fluctuations de prix d'assez grande ampleur. À la fin du XIXe siècle, ces difficultés accélérèrent le mouvement de concentration ; parallèlement se répandirent les métiers mécaniques, beaucoup plus productifs que les métiers à bras. Les métiers à domicile disparurent et les industries s'implantèrent volontiers le long des rivières, à la recherche de l'énergie hydraulique. La deuxième grande mutation technique résida dans la teinture et l'apprêt : la teinture après le tissage était beaucoup plus économique et l'apprêt améliorait l'aspect des tissus mécaniques. On recourait de plus en plus aux soies de qualité médiocre et aux déchets de soie la schappe (In Lequin Y., Les ouvriers de la région lyonnaise (1840-1914), t. I, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1977, p. 83-88.). Depuis 1860, on l'employait aux tissages de velours.
Le renouveau industriel venu de la mécanisation, vulgarisa les tissus bon marché, mélangés : la soie fut intégrée aux tissus de coton ; les tissus de fantaisie (crêpe, gaze, mousselines), les nouveautés conquirent les marchés. Ces nouvelles étoffes étaient légères, robustes et changeantes avec les goûts et les modes. Roanne dominait au début du siècle le marché des fantaisies.
Depuis les années 1850, l'industrie textile connut de nombreux heurs et malheurs, que nous ne voulons pas tous aborder, afin de pouvoir mieux évoquer la période contemporaine depuis les années 1950 , période dans laquelle se situent la plupart des articles du fonds des Manufactures (voir notamment Cayez Pierre, Crises et croissances de l'industrie lyonnaise 1850-1900, Paris, C.N.R.S., 1980, p. 142 et sv., au sujet des crises qui ont secoué l'industrie textile à la fin du XIXème siècle). Prise dans son ensemble, l'industrie textile avait subi depuis le début des années 1950 deux contraintes contradictoires : d'une part celle d'un marché globalement peu dynamique et de plus en plus « fugace » ; d'autre part, une technologie qui imposait des méthodes de production de plus en plus capitalistiques (voir Braudel Fernand et Labrousse Ernest (sous dir.), Histoire économique et sociale de la France, Paris, Presses Universitaires de France, 1982, p. 1294 et sv.). La progression de la branche textile dans son ensemble avait été plus faible que celle de l'ensemble de la production industrielle. Cette croissance était aussi beaucoup plus irrégulière. L'incertitude demeurait la loi du marché textile et la production connaissait des coups de frein beaucoup plus sévères que l'ensemble de la production industrielle et parfois même des régressions brutales. La survie de l'industrie textile dépendait beaucoup de ses performances dans le domaine des échanges internationaux. Mais pour beaucoup de produits, la part des importations dans le marché intérieur avait beaucoup augmenté. L'internationalisation de la production textile s'était donc accélérée. Si elle était une vieille habitude pour les industriels de la soierie ou même du lainage, elle ne l'était pas pour d'autres secteurs, tels que les cotonnades. Mais pour tous les secteurs, elle a été la principale incitation à la modernisation des équipements et à la restructuration des entreprises (Pour plus d'explications et des données chiffrées, consulter l'ouvrage mentionné ci-dessus, très intéressant même s'il reste très général).
Trois événements ont bouleversé la production textile entre les années 1950 et les années 1970, années sur lesquelles portent la majorité de nos archives. Le développement de l'utilisation des matières premières chimiques, les nombreuses améliorations introduites dans le processus de production, l'extension du phénomène de la mode, ont contribué à diversifier les productions de telle sorte que si certaines branches ont dû faire face à une régression sensible de leur production, d'autres au contraire ont connu des taux de développement tout à fait comparables à ceux des industries de pointe. L'irruption des fibres chimiques a été la cause principale des bouleversements des méthodes de production. Cette percée résultait des nombreux avantages techniques que ces fibres présentaient par rapport aux fibres naturelles, mais surtout de l'évolution des prix relatifs des différentes matières. En ce qui concerne les procédés de fabrication, malgré l'absence de remise en cause radicale des processus de production, des améliorations considérables s'étaient produites.
L'incertitude naturelle du marché textile avait été aggravée durant les deux dernières décennies par l'extension du phénomène de la mode. Elle s'était étendue à une clientèle de plus en plus large et concernait des articles de plus en plus nombreux. Elle était soutenue dans son expansion par la technologie, qui se mettait à son service. Les articles étaient devenus de plus en plus variés, éphémères et leur succès toujours incertain, de telle sorte que leur écoulement était plus difficile, et qu'on limitait les stocks.
Les effets en étaient contradictoires. D'une part, les progrès réalisés dans le processus de production impliquaient l'adoption de techniques supposant des investissements coûteux et très économes de main d'œuvre ; d'autre part, l'extension du phénomène de la mode avait provoqué dans le même temps un accroissement des besoins en fonds roulants. Cette augmentation des besoins en capital constituait une incitation à la concentration particulièrement forte, dans un marché soumis à un régime de concurrence de plus en plus accentué dans le cadre du Marché commun.
Entre ces contraintes de capital et de concentration et celles d'un marché de plus en plus fugace, existaient d'évidentes contradictions ; le progrès technique créait, en général, des machines aux capacités de production croissantes et de plus en plus coûteuses, alors que le marché réclamait des productions de plus en plus variées.
C'est dans ce contexte économique difficile et fluctuant que s'inscrivent les Manufactures J.-B. Martin.

Les Manufactures J.-B. Martin.
Il s'agit maintenant de mieux présenter cette grande entreprise lyonnaise de textile, spécialisée dans le tissu à poil (velours et peluche), née au cœur du XIXe siècle lyonnais, industrieux et ingénieux.

Les origines
Les Manufactures J.-B. Martin ne firent pas partie intégrante de la célèbre Fabrique lyonnaise, union ou réunion des principaux producteurs et marchands lyonnais créée en 1536, elle en était plutôt un satellite, une industrie auxiliaire. Jean-Baptiste Martin (né à Lyon en 1801, et mort à Tarare en 1867), inventa en 1832 le métier à double pièce de velours, base depuis lors de toute l'industrie du velours dans la région de Lyon et de Saint Etienne, et son frère Paul améliora le procédé de fabrication des peluches. Le brevet du tissage du Velours face contre face fut déposé en mars 1833 et obtenu le 8 août 1837 (voir Gaillard Lionel, L'entreprise Martin à Tarare de 1836 à 1914, mémoire de maîtrise, Lyon, 1995.). Aux environs de 1836, avec son associé Pétrus Martin, il créa à Tarare, zone rurale habituée au travail textile, et tout particulièrement à celui de la mousseline, un premier centre de fabrication, puis en 1843 un second au Vert-Galand (In Cayez Pierre, Métiers Jacquard et hauts-fourneaux, Aux origines de l'industrie lyonnaise, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978, p. 162.).
Le développement des progrès techniques autorisa l'emploi de soies jusque là négligées parce que n'étant pas d'assez bonne qualité, ou des débris de soie, la schappe, à la peluche et au velours, ce qui permit de réduire le prix de revient des productions et d'en étendre l'usage. En 1867, à la mort de son fondateur, la maison J.-B. Martin comprenait six usines de tissage, totalisant 1 300 métiers, un moulinage et une teinturerie. Elle occupait à cette date 3 500 ouvriers et transformait par an 50 000 kgs de soie et 65 000 kgs de coton (In Peluches et Velours J.B. Martin, Tarare, Roanne, Metz, Pont-à-Mousson, Meyzieu, Paris et Lyon, Lyon, Impr. Perrin et Marinet, 1873, p.6.). L'entreprise alliait alors la sûreté du travail en usine et la souplesse du travail à façon.
Alors existait une autre conception du travail, qu'on appelle paternalisme. Les usines, complétées de locaux d'habitation, étaient des usines-internat. Yves Lequin parle de couvent-usine, préfiguration des décennies postérieures (In Lequin Y., Op. cit, t I, p. 30.). On trouvait à cette époque dans l'établissement deux catégories d'ouvriers : les ouvriers libres tisseurs, dévideurs, repasseurs, mécaniciens, etc. et les autres, internes ouvrières en soie du moulinage. Les premiers logeaient en ville, les secondes, 500 jeunes filles pauvres, apprenties ou ouvrières, étaient nourries, logées et vêtues par l'établissement. Ces jeunes filles étaient, comme le voulait la morale, tenues à l'écart de toute présence masculine et étrangère, encadrées par vingt-deux soeurs de Saint-Joseph (In Peluches et Velours, Op cit., p.13-19. L'objectivité du texte est certainement à remettre en question).
Excepté une brochure élogieuse rédigée par le directeur de l'entreprise après la mort de son fondateur J.-B. Martin en hommage à sa mémoire (45 J 114) (In Peluches et Velours, Op cit., p.42), il n'existe pas dans le présent fonds de document relatif à l'entreprise avant le 18 juin 1898, date de sa transformation en société anonyme. Nous n'avons donc pas d'autres sources pour étayer l'histoire des origines de cette entreprise textile (Voir le mémoire de maîtrise de Lionel Gaillard qui a utilisé d'autres sources, tarariennes pour la plupart).
La structure originelle n'a pas perduré. Existaient alors des usines à Tarare (Rhône), Roanne (Loire) (teinturerie), Metz (Moselle) et Meyzieu (Rhône) (tissage sur métiers disséminés), Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) (manufacture de tissage). Le noyau central de tissage de Tarare comprenait 600 métiers mécaniques et était complété par des activités de tissage périphériques et dépendantes qui n'étaient pas la propriété de la firme -Pont-à-Mousson, Sarreguemines (Moselle), Metz et Meyzieu, L'Arbresle (Rhône) soit environ 700 métiers (In Cayez P., Crises et croissances de l'industrie lyonnaise. 1850-1900, Paris, C.N.R.S., 1980, p.83).

