HDEPOT/SJDD - Hôpital Saint-Jean-de-Dieu

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Hôpital Saint-Jean-de-Dieu.

Cote/Cotes extrêmes

HDEPOT/SJDD

Date

1824-2006

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon

Origine

Hôpital Saint-Jean-de-Dieu (Lyon, Rhône, France)

Biographie ou Histoire

L'hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Lyon est un hôpital psychiatrique fondé en 1824 par l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu. L'établissement se trouve dans l'actuel quartier de la Guillotière autrefois commune limitrophe de Lyon et indépendante. L'établissement est situé au 290 route de Vienne à Lyon.

Les frères de l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu arrivent à Lyon en 1824 avec peu de moyens. Ils achètent d'abord une maison située dans le quartier de la Guillotière. Celle-ci possédant un grand jardin est fermée permettant ainsi d'en faire un premier hôpital appelé « Notre-Dame des Incurables » ou encore « maison des hirondelles ». Parmi les voisins dérangés par cette proximité avec les malades, une famille offre une somme importante aux frères pour qu'ils partent s'établir ailleurs. Avec cette aide, les frères achètent le château et la terre de Champagneux dont on retrouve des mentions dans les archives sous les termes de « maison de santé Saint Pierre-Saint Paul » ou « maison des frères de la charité ». L'établissement a subi au fil des années des transformations architecturales importantes. Le domaine vaste par sa taille (22 hectares) permet d'agrandir l'établissement tout en ayant des terres à cultiver ainsi qu'une ferme pour l'élevage d'animaux (jusqu'en 1975). Cela permet de nourrir le personnel et la population hospitalisée. L'établissement possédait aussi un moulin et de nombreux autres bâtiments (cordonnerie, buanderie, cuisine, et même une choucrouterie). L'hôpital peut ainsi vivre en autonomie. Une monnaie unique et propre à l'établissement a été mise en place et les patients valides peuvent être amenés à faire certaines tâches ménagères et autres travaux en échange d'un peu d'argent.

Suivant les recommandations de certains médecins psychiatriques, de nouveaux bâtiments sont construits en 1838 par l'architecte Pierre Bernard (précédemment deux bâtiments avaient été construits en 1828). L'établissement doit pouvoir offrir des conditions d'accueils de qualité pour 1500 patients. En tant qu'ordre religieux, le domaine possède aussi sa propre chapelle érigée en 1838.  L'établissement se dote de l'électricité en 1919, de l'eau courante, de salles de chirurgie et d'appareils de radiographie. À l'aube de la Première Guerre Mondiale, l'hôpital vit toujours en autarcie il est amené à prendre en charge des blessés de guerre et installe une ambulance. Il s'agit d'un établissement hospitalier civil improvisé dans différents bâtiments d'une ville (mairie, théâtre, etc.) destiné à renforcer l'action des services de santé pour les soins d'urgence en cas de guerre ou d'épidémie. Pourtant en 1944, à la suite du bombardement de la ville de Lyon, Saint-Jean-de-Dieu est en partie détruit et subit des pertes matérielles et humaines. Beaucoup de patients sont accueillis à l'hôpital du Vinatier à Lyon.

Concernant la population hospitalisée, l'établissement accueille ses premiers patients dès le mois d'avril 1824. Il s'agit uniquement d'hommes. Ce n'est qu'en 1972 que les premières femmes apparaissent dans les registres de l'hôpital. Elles étaient auparavant soignées à la clinique Saint Vincent-de-Paul. Le premier patient était un étudiant atteint de mélancolie. Au cours des deux premières années de vie de l'hôpital, 24 malades y sont soignés. Leur nombre ne va cesser de croître et en 1838, ils sont au nombre de 208.

L'hôpital à une particularité : l'origine de certains de ses patients.  De nombreux malades sont originaires de la Loire. Ceci s'explique du fait qu'une grave épidémie de typhus due au surpeuplement des locaux a eu lieu en 1825. À cette période le frère Pierre Pautard, envoyé par Paul de Magallon, établit un autre établissement hospitalier au prieuré Sainte-Croix de Savigneux. L'épidémie fait de nombreux morts en quelques mois, dont son créateur Pierre Pautard. Les rescapés seront envoyés à Lyon. Une convention avec le département de la Loire est mise en place. Cette importance se reflète dans les registres de pensions dont certains sont consacrés exclusivement aux patients venus de la Loire. Des patients viennent également d'autres départements mais en quantité moindre.

L'hôpital Saint-Jean-de-Dieu à Lyon revêt une certaine importance. En effet, il fut la « maison mère » de l'Ordre en France au XIXe et XXe siècles. Les frères y sont très attachés car ils sont nombreux à avoir passés leur juvénat dans cet établissement qui propose aussi une école d'infirmiers. Les frères fondateurs de cet établissement l'ont quitté en 1980 (où l'hôpital devient propriété du Conseil Général du Rhône), l'hôpital est désormais géré par l'A.R.H.M. (Association Recherche Handicap et santé Mentale). Cette association existe depuis 1950 au départ Mouvement de la Croix Marine, elle a pour objectif d'offrir aux patients d'établissements psychiatriques de meilleures conditions de vie et d'encadrement. L'hôpital de Saint-Jean-de-Dieu est le deuxième établissement géré par cette association. L'A.R.H.M. œuvre au développement de structures médico-sociales pour adultes et enfants sur le territoire du Rhône.

Histoire de la conservation

Jusqu'en 2017, le fonds de l'établissement était conservé au sein de l'hôpital, au service des hospitalisations. 

Modalités d'entrées

Un dépôt et un versement aux Archives Départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon ont été effectués les 12 et 13 janvier 2017. L'hôpital de Saint-Jean-de-Dieu est un E.S.P.I.C. (Établissement de Santé Privé d'Intérêt Collectif). C'est pourquoi la partie administrative est privée et a été déposée. La partie relative à la délégation de service public (accueil de la population hospitalisée) a fait l'objet d'un dépôt.  Lors de leur départ en 1980, les frères de l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu ont emporté avec eux une partie des archives concernant la communauté elle-même, mais également l'hôpital. En 2018, un second versement est pris en charge par les ADRML et concerne un échantillon de dossiers médicaux pour la période 1970 à 1992. Enfin, en 2023, les registres de la loi pour la période 1988-2006 sont également versés.

Présentation du contenu

 Le fonds contient des archives concernant la population, c'est-à-dire les malades internés dans cet hôpital depuis 1824. Il comprend à la fois les registres de la loi, des registres de gestions des entrées, sorties et décès des malades, des registres de mutations et de mouvements, des registres de matricules. Les dossiers des patients couvrent la période allant de 1824 à 1992. Le fonds contient également des documents de la gestion de l'hôpital en temps de guerre, de la gestion du personnel mobilisé et des blessés. Les archives sur les finances de l'établissement, comprennent les pensions, les recettes et dépenses, ainsi que des statistiques, des journaux des achats pour l'hôpital, qu'il s'