En 1898, le 18 mai, fut passé entre les entreprises textiles E.Charbin et Cie, C. Chavant, Crozier Frères et les consorts Martin un acte de fusion sous seing privé qui est l'acte fondateur des Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin, créées sous forme de société anonyme (Lois du 24 juillet 1867 et du 1er août 1893). Les statuts et les procès-verbaux d'assemblées générales permettent dès lors de suivre l'évolution de la société, qui jusqu'aux premiers revers de la crise économique des années 1970, n'a cessé de se développer.

Le développement du groupe
La structure industrielle qui apparait à travers les archives est assez différente de celle mentionnée en 1873. Lors de l'acte de constitution du 18 juin 1898, André Martin, liquidateur de la société J.-B. Martin, apporta les fonds de commerce de Tarare, Lyon, Roanne et Paris ; Émile Charbin les propriétés de Baraban à Lyon et leur équipement. Claude Chavant, l'usine de Voiron (Isère), son fonds de commerce et un terrain à Moirans (Isère) ; Eugène Crozier, l'usine et le fonds de commerce de Tignieu-Jameyzieu (Isère), tandis que les consorts Martin apportaient l'usine de Tarare, l'usine de teinturerie de Roanne, et des terrains à Tarare (Manufacture de Velours et Peluches J.B. Martin, Statuts, p.5-8). On ne trouve plus après cette date trace de l'usine de teinturerie de Roanne dans les premières archives, assez pauvres il faut l'avouer, de l'entreprise.
En 1898, les Manufactures J.-B. Martin atteignaient un niveau rare d'industrialisation et ce fut l'une des premières opérations de concentration. L'entreprise pouvait assurer sa croissance par autofinancement presque intégral (In Cayez Pierre, Industries anciennes et industries nouvelles à Lyon au début du XXe siècle, Histoire Economie et Société, avril-juin 1994, p.234, 327). Dès 1903 l'outillage était complètement transformé, les métiers changés, et la production avait augmenté à tel point que l'usine dut arrêter une partie de ses métiers pour ne pas être dépassée par les stocks (In Manufactures de Velours et Peluches J.B. Martin, Assemblée générale des actionnaires du 20 avril 1904, Lyon, Impr. Et Lithographie du Salut Public, 1904, p.4). En 1914 fut ouverte une nouvelle usine à Ruoms (Ardèche), en Ardèche quand Lyon était agrandi. En 1921, les moulinages de soie de Sous-Roches à Ruoms s'implantaient le long de l'Ardèche, utilisant la puissance motrice de la rivière pour mouvoir ses moteurs.
D'autres dates allaient marquer la vie de l'entreprise qui dès lors n'eut de cesse de se développer et d'absorber des entreprises qui lui étaient complémentaires. En 1924 eut lieu une nouvelle fusion, avec la société Bickert -liée auparavant à la société par de nombreux accords (voir Cayez Pierre, Ancienne industrie&, op. cit., p. 331) -, qui amena aux Manufactures de Velours et Peluches ses usines dauphinoises de Moirans, Longechenal (Isère), Soucieu (Rhône), Voreppe (Isère) et son usine lyonnaise de Cusset. Des ateliers à la Croix Rousse eurent une existence sporadique (1927-1933), le double site de Cusset (1925 ; 1927) ne tarda pas à fermer, ainsi que Voreppe (1937). Par la suite, notamment dans les années 1950-1960, de nombreux sites furent tour à tour ouverts et fermés et occupés successivement par des filiales des Manufactures (Afin de ne pas alourdir cette introduction avec des dates d'importance secondaire, nous renvoyons le lecteur aux annexes).
Les principales usines du groupe furent donc à Lyon les usines de Baraban site compris entre les rues Sainte-Pauline (aujourd'hui rue Claudius Pionchon), Baraban, Saint-Victorien et Sainte-Sidoine , Cusset -rue Francis de Pressensé à Villeurbanne- et Bonneterre -quadrilatère situé entre le cours Emile Zola, les rues du 4 août, de France et du 1er mars à Villeurbanne. Ce site représentait 47 000 m, dont 20 000 construits. Hors de l'agglomération lyonnaise, il faut d'abord mentionner Tarare et ses ateliers de Brullioles et Montrottier, Soucieu et l'atelier de Saint Laurent-de-Mure dans le Rhône ; Voiron, Moirans, Tignieu-Jameyzieu et son atelier du Colombier, Longechenal dans l'Isère (Longechenal et Brullioles furent vendus en 1967) ; Ruoms et son usine de moulinage de Sous-Roches en Ardèche ; puis pour peu de temps Izieux dans la Loire. Dès l'organisation en société anonyme, en 1898, les usines furent équipées d'unités de cartonnage, d'emballage et de pliage, et aussi assez rapidement d'ateliers mécaniques dont la mission était d'installer et d'entretenir les métiers mécaniques dont étaient équipées exclusivement les usines.
Les magasins étaient situés à Lyon et Paris. À Paris, il y eut, en plus de rayons dans les grands magasins, un magasin de velours 12 rue de la Paix, quand la peluche était vendue 12 rue Gaillon. Au cours de l'année 1972 fut résilié le bail du bureau de la rue Gaillon et l'antenne parisienne transférée 29 rue des Pyramides jusqu' la liquidation des sociétés du groupe ; en effet ces bureaux étaient occupés par plusieurs des sociétés de la holding.
Quant au siège social, il connut de nombreux déménagements, à l'image de ceux des filiales. Dès 1899, la société quitta son immeuble de la place Tolozan, n'y conservant qu'un magasin et l'implantation de son siège social, pour installer ses services et bureaux dans l'immeuble édifié rue Saint-Victorien, à côté de l'usine lyonnaise de Baraban. Le 24 juin 1934, décision fut prise d'abandonner les locaux de la place Tolozan pour ceux du 15 quai Saint Clair, où se trouvait également la Société pour la Fabrication du Velours et de la Peluche. La société en liquidation de biens va céder tout son capital et ses locaux à Velvetia, filiale des Manufactures. En 1956, on le trouve 15 quai André Lacassagne, en 1976 7 rue Saint Victorien et en 1979 3 rue du Garet. Depuis 1898, le centre de décision fut toujours implanté à Lyon, et malgré les sites géographiquement dispersés des usines exploitées, les Manufactures étaient véritablement une entreprise lyonnaise.
Le 22 mai 1945, l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires décida de transformer la société anonyme en société en commandite par actions (Loi du 24 juillet 1867) sous le nom de Manufactures de velours et Peluches J.-B. Martin et Cie. Cette société resta sous ce régime jusqu'au 1er janvier 1975, où elle redevint une société anonyme. La décision fut prise lors de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires du 20 décembre 1974, avec effet au 1er janvier 1975.
Un contrat du 30 septembre 1964, avec effet au 1er janvier 1965, approuvé par l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires du 22 octobre 1964 scinda les activités de la société en deux branches, l'une industrielle et commerciale, l'autre plus spécialement immobilière, qui correspond en fait aux Manufactures J.-B. Martin (société A devenue holding), tête du groupe et donneuse d'ordres. La branche industrielle fut attribuée aux Manufactures de velours et Peluches, tissus de velours et soieries (société B ou société d'exploitation), SARL constituée en 1946 (In J.B. Martin Velours Peluches Soieries, Statuts, Lyon, Impr. Molière, 1967, p. 2), qui en fait, n'avait pas encore eu d'activité, et devenue en 1965 J.-B. Martin Velours Peluches Soieries sous forme de société anonyme. La distinction entre les sociétés A et B est faite dans certains documents depuis 1947. La société B contrôla dès lors tous les terrains et constructions des usines de la société mère, Villeurbanne, Voiron, Tignieu, Le colombier, Ruoms, Tarare, Saint Laurent-de-Mure, ainsi que deux maisons sises à Saint Bonnet-de-Mure, le matériel et le fonds industriel, le matériel roulant, le mobilier, les stocks, les créances et les disponibilités en banque.

Une « boulimie » de sociétés de velours et peluches
Nous allons maintenant passer en revue, par ordre chronologique les filiales, assez nombreuses, des Manufactures, afin de dégager le cadre dans lequel vont s'articuler les éléments du répertoire, et tout d'abord les filiales françaises.
La Société Anonyme Lyonnaise de Textiles SALTS, créée en 1919 (sous le nom de SALTS Textiles Company. Voir le « Moniteur Judiciaire de Lyon » du 6 décembre 1920 qui en contient les premiers statuts), fabriquait et commercialisait des tissus et produits chimiques se rattachant à l'industrie textile. Elle avait son siège social à Paris. N'existait à Villeurbanne qu'une succursale, 135, rue du 4 août. En 1925, la société passa sous le contrôle des Manufactures ; en décembre 1939, décision fut prise de transférer le siège social à Lyon, mais elle ne devint officiellement une filiale qu'en 1947. Le 1er mai 1945, elle fut transformée en SARL, et le 10 février 1949, installa son siège 5 rue de la République. Le 24 novembre 1961 fut signé, par souci de concentration et de modernisation de son outil industriel, entre la société mère et sa filiale, un traité d'apport de la branche du fonds industriel de Salt concernant la fabrication de velours et peluches et tissus similaires et divers éléments mobiliers et immobiliers s'y rattachant : l'usine de Bonneterre et ses dépendances diverses revinrent à J.-B. Martin SA. Cette opération a été décidée par les assemblées générales extraordinaires des 14 et 30 décembre 1961 et a reçu l'approbation du commissariat général au Plan. L'apport fut constitué du site de Bonneterre, ainsi que des brevets et procédés de fabrication, du matériel, etc. Textiles Salt conserva la commercialisation de la peluche et plus généralement des tissus à long poil. En 1969, ses services qui occupaient les locaux rue de la République et rue du Garet, furent regroupés rue Baraban et le 22septembre, elle fut transformée en SA. Son siège social, lui, fut transféré 135, rue du 4 août à Villeurbanne. Salt était très liée à J.-B. Martin, à tel point que parfois elles ne sont pas distinguées dans les documents. Et quand la deuxième fut déclarée en liquidation de biens, la première fut entraînée dans sa chute. La société fut dissoute le 26 décembre 1978 par suite de la réunion de toutes les actions en une seule main.
La deuxième filiale textile du groupe fut Velvetia, autre société anonyme. La Société pour la fabrication du Velours et de la Peluche, constituée le 17 octobre 1912, était arrivée à expiration de sa durée légale d'existence ; sa liquidation a duré jusqu'en 1941. Le 13 décembre 1937, par acte sous seing privé, cette dernière, apporta à la nouvelle société son usine 303 rue Francis de Pressensé à Villeurbanne - emplacement racheté et occupé au début du siècle par l'usine Andréa, succursale de la société Andréa de Mülheim-sur-Rhin - et une maison d'habitation 277 rue du 4 août, ainsi que l'organisation commerciale du 15 quai Saint-Clair à Lyon. Sa raison sociale était la fabrication et la vente de velours et peluches en tous genres, étoffes de soie et autres tissus ; cependant on s'aperçoit à travers les documents que Velvetia n'occupa pas son usine mais la loua à d'autres filiales du groupe, les Textiles Salt et surtout la Société pour le Finissage des Tissus. Elle n'avait pas de salariés, hormis ses administrateurs et louait les services logistiques de sa société mère. Sa seule raison d'exister était son appartenance au Groupement. En effet, la maison J.-B. Martin faisait partie depuis sa création du « Groupe Qualité-Export-France ». Elle faisait aussi partie du Groupement des Fabricants Haute-Nouveauté qui réunissait « l'élite des fabricants » de Lyon et de Saint Etienne, c'est-à-dire les maisons Giron Frères à Saint Etienne et l'Ancienne Maison Roche et Cie à Lyon (voir Cayez Pierre, Industrie anciennes&, op. cit. p. 330-331 sur les alliances commerciales qui ont existé entre les Manufactures et Bickert depuis 1901, Giron depuis 1904 et Roche depuis 1905). Et Velvetia était l'organe qui gérait ce groupement. Le 31 octobre 1967, la société fut absorbée par J.-B. Martin ; le traité du 25 novembre lui apportait tous ses biens et droits mobiliers et immobiliers, lesquels furent rapidement vendus (usine et maison).
La SECIA -Société d'Exploitations Commerciales Industrielles et Agricoles- s'occupait dans un premier temps de toutes opérations industrielles, commerciales et agricoles, investissements financiers et participations. Elle se spécialisa par la suite dans l'achat, la vente en gros, demi-gros et détail de tissus, ameublement, confection de jouets et articles fabriqués avec tous produits textiles. Créée lors de l'assemblée constitutive du 22 mai 1946, elle se dota dès 1948 d'un rayon commercial. Les Tissus Pelam ont un statut un peu ambigu, entre rayon commercial et société constituée. Pelam est une marque primitivement déposée en France le 17 février 1947 au nom de la société des Textiles Salt. Elle fut inscrite au nom de SECIA le 2 juillet 1946. Pourtant, la société SECIA est plus souvent identifiée sous le nom de Pelam. Implantés 135 rue du 4 août, ils s'occupaient de l'achat et de la vente de tissus, tapis de laine et tapisserie. Secia-Pelam devint une filiale à vocation commerciale, contrôlée en 1972 à plus de 90% par la société mère. Elle était spécialisée à la fin dans les tissus d'ameublement Elle fut, comme beaucoup d'autres, mise en liquidation le 30 juin 1978, par décision de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires. L'assemblée générale du 20 décembre 1979 clôtura la liquidation. Puis ce fut la prise de contrôle sur les Tissus de la Rize. La Rize, selon certains plans des dossiers du fonds (45 J 271), était une petite rivière qui coulait derrière le quadrilatère Martin de Baraban, derrière la place de la Ferrandière. On n'en voit plus trace aujourd'hui sur le plan de la ville de Lyon, seule une rue en conserve la mémoire. Constituée le 27 décembre 1946 par des membres du groupe dont Sécia , cette société était spécialisée dans les opérations à façon : préparation, tissage, teinture et finissage des tissus de soieries et étoffes de toute nature. Deux ans plus tard, SECIA céda ses parts aux Manufactures de Velours et Peluche, tissus de velours et soieries. La société devint, le 31 mai 1950, la teinturerie de Bonneterre, implantée 20 rue de France, puis 135 rue du 4 août (vers 1973) - l'adresse change mais l'implantation est toujours la même - et qui très rapidement ne fut plus qu'une des usines de J.-B. Martin, fermée en 1976 à l'occasion du transfert à Saint-Chamond. La dissolution anticipée de la Teinturerie de Bonneterre fut décidée par l'assemblée générale du 15 décembre 1967.
La Société pour le Finissage des Tissus, créée en 1948 notamment par les Manufactures de Velours et Peluche, Tissus de Velours et Soieries, avait son siège à Cusset, 303 rue Francis de Pressensé à Villeurbanne. Elle fut dissoute par décision de l'assemblée générale des actionnaires du 15 décembre 1967.
D'autres sociétés, dont l'existence fut très sporadique, furent aussi créées en rapport avec la spécialité textile. On trouve dans les documents mention des SARL Tissages de Velours, Peluches et Soieries de Moirans, de Tarare, de Paviot, de Tignieu-Jameyzieu, sociétés à responsabilité limitée, créées le 31 juillet 1946, qui furent toutes dissoutes les 17 et 29 juin 1965, comme la SARL Moulinages de Sous-Roches de Ruoms. On sait très peu de choses sur ces émanations des usines de la société mère (Voir 45 J 164 à 169).
Les manufactures s'approprièrent les Tissages de Vizille, société déjà existante en rachetant ses actions. La société fut fondée le 17 mars 1913 ; ses statuts datent du 19 février 1913. En 1968, elle acquérait une participation majoritaire en son sein ; un an plus tard, elle en possédait quasiment la totalité, et en 1969, la société devint une nouvelle filiale. Les tissages de Vizille, qui avaient réalisé une partie de leur exploitation industrielle désuète dès 1968, avaient une filiale, l'Association Textile, qui contrôlait une chaîne de magasins de détail. En 1970, les Tissages de Vizille furent transférés rue Baraban. Réduisant progressivement son activité de fabricant de soieries, la société s'orienta vers une vocation nouvelle, destinée à mettre ses ressources de trésorerie à la disposition des autres sociétés du groupe, J.-B. Martin Velours Peluches Soieries en particulier. Dès 1970 et jusqu'en 1972, la société mère racheta tous les titres de l'Association Textile à sa filiale. En juin 1972, les Tissages de Vizille étaient fermés et la filiale absorbée en 1973, quand l'Association Textile continua à avoir une existence indépendante, jusqu'en 1977. Alors le capital fut cédé au moment de la liquidation de J.-B. Martin et la société vendue.
Quelques mots sur une filiale qui eut une brève existence au sein du groupe, la Société d'Ornementation et d'Impression sur Étoffes -SOIE la bien nommée. Créée le 8 août 1974, son fonds de commerce avait été acheté à la société Établissements H. Pervilhac et Compagnie, le 29 août 1974. Son siège social était situé 4 rue Claudius Pionchon dans les locaux des Manufactures. Son activité exclusive était de réaliser les impressions « procédé Pervilhac » sur des velours en provenance des sociétés Martin, Roche, Giron ou d'autres encore. Par un acte du 13 octobre 1976, elle fut vendue à la société Viannay ; dès septembre 1976, son personnel fut licencié, et le 20 décembre 1977, elle fut dissoute et absorbée par les Manufactures

Nous avons rapidement mentionné toutes les filiales françaises du groupe spécialisées dans le textile. Une remarque s'impose : les filiales s'occupaient toutes à l'origine de velours et peluche, comme la société mère, et les différences de rôle et d'attribution sont difficilement perceptibles. Mais dans les années 1960-1970, on assista à une restructuration du groupe. Tous les moyens - et les lieux - de production furent concentrés entre les mains de J.-B. Martin, quand les filiales n'eurent plus désormais qu'une vocation commerciale.

La holding possédait également des filiales dont les buts étaient à première vue assez éloignés du textile. La Société des logements économiques J.-B. Martin fut constituée par l'assemblée générale des actionnaires le 25 février 1904. Celle qui fut la toute première filiale du groupe s'occupait de permettre ou procurer l'acquisition d'habitations salubres et à bon marché à des personnes non propriétaires ou de louer de telles habitations ou encore d'améliorer des habitations déjà existantes. Celle dont la vie fut quasiment aussi longue que celle des Manufactures, changea partiellement de raison sociale en devenant en 1970 la Société des logements J.-B. Martin. Elle resta tout le temps une filiale des Manufactures.
Une autre société immobilière fut créée plus tardivement. La Société Régionale de Construction de Logements (SRCL) avait été constituée dans le but de recevoir et investir le 1% logement, que lui versaient toutes les sociétés du groupe : J.-B. Martin, Sadac, Salt, Bonneterre, etc. Créée le 11 octobre 1965, elle passa sous le contrôle de la Caisse des Logements le 6 novembre 1967, et fut absorbée le 29 novembre 1980 par les Manufactures.
Est-ce le souci de diversification qui amena les Manufactures à constituer cette autre filiale aux productions liées de très loin au textile -sinon par la fabrication de produits chimiques ? Les Manufactures de Velours et Peluches et les Tissages de Vizille créèrent la Société Anonyme Dauphinoise d'Application Chimique (SADAC) par acte sous seing privé du 21 septembre 1955 ; son siège social était alors à Grenoble et son objet était l'industrie et le commerce de tous les produits chimiques, particulièrement les produits à base de matière plastique. Elle avait, dès avant 1968, son siège social à Moirans, dans l'ancienne usine du groupe. Elle occupa également à partir de 1970 l'usine désaffectée de Longechenal. Spécialisée dans les plastiques renforcés et depuis 1974 dans les plastiques stratifiés, elle fut cédée progressivement. Les Manufactures se désengagèrent peu à peu entre 1977 et 1980, vendant ses titres afin de solder la liquidation de J.-B. Martin.

Enfin, il existe une société dont nous n'avons pas encore parlé. Les Établissements Bouton-Renaud étaient le résultat de la fusion des Établissements Bouton, filiale de Textiles Salt et des Établissements Jacquand-Renaud, clients de J.-B. Martin Velours Peluches Soieries, intervenue le 31 décembre 1975, avec effet rétroactif au premier octobre. Les établissements E. Bouton, créés à Paris en 1925, avaient des usines à Montreuil-sous-Bois (Seine) jusqu'en 1935, Chirens et Voiron (Isère) et une succursale à Lyon, 15, quai Saint Clair puis 19, place Tolozan en 1933. En 1962, les bureaux, magasin et entrepôts se trouvent 16, rue Crillon à Lyon, dans les locaux appartenant aux Manufactures et les usines 61, rue Sully, ainsi qu'à Chirens et Voiron. L'usine de Voiron fonctionna jusqu'en 1974. Les établissements Jacquand-Renaud sont le résultat de la fusion par absorption des établissements C.F. Renaud et Compagnie par Saboureau Jacquand et Compagnie en 1971. Cette société avait une vocation essentiellement commerciale.
La société Bouton-Renaud exerça dès lors une activité essentiellement commerciale. En 1978, cette filiale était maintenue en activité pour liquider les stocks de J.-B. Martin SA : le 27 novembre 1979 est signé un contrat de location-gérance, avec effet au 1er octobre 1979, au profit de la société d'exploitation Bouton-Renaud, SARL qui a reçu mandat de vendre les stocks encore existants. Bouton-Renaud SA donna son fonds de commerce en location à la nouvelle société moyennant redevance, tout en conservant la propriété de son actif, le stock étant facturé à la nouvelle société au fur et à mesure de ses ventes. Le 18 avril 1981, la société d'exploitation acquit 65% des actions de Bouton-Renaud SA et en novembre 1982, la société Gartex racheta 80 000 actions le Bouton-Renaud.
Les établissements E. Bouton, créés à Paris en 1925, avaient des usines à Montreuil-sous-Bois (Seine) jusqu'en 1935, Chirens et Voiron (Isère) et une succursale à Lyon, 15, quai Saint Clair puis 19, place Tolozan en 1933. En 1962, les bureaux, magasin et entrepôts se trouvent 16, rue Crillon à Lyon, dans les locaux appartenant aux Manufactures et les usines 61, rue Sully, ainsi qu'à Chirens et Voiron. L'usine de Voiron fonctionna jusqu'en 1974.
On connaît très peu de choses sur les filiales étrangères des Manufactures, dont on ne possède aucune archive, mais qui représentaient en 1975 la moitié de la capacité de production de la holding. Quelques renseignements ont pu être glanés au fil des procès-verbaux d'assemblées ordinaires et autres documents.
La société américaine J.-B. Martin Stock Company fut créée avant même la constitution en société anonyme, alors que J.-B. Martin n'était qu'une entreprise familiale, en 1893. Elle était implantée dans deux états ; une usine, la première, se situait à Norwich -Connecticut-, fermée en 1974 et une autre à Leesville -Caroline du Sud-, dans laquelle ont été concentrés alors tous les moyens de production. Cette société a connu, comme toutes les filiales du groupe, une évolution tout à fait indépendante, et continue à ce jour ses activités aux États-Unis. C'est également le cas de la filiale canadienne, J.-B. Martin Company Limited et de la société mexicaine.
J.-B. Martin Velours Peluches Soieries SA Genève est mentionné pour la première fois dans les rapports de la gérance depuis 1973, mais elle avait été créée en 1965 par les Manufactures. Principale implantation étrangère, elle regroupait les intérêts étrangers du groupe, par exemple dans J.-B. Martin C.L. aux États-Unis, J.-B. Martin Ltd au Canada et toutes les autres filiales - selon l'association pour le développement des études économiques et sociales, dans son dossier sur J.B. Martin cité en bibliographie, la direction des Manufactures étaient installées non plus à Lyon mais à Genève. Il existait également une usine en Suisse, qui fabriquait des articles flockés spéciaux. Ouverte en 1972, elle fut fermée en 1977. Un autre marché européen sur lequel le groupe avait des intérêts depuis 1965 était l'Italie, mais il céda ses participations dans la Fabrica Veluti Alfredo Redaelli dès 1974, en raison de la dégradation de la situation économique et sociale de l'Italie. J.-B. Martin (Velvets) U.K. en Grande-Bretagne, et son usine de Blackburn (Lancashire) en crise en 1974, connut quelques années de rémission. Elle fut fermée et liquidée en 1980.
L'Amérique du Sud fut également conquise par le groupe. Martin Mexicana au Mexique, fabriqua dès 1974 des tissus flockés, comme la société Industrias Carvel au Vénézuela. Il fallut beaucoup de temps pour que ces divisions lancées au début de la crise parvinssent à un point d'équilibre au Brésil et au Vénézuela ; elle fut cependant fermée en Suisse, et en 1979 ce fut le tour du Vénézuela. La société mexicaine fusionna en 1979 avec la société immobilière Nitram et le capital de la nouvelle Industrias Martin fut cédé en partie en 1980. La Manufatura de Veludos J.-B. Martin au Brésil, déménagea son usine en 1976 (on trouve mention dans le document d'une usine en Argentine. Est-ce celle-ci ?). Les Manufactures devinrent minoritaires dans la détention du capital de cette société en 1977, et cédèrent en décembre 1979 leurs dernières parts au groupe majoritaire.

La fin d'un « miracle »
Le miracle était une des marques déposées de J.B. Martin. Voir les brevets (45 J 807).
Suivant les évolutions de la mode et le coût des matières premières (voir Cayez Pierre, Industrie anciennes&, op. cit., p. 3-4), les fabrications se sont transformées. Originellement parties du velours pour la chapellerie et la mode, elles furent par la suite destinées avant tout à la robe. Le velours (uni, gaufré, fantaisie et velours jacquard) représentait dans les années 1960 l'activité principale de la maison. Dans les années 1960, J.-B. Martin représentait environ 60% de la production nationale, dont la commercialisation était assurée par elle-même, Textiles Salt puis aussi par Bouton-Renaud dans les années 1970. Mais depuis 1950 la maison s'était adjoint d'autres activités et avait pris sa part dans la production des tissus de soie, de rayonne et de synthétiques, fantaisie, tissu à usage industriel, ainsi que le tissu fabriqué avec des métiers maille (uni, façonné ou imprimé). La société, qui avait une activité d'exportation intense et travaillait avec de nombreux pays, était également soumise aux aléas des tensions nationales et internationales ; par exemple, la création du marché commun fut une bouffée d'oxygène pour le groupe quand les principaux débouchés des basses qualités du tissu de velours, les marchés de l'Islam, non seulement l'Afrique du Nord mais également le Moyen-Orient se fermaient! (Manufactures de Velours et Peluches J.B. Martin et Cie, Assemblée générales ordinaires et extraordinaires des actionnaires du 16 mai 1956., Lyon, Impr. Molière, 1956, p. 3.)
Dès 1972, les rayons soieries et maille, déficitaires furent fermés. En 1974-1976, face aux premières difficultés de la conjoncture économique internationale et en raison de résultats médiocres, J.-B. Martin S.A. opéra une restructuration de l'entreprise. Dans un premier temps, l'usine de Cusset fut fermée et les ouvriers transférés à Bonneterre. Puis Bonneterre et Tarare furent fermées et l'usine de teinture et d'apprêt s'installa à Izieux-Saint-Chamond, dans le département de la Loire, dans des locaux rachetés à Rhône-Poulenc Textile. Mais ces restructurations ne permirent pas à la société de renverser la tendance ; le chaland se détournait de l'imitation fourrure, la crise mondiale était passée par là et la concurrence internationale devenait féroce. Devenue insolvable, elle se trouva obligée de déposer son bilan. Déclarée en liquidation de biens par un arrêt du tribunal de commerce de Lyon du 11 février 1977, la liquidation fut menée par Maître Dutilleuil, nommé syndic de liquidation par le tribunal de commerce. Il est intéressant de consulter l'analyse de la liquidation faite par l'association pour le développement des études économiques et sociales, organe de la CGT, dans son dossier sur J.B. Martin, p.75-76.

Ces difficultés allèrent compromettre la survie des autres sociétés du groupe, dont les activités étaient étroitement liées à celle de J.-B. Martin, qui représentait un tiers des activités de la holding. Les Manufactures, qui cautionnaient J.-B. Martin, durent appuyer ces engagements de garanties réelles pour le règlement du passif : elles durent vendre les titres qu'elles détenaient dans la SADAC, l'Association textile, la SECIA vendre les usines de Moirans et Longechenal louées à la SADAC, celle de Sous-Roches, ainsi que les logements sociaux de la SRCL et de la Société des logements J.-B. Martin et hypothéquer l'immeuble du siège social, quand tous les biens de J.-B. Martin étaient naturellement vendus par Maître Dutilleuil. Les Manufactures rachetèrent les créances de leur filiale et conservèrent les sociétés qui n'avaient pas de rapport direct avec l'industrie du velours et de la peluche, ses deux sociétés de logements sociaux. Salt, qui commercialisait les productions de J.-B. Martin, fut mise en liquidation un an plus tard, en juin 1978 et absorbée le 26 décembre 1978 ; les Établissements Bouton-Renaud, autre filiale à vocation uniquement commerciale, furent désignés pour liquider les stocks de J.-B. Martin.
SOIE fut absorbée en 1977, Textiles Salt et SECIA le furent en 1978 quand le contrôle sur la SADAC était cédé en partie. En 1980 ne restaient que les Logements J.-B. Martin, SRCL, et la société d'exploitation Bouton-Renaud. Enfin, les titres des Manufactures furent rachetés en grande partie par la société suisse Plantex SA en 1891, puis par les Anciens Établissements Jules Leonelli en 1985.

La société exista sous forme de société anonyme, et aussi sous forme de société en commandite par action. L'organisation imposée par la première forme est la suivante. Le capital de la société est constitué par l'apport de numéraire des actionnaires, qui reçoivent en échange des actions dont la valeur est fixée par avance et qui constituent autant de parcelles de capital. Cet argent investi va rapporter des dividendes chaque année, ou n'en pas rapporter selon que l'exercice aura été fructueux ou pas. Les actionnaires se réunissent ponctuellement en assemblée générale extraordinaire pour prendre les décisions importantes concernant l'entreprise -augmentation de capital, changement de forme juridique de la société, emprunts, vente de biens appartenant à la société ou toute autre fusion ou liquidation, ce qui à chaque fois entraîne une modification des statuts. Ils se réunissent aussi chaque année en assemblée générale ordinaire pour examiner et approuver la gestion des comptes et le bilan de l'exercice, répartir les bénéfices, ainsi que procéder aux réélections de leurs représentants. Car la société est gérée quotidiennement par un conseil d'administration, élu en assemblée générale, dont le président est président directeur général de la société. Le conseil était composé de cinq membres et de neuf au plus (art. 16 des statuts), appelés administrateurs, élus pour dix ans et rééligibles, rémunérés selon le système des jetons de présence aux conseils et assemblées, dont la valeur était fixée lors de l'assemblée générale constitutive, puis réévaluée lors d'assemblées générales. Ce conseil était renouvelé tous les 6 ans par les actionnaires réunis en assemblée générale ordinaire. Pour mieux comprendre le rôle de ce conseil, il faut consulter leurs registres de délibérations (45 J 116 à 153). La loi imposait depuis 1901 de faire examiner annuellement les comptes par un commissaire aux comptes, également appelé commissaire censeur, élu en assemblée générale pour trois ans.
Quant à la forme de société en commandite par action, elle diffère de la précédente en plusieurs points : on n'a plus à faire à un conseil d'administration, mais à un conseil de surveillance, plus à un directeur général mais à un gérant puis à des gérants, au nombre de deux puis trois en 1970 - décision de l'assemblée générale extraordinaire du 22 décembre 1970. On ne fait plus appel à un commissaire censeur jusqu'en 1969, la vérification de la bonne tenue des livres comptables étant faite par le conseil de surveillance, avant de repasser entre les mains de commissaires aux comptes.

Histoire de la conservation

Avant d'analyser les archives et d'expliquer le maniement du répertoire, il faut signaler que le fonds, don des Manufactures aux Archives départementales du Rhône, n'est pas complet. Pendant l'Occupation, lors de la deuxième guerre mondiale, les Allemands utilisèrent les archives de Tarare, c'est-à-dire celles de l'entreprise antérieures à 1898, comme combustible. C'est ce qu'affirme Lionel Gaillard dans son introduction. D'autre part, des vides singuliers sont à signaler : tout d'abord manquent les registres de délibérations du conseil d'administration de J.-B. Martin SA, qui semblent avoir été égarés chez Maître Dutilleuil. Un autre manque est assez étonnant : excepté un dossier un peu litigieux ou plutôt délicat (45 J 902), on ne trouve pas de dossiers du personnel ; seuls quelques fichiers et des déclarations annuelles de salaires assez complètes permettent d'en connaître les noms, adresse et rémunération.

Modalités d'entrées

Le fonds d'archives de l'entreprise J.-B. Martin a été déposé en deux temps aux Archives départementales du Rhône. En 1978 eut lieu un premier dépôt des papiers qui n'étaient pas nécessaires à la poursuite de la liquidation de J.-B. Martin, et ne concernaient que cette société (environ 21 mètres linéaires). Étaient inclus dans ce dépôt tous les listings d'analyse de production et de vente. Un deuxième dépôt fut opéré en 1994 par Georges Tricaud, ancien comptable des Textiles Salt, puis responsable des Manufactures, environ 33 mètres linéaires, notamment les registres de procès-verbaux d'assemblées et de conseils d'administration, ainsi que tous les livres comptables et les documents relatifs aux filiales.

Présentation du contenu

Constitution de l'affaire
Les premiers documents à consulter sont ceux qui expliquent la constitution de l'entreprise et son évolution, à travers restructurations, absorptions et dissolutions (45 J 1 à 83). Ainsi qu'il est précisé dans le corps du répertoire, les dossiers les plus complets comprennent les procès-verbaux d'assemblées générales, les expéditions d'actes notariés, les statuts, les journaux d'annonces légales, les immatriculations et inscriptions modificatives au registre du commerce des différents tribunaux de commerce et souvent des pièces comptables.
Toutes les modifications subies par une société devaient avoir un caractère public, si bien que chaque changement était enregistré au registre du commerce tenu par le tribunal de commerce de la circonscription (45 J 59 à 68) et publié dans des journaux d'annonces légales (45 J 69 à 73), notamment les « Petites affiches lyonnaises » ou parisiennes, la « Gazette judiciaire », le « Tout Lyon et le Moniteur judiciaire réunis », le « Bulletin d'annonces légales obligatoire (BAPO) », annexé au Journal officiel. Ces documents se trouvent pour la plupart dans les dossiers traitant de l'affaire de laquelle ils relèvent et ne sont cotés à part que quand ils étaient isolés de leurs dossiers d'origine.
Il est de coutume de joindre aux actes de constitution des sociétés les documents relatifs aux actions et actionnaires, registres à souches (45 J 84 à 89), mouvements de titres et transferts d'actions (45 J 90 à 106), listes et fichiers (45 J 107 à 113), ainsi que les documents relatifs à l'histoire de l'entreprise (45 J 114 à 115).

Administration générale
Suivent les actes relatifs à la marche de l'entreprise, procès-verbaux des conseils d'administration (45 J 116 à 144) et d'assemblées générales (45 J 154 à 226). Ces actes sont les émanations ordinaires du fonctionnement de la société quand les premiers sont exceptionnels. Ils relèvent cependant de la même typologie, car toute modification importante des statuts est prise par les instances décisionnelles de l'entreprise, conseil d'administration et assemblée générale des actionnaires (on parle d'actionnaires dans le cadre d'une société anonyme et d'associés quand il s'agit de sociétés à responsabilité limitée).
Tous ces éléments se retrouvent dans les procès-verbaux des assemblées générales, composés du rapport du conseil d'administration, du rapport du commissaire aux comptes, un rapport spécial concernant les opérations visées par l'article 40 de la loi du 24 juillet 1867, opérations d'achat et vente de marchandises et avances de fonds avec diverses sociétés ayant des administrateurs communs, ainsi que les résolutions prises par l'assemblée générale des actionnaires.
Quant aux articles qui concernent la direction générale, ils sont à évoquer en rapport avec une meilleure connaissance du contexte lyonnais de l'industrie textile, notamment par les circulaires et bulletins du syndicat textile du Sud-Est « Tissus et soieries de Lyon » (45 J 257 à 258) et par les ententes commerciales (45 J 259 à 260).

Comptabilité
Les procès-verbaux des assemblées générales ordinaires ne peuvent être dissociés de l'établissement chaque année du bilan comptable de la société et souvent ces documents sont réunis (45 J 187 à 226).
Afin de bien comprendre les choix économiques de la société et ses bilans comptables, il est donc nécessaire de coupler ces deux sources, les procès-verbaux d'assemblées générales et les registres de comptabilité. Les grands livres de comptabilité (45 J 588 à 625) et les journaux généraux (45 J 626 à 683) permettent une approche chiffrée de l'histoire de la société. Et les renseignements à en tirer sont très variés, dépassant de loin la seule gestion comptable. Ils nous informent sur la marche des différentes unités du groupe, les usines, des relations complexes qui existaient entre les filiales et aussi les productions de chacun, avec les quantités de matières premières utilisées et les quantités vendues. Ceci peut permettre de suivre de plus près les types de textiles produits, qui ont varié dans le temps.
Ils sont complétés par des comptes sociaux ou bilans de fin d'exercice (45 J 394 à 574), préparés avant d'être présentés aux actionnaires en assemblée générale ordinaire, dans lesquels on trouve le détail des écritures pour chaque compte, et souvent une analyse rétrospective de certains comptes. Les bilans sont généralement arrêtés au 31 décembre de l'année d'exercice, excepté pour J.B. Martin Velours Peluches Soieries, qui depuis 1974, clôt son exercice au 30 juin de chaque année. Le bilan est accompagné de nombreuses pièces justificatives comme des tableaux des immobilisations et amortissements, des plus ou moins-values, les balances générales, celles des clients ou des fournisseurs, les valeurs en portefeuille, l'inventaire général, ainsi que du compte de profits et pertes. Le solde du compte de profits et pertes représente le bénéfice net de l'exercice. Une partie de ce bénéfice aliment la réserve légale (5% du total), la réserve spéciale, ainsi que, pendant quelques temps, une réserve de prévoyance pour secours aux ouvriers, alors que l'autre est distribuée selon les références statutaires entre tous les actionnaires à titre de dividende pour l'année écoulée parts de fondateurs de l'assemblée générale extraordinaire du 10 novembre 1943, quand celle du 23 décembre opta pour une augmentation de capital par incorporation de réserves, et actions (55 puis 66%) (La loi du 28 février 1941 imposa un maximum distribuable aux actionnaires et porteurs de parts bénéficiaires, inférieur ou égal à 6 % du capital versé et non distribué). Elle sert aussi à rémunérer le Conseil d'administration (10%, puis 13,34%) et la direction générale (25 % puis 0%). Quand la société fut transformée en société en commandite par actions, la répartition se fit ainsi : 10 % pour le conseil de surveillance et 90 % pour les actionnaires, quand le gérant était rémunéré par un salaire fixe. Les comptes des débiteurs, soigneusement examinés, permettent de répertorier puis d'écarter les débiteurs mauvais ou même douteux.
A ces comptes sociaux sont souvent jointes les déclarations fiscales correspondantes, ainsi que les procès-verbaux des assemblées générales ordinaires qui ont avalisé les comptes de la société, quelques mois après la clôture de l'exercice.
Encore une remarque sur une particularité du répertoire, la mention Velvetia- J.-B. M. 3. Velvetia était l'organisme de gestion du Groupement, association de trois industriels du textile de Lyon et du bassin stéphanois : la société en nom collectif et en commandite simple Giron Frères de Saint Etienne (usines n°95), la SARL Roche et Compagnie de Lyon (usines n° 54) et les Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin (usines n°80). Cette société, absorbée en 1967 par les Manufactures, conserva une gestion propre, que l'on retrouve sous cette étrange dénomination J.-B. M. 3. A priori, J.-B. M. 1 correspondait à la société J.-B. Martin et J.-B. M. 2 aux Textiles Salt ou à SECIA (sous toutes réserves).

On peut donc constater qu'il est très difficile de dissocier les domaines comptables et décisionnels, ce qui explique l'apparente confusion des dossiers, que nous avons essayé de palier par quelques notes de renvoi. Les domaines administratifs et financiers sont les plus importants du point de vue du métrage et de la connaissance de l'entreprise, cependant d'autres services méritent quelques mots.

Domaine et patrimoine
Peu de choses à dire à ce sujet. Toutes les sociétés possédaient des biens immobiliers ; cependant seules les Manufactures, la SRCL et les Logements économiques J.-B. Martin géraient un véritable patrimoine, au sein d'entreprises dont c'était la destination.
Un cas un peu particulier était les maisons ouvrières, destinées dans un premier temps aux salariés de l'entreprise (45 J 306 et 307). Par exemple, la cité Martin de Tarare était à l'origine un ensemble d'habitations ouvrières, dont les locataires, employés des Manufactures, pouvaient devenir propriétaires au bout d'un certain laps de temps, environ 25 ans. Ces habitations étaient regroupées en lotissements ou existaient sous forme de logements isolés, ou encore étaient détournées de leur destination première (par exemple 45 J 301).

Service financier
L'activité financière de l'entreprise résidait pour une bonne part dans la gestion des titres et du portefeuille financier (45 J 327 à 346 et 371 à 378), en plus de la gestion courante des comptes de clients et des finances de l'entreprise, traitées ailleurs.
Il faut signaler au sujet des impôts et taxes (45 J 357 à 368) que de nombreuses déclarations se trouvent dans les comptes sociaux et qu'il ne faut pas les chercher seulement dans cette partie du répertoire. Quant aux réévaluations des bilans (45 J 347 à 349), une loi du 23 décembre 1946, accompagnée d'un décret du 7 mars 1947 en fixe les conditions, particulièrement celles relatives aux immobilisations, amortissements et titres de participation, puis elle fut remplacée par la loi du 13 mai 1948 et ses décrets des 15 mai 1948 et 17 mars 1949 : ces dispositions légales relatives à la révision obligatoire des bilans ont engendré plusieurs dossiers. Une ordonnance du 15 août 1945, complété par les décrets des 5 et 28 février 1946 avait déjà accordé aux entreprises passibles de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux la faculté de procéder, dans le bilan de leur dernier exercice, à une réévaluation de leur actif et de certains éléments de leur passif.
Les documents relatifs à la liquidation de la société sont assez fournis (45 J 379 à 390), et il s'agit de documents très récents. Il est possible de reconstituer à partir d'eux une bonne part de la liquidation de J.-B. Martin, notamment à travers les nombreux documents relatifs aux créances. Une partie des créances de J.-B. Martin était des créances privilégiées et une plus importante, des créances chirographaires.

Approvisionnement et fabrication
Cette partie est essentiellement composée de registres et de listings qui en sont le prolongement pour les années 1960-1970. L'ensemble constitue une suite étoffée de données dont l'analyse statistique serait certainement très intéressante.

Services techniques
Ce qui peut sembler étrange est la présence parmi ces documents techniques des cartes de coloris résultats de travaux en laboratoire , et surtout des documents et fiches de calcul des prix de vente. Pour ces derniers, la justification en est des mentions infra-paginales stipulant que ces fiches de calcul, établissant les prix des étoffes à partir des prix de la matière première, de la main d'œuvre, étaient établies par les services techniques et non par les services financiers.

Activité commerciale
Cette partie est constituée en grande partie des fameux listings du premier dépôt d'archives de 1978. Comme pour l'approvisionnement, ces listings sont une bonne base d'étude pour une histoire quantitative.
On trouve également dans cette partie les articles relatifs aux représentants multicartes, qui ont plus leur place ici qu'avec le personnel : ils représentaient effectivement plusieurs maisons, et parfois même plusieurs sociétés du groupe, et recevaient non pas des salaires fixes, mais des commissions. Nous n'avons pas conservé les dossiers individuels de représentants, qui ne contenaient quasiment que des comptes de commissions et de la correspondance relative à leur règlement, et malheureusement très peu de correspondance commerciale. Si bien que nous connaissons par les listings les clients du groupe et les analyses chiffrées des ventes, alors que les informations qualitatives sur les clients sont rarissimes.

Personnel
Comme nous le mentionnions au début de cette analyse des archives des Manufactures, une des choses les plus étranges est l'absence de véritables dossiers de personnel, dont il ne reste qu'un misérable dossier (45 J 903), quand d'autres parties du fonds ont été parfaitement et entièrement conservées.
Il existe en revanche des registres du personnel et des livres de paie assez complets, ainsi que des fiches du personnel des Textiles Salt assez anciennes (45 J 924 à 928).
Les déclarations annuelles de salaire constituent une part importante en volume des archives relatives au personnel (45 J 1006 à 1044), dont il existe deux sortes, une destinée aux assurances sociales afin de déterminer et ajuster les cotisations patronales -trimestrielle puis annuelle-, et une autre destinée à la direction des Impôts. La deuxième catégorie comprend une déclaration pour les salaires et une autre pour les honoraires. Elles ne sont pas nécessairement toutes présentes dans les liasses.
Quant aux cotisations patronales, il existe différents organismes d'assurance, et des déclarations pour tous les employés (CAREP, ANEP, UPTSE), pour les cadres (CETSE), pour les représentants (CCVRP, IRPVRP et IRREP). Les feuilles de déclarations de salaires et de calcul des cotisations sont cependant individualisées selon les catégories d'employés (ouvriers, mensuels, employés).
Les dossiers de médailles du travail ne concernent que les sites de Tignieu et Baraban, mais ils sont assez complets et intéressants. Quant aux accidents du travail, la même remarque que pour les dossiers de personnel s'impose. Il n'existe dans le fonds que des restes de dossiers, certainement difficilement utilisables.
En revanche, les conventions relatives au personnel et les articles portant sur les comités d'entreprises sont assez intéressants : on possède par exemple un certain nombre de procès-verbaux d'assemblées et même des documents sur des élections. Ils sont cependant quantitativement peu fournis.
Les dossiers de licenciement du personnel des différents sites sont eux assez fournis.

Autres sociétés
On peut être surpris de trouver dans le répertoire des sociétés qui n'ont pas été mentionnées dans la partie historique de cette introduction. La seule raison en est leur peu d'importance dans le fonctionnement des sociétés du groupe. Par exemple, on possède dans le fonds quelques rares documents de l'atelier Victor Monteau, tisseur à façon, qui exerçait au 4 rue Notre-Dame à Lyon. Cet atelier dépendait des Textiles Salt. On ne possède quasiment aucune information sur lui.
Et surtout, en fin de répertoire (45 J 1088 à 1099), se trouvent des documents relatifs à trois petites sociétés dont les Manufactures ont assuré la liquidation.
La société Bervelvet, organisée sous forme de SARL, succéda en 1948 à la SA Établissements Berthon Velours, créée dans les années 1920. Son siège était au 3 rue du Garet, dernière adresse des Manufactures. En 1958 Georges Tricaud, des Textiles Salt, en fut le liquidateur.
La SA Établissements M. Merlin était implantée à Voiron. Parmi les administrateurs de cette société, on retrouve les noms de Lucien Roche, de Jacques Giron, de Jean Lancrenon. En novembre 1956, elle fut mise en liquidation et en juillet 1958, sous la houlette des Manufactures et des Textiles Salt, transformée en société en commandite par action. En avril 1959, elle fut mise en sommeil et les métiers réutilisés ailleurs. Le 25 novembre 1967, les Établissements M. Merlin firent apport de tout leur actif à J.-B. Martin SA, en même temps que Velvetia.
La Société Centrale de Textiles pour la France et les pays d'Outre-Mer, était implantée à Paris. Une grande partie de son capital était détenue par la société Huber-Forestier. Les parts furent rachetées par les Textiles Salt et Jean Lancrenon, la société fut transférée à Lyon, 4 rue Sainte Pauline et transformée en SARL. Les parts étaient réparties d'une façon à peu près égale entre les Textiles Salt et Huber-Forestier. En 1961, la société Huber-Forestier fut mise en liquidation et deux ans plus tard, ce fut le tour de la Société Centrale de Textiles.
Le fonds des Manufactures J.-B. Martin est donc un fonds assez récent, dont de nombreux documents sont le produit de la liquidation de biens de la société J.-B. Martin. À part quelques grosses lacunes (correspondance commerciale, personnel), il est assez étoffé et peut permettre de mener à bien une bonne étude du fonctionnement d'une entreprise moderne de textile.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Sur ces quelques 54 mètres linéaires, nous en avons éliminé 7,7 mètres linéaires, principalement des doubles, ainsi que les archives du service commercial, constituées essentiellement de factures et d'ordres, compris entre les années 1974 à 1976, dont nous avions par ailleurs une récapitulation dans les livres comptables et sous forme de listings.

Mode de classement

Le fonds a été organisé d'une manière un peu particulière : au lieu de classer d'abord les archives de la société mère, puis celles des filiales suivant le même plan de classement, nous avons préféré, en raison notamment de la multiplicité des filiales et pour un plus grand confort de lecture, regrouper les documents suivant leur typologie, distinguant à l'intérieur de chaque partie du plan de classement les documents de chaque société. Bien entendu, l'ordre des sociétés est toujours le même, qui décrit d'abord le fonds de la société mère, puis ceux des filiales par ordre chronologique (voir la liste des sociétés en annexe).

Conditions d'accès

Tous les articles sont communicables librement, à l'exception des dossiers du personnel (45 J 902 et 903), pour lesquels le délai de communicabilité est de 120 ans.

Documents en relation

Archives nationales
Nous ne donnons ici que quelques indications des dossiers qui peuvent être intéressants pour notre propos ; nous ne prétendons pas à l'exhaustivité.
Voir Archives nationales, État général des fonds, Paris, Archives nationales, particulièrement les tomes II (1789-1940, 1978), IV (Fonds divers, 1980) qui décrit les fonds de la série AQ archives d'entreprises, et V (1940-1958. Fonds conservés à Paris, 1988).

F12 - Commerce et industrie
F12 2195-2209 Procédés industriels. Machines, (notamment à filer et à tisser), inventions diverses (1739-1866).
F12 4476-4550 Situation industrielle des départements (1830-1888).
F12 4670-4687 Séries départementales annuelles sur les grèves et coalitions (1893-1899).
F12 4704-4773 Travail des enfants dans les manufactures (1837-1897).
F12 5080-5320 Légion d'honneur (1815-1916).
F12 6732-6734 Ordonnances et décrets relatifs aux sociétés anonymes. Filatures et tissages (1822-1866).
F12 6813-6814 Projets de sociétés industrielles textiles et diverses (1809-1859).

LH - Grande chancellerie de la légion d'honneur
Dossiers individuels

Archives départementales du Rhône
Série M - Administration générale du département- 5 M Et.cl. - Établissements classés.
Registres concernant les établissements classés et dossiers généraux ; dossiers individuels des pétitionnaires pour des établissements de 1e, 2e et 3e classes.

9 M - Industrie
Dossiers généraux sur les diverses industries, la condition des soies et les brevets d'invention.

10 M - Travail et main d'œuvre
10 M p C 6, 11 et 23 : dossiers se rapportant aux grèves du tissage, de 1890-1891, 1896 et 1903. Celui de 1896 porte en particulier sur les Manufactures J.-B. Martin. 10 MpC 122 : Conventions collectives Soieries et textile.

Série P - Finances de l'État, Cadastre, Douanes, Postes
Voir le cadastre, plans et matrices.

Série Q - Domaines, Enregistrement, Hypothèques
3 Q - Enregistrement. Les actes de l'Enregistrement ne sont communicables qu'au-delà d'un délai de 100 ans.
Mutations immobilières, transmission de patrimoine et successions : actes civils publics, actes sous seing privé, actes judiciaires, successions. Bureaux de Lyon, Villeurbanne et Tarare.

4 Q - Hypothèques
Registres de transcription des mutations et des créances pouvant les grever.

Série U - Archives judiciaires Archives du tribunal de commerce.
Voir notamment le registre du commerce tenu depuis 1919 par le greffe du tribunal de commerce, dont nous possédons de nombreux extraits dans le fonds, et les archives relatives au dépôt des actes de société et des marques de fabrique (depuis 1858), ainsi qu'aux faillites et liquidations judiciaires.

Série W - de 1940 à nos jours
Comme nous avons à faire à un fonds récent, il peut être utile de consulter, dans les limites des délais légaux, les documents produits par les mêmes administrations, pour la période contemporaine.

Archives municipales de Lyon, Villeurbanne et autres municipalités
On peut surtout y trouver des documents relatifs à l'urbanisme
Série O : permis de construire, voirie, aménagement des rues, plans, procédures d'expropriation.
Les délibérations du conseil municipal peuvent également donner des indications sur la politique industrielle des municipalités.
Voir aussi les documents relatifs au commerce et à l'industrie (série F2)

Archives municipales de Tarare
On peut y consulter le cadastre, des documents relatifs au travail (F6 172), aux constructions et travaux (M1 115-127), aux logements (S3 250-254). Il existe également aux Archives municipales un fonds de photos (plaques de verre et tirages papier), contenant une trentaine de clichés des usines, château et propriétés des Martin à Tarare, qui datent des années 1930 environ.

Chambres de commerce et d'industrie de Lyon et Tarare
On trouve à la chambre de commerce et d'industrie de Lyon les registres de procès-verbaux de la chambre de Tarare de 1816 à 1943, avec des lacunes. On peut y admirer notamment la signature de Jean-Baptiste Martin. Les comptes rendus des travaux de la chambre de commerce et d'industrie peuvent également fournir des renseignements intéressants sur le tissu industriel local.
Bibliothèque nationale BN Impr 4°V 4431 : Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin [Recueil Statuts], Lyon, 1898-1900, 2 volumes, formats divers. BN Impr [4°V 4431 : Manufactures de Velours et Peluches J.-B. Martin [Recueil Rapports à l'assemblée générale], Lyon, 1898-1904, 8 vol., formats divers.
Il existe également des échantillons de tissus conservés au Musée historique des Tissus, à Lyon

Bibliographie

Méthodologie
CHOMEL Vital, "Les archives d'entreprises dans les départements", Gazette des Archives, n°84, 1974, p.19-35.
Direction des Archives de France, Manuel d'archivistique, Paris, Archives nationales, 1970, 805 p.
Direction des Archives de France, La Pratique archivistique française, Paris, Archives nationales, 1993, 630 p.
DREYFUS Michel, Les sources de l'histoire ouvrière, sociale et industrielle en France. XIXe-XXe siècles. Guide documentaire, Paris, Éditions ouvrières, 1987, 297 p.
GILLE Bertrand, État sommaire des archives d'entreprises conservées aux Archives nationales, t. I (1AQ à 64 AQ), Paris, Imprimerie nationale, 1957.
GILLE Bertrand, "Les archives d'entreprises", Revue historique, 76e année, t. CCVIII, juillet-septembre 1952, p.185-204.
ROBERT François, Les archives d'entreprise en Rhône-Alpes aux XIXe et XXe siècles. Guide documentaire, T.I Les services d'archives publics, Lyon, Maison Rhône-Alpes des Sciences de l'Homme, 1993, 486 p.
VIDALENC Jean, "Les archives d'entreprises et leur intérêt pour l'Histoire", Gazette des Archives, n° 73-74, 1971, p.83-91.

Histoire économique
BRAUDEL Fernand et LABROUSSE Ernest, Histoire économique et sociale de la France, T. IV, Des années 1880 à nos jours, 3 vol., Paris, Presses Universitaires de France, 1979-1982, 1837 p.
Histoire de l'industrie et du commerce en France, Paris, Édition d'Art et d'Histoire, s.d., 2 vol. Article sur les Manufactures, vol. 2, p. 103.
LEON Pierre, Histoire économique et sociale du monde, T. IV, 1848-1914 ; T.V, 1914-1947, Paris, 1977 ; T. VI, 1947 à nos jours, Paris, 1982.
Ministère de l'Industrie et du Commerce, Service central de statistique industrielle, Annuaire de statistique industrielle, 1939-1947, 1948, 299 p. en bas de page.
Statistique générale de la France, Annuaire statistique de la France, Paris, Imprimerie nationale, depuis 1878, 1 vol. annuel.

Histoire économique lyonnaise
CAMBON V., La France au travail. Lyon, Saint Etienne, Grenoble, Dijon, Paris, 1911, 256 p.
CAYEZ Pierre, Métiers Jacquard et hauts-fourneaux. Aux origines de l'industrie lyonnaise, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978, 483 p.
CAYEZ Pierre, L'industrialisation lyonnaise au XIXe siècle. Du grand commerce à la grande industrie, Université Lille III, 1979, 1254 p. CAYEZ Pierre, Crises et croissance de l'industrie lyonnaise 1850-1900, Paris, CNRS, 1980, 357 p.
CAYEZ Pierre, "Industries anciennes et industries nouvelles à Lyon au début du XXe siècle", Histoire Économie et Société, avril juin 1994, p.321-339.
Le Dauphiné au travail, 3 vol., Grenoble, 1922, 235, 396 et 304 p.
KLEINCLAUSZ A., Histoire de Lyon, T. III, De 1814 à 1940, par Fr. Dutacq et André Latreille, Lyon, 1952, 343 p.
LAFFERERE Michel, Lyon ville industrielle. Essai d'une géographie urbaine des techniques des entreprises, Paris, PUF, 1960, XII-546 p.
LEON Pierre, "La région lyonnaise dans l'histoire économique et sociale de la France : une esquisse (XVIe-XIXe)", Revue historique, CCXXXVII n°481, janvier-mars1967, p.31-62.
LEON Pierre, "Un projet : l'étude quantitative de la croissance dans une région dominante de l'ensemble économique français (1815-1967)", Bulletin du Centre d'Histoire Économique et Sociale de la Région Lyonnaise, mai 1969, p.21-39.
LEQUIN Yves, Les ouvriers de la région lyonnaise (1848-1914), T.I : La formation de la classe ouvrière régionale, T. II : Les intérêts de la classe et la République, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1977, 573 et 500 p.
Lyon et la région lyonnaise en 1906, Lyon, 1906, XVII-916 et 679 p.
TURQUAU Victor, Géographie agricole, industrielle, commerciale et économique de la France. Département du Rhône et régions environnantes, Lyon, 1904, 111 p.

Histoire du textile
ALCAN Michel, Essai sur l'industrie des matières textiles, Paris, Mathias, 1847, 2 vol., atlas de 35 pl.
ALGOUD Henri, Le velours, Paris, Massin, s.d. [1913], 20 p., 52 pl.
ALLIX André, CIBERT A., Géographie des textiles, Paris, Masson, 1962.
BEAUQUIS A., Histoire économique de la soie, Grenoble, 1910, 90 p.
BEZON Jean, Dictionnaire général des tissus anciens et modernes, Paris, 30croix, 1867, 2 vol. et un atlas.
DULAEY Maurice, La fabrication de la rayonne et de la fibranne viscose, Paris, Éditions de l'industrie Textile, 1950, 144 p, 87 fig.
FAUQUET, Histoire de la rayonne et des textiles synthétiques, Paris, 1960. GUENEAU L., La soie artificielle, Paris, 1928.
HARDOUIN-FUGIER Élisabeth, BERTHOD Bernard, CHAVENT-FUSARO Martine, Les étoffes. Dictionnaire historique, Paris, Éditions de l'Amateur, 1994, 419 p.
LAURENT René, L'énergie électrique dans l'industrie textile, Lyon, Éd. de la Guillotière, 1947, 378 p.
REYBAUD Louis, Études sur le régime des Manufactures. Condition des ouvriers en soie, Genève, Slatkine, réimp. 1859, 1978, 396 p.
ROUSSIERS Paul (de), Les grandes industries modernes. T. III : Les Industries textiles, Paris, A.Colin, 1924-1926, 4 vol.
Textile : production et mode. Actes du 112e congrès des sociétés savantes, Lyon, 1987, Histoire moderne et contemporaine, t.I, Paris, CTHS, 1987, 451 p.
Textile et automatisation, colloque sur l'automatisation des matières textile, Paris, Institut Textile de France, 1959.
THIEBAUT Raymond, Textiles, T.I : matières textiles, filatures, T.II : tissage, teinture, apprêts, Paris, Dunod, 2 vol.
VILLERME, La santé des ouvriers des fabriques de soie, coton et laine, Paris, Renouard, s.d., 83 p.

Histoire du textile et de la soie en lyonnais
CHATELAIN Abel, « Les usines-internats et les migrations féminines dans la région lyonnaise, Seconde moitié du XIXe Siècle et début du XXe siècle », Revue d'histoire économique et sociale, 48, 1970, p.373-394.
DECHELETTE Charles, L'industrie cotonnière à Roanne, Roanne, 1910, 176 p.
Groupe de recherche sur l'histoire et le folklore de l'ouest lyonnais, "Le velours dans l'ouest lyonnais de 1830 à 1930", L'Araire n°102, Messimy, 1995, 93 p.
HOUSSEL Jean-Pierre, "Le Roannais, une région textile", Les cahiers de la Fabrique, Roanne, 1986, 120 p.
LAFERRERE Michel, "L'industrie lyonnaise de la teinture des soies sous le Second Empire", Cahiers d'Histoire, V, 1960, p.101-118.
LEQUIN Yves, Aspects économiques des industries lyonnaises de la soie (1870-1900) : la fin de la Fabrique, DES Lyon, 1958, 307 p. et annexes.
PARISET E., Histoire de la fabrique lyonnaise, étude sur le régime social et économique de l'industrie de la soie à Lyon depuis le XVIe siècle, Lyon, 1901, 433 p.
PELOSSE V., Le tissage rural des soieries dans le Rhône, Lyon, 1902, 16 p.
PINTON A., "La soie artificielle à Lyon et dans la région lyonnaise", Études rhodaniennes VI, 1930, p.229-250.
POMMIER Henriette, ROUPIOZ Christian, VILLELONGUE Martine, VIAL Gabriel, GARDEN Maurice, Soierie Lyonnaise (1850-1940), Paris, CNRS, 1980, 71 p.
REYNIER Elie, La soie en Vivarais, études d'histoire et de géographie économique, L'Argentière, 1921, 243 p.

À propos des Manufactures J.-B. Martin
Association pour le développement des études économiques et sociales, Rhône-Alpes : le textile sacrifié dossier J.-B. Martin, un cas typique, Lyon, février 1978, 84 p. Attention, cette revue est une publication d'un groupe d'études CGT.
COMBIER Charles, Face to face Velvet. The conquest of a french genius, Jean-Baptiste Martin (1801-1867), novembre 1991, non publié.
Extravagant lenghts. Velvet plush and velveteen, november 19, 1991-january 11, 1992, Fashion Institute of Technology (plaquette disponible à la bibliothèque du musée des Tissus de Lyon).
GAILLARD Lionel, L'entreprise Martin à Tarare de 1836 à 1914, Mémoire de maîtrise sous la direction de Yves Lequin, Lyon, Université Lyon II, 224 p. et annexes.
HEMMERT Didier, SALERON Gérard, Émile Huber et la peluche de soies ou du temps où Sarreguemines coiffait le monde, Sarregumeines : Confluence, 2010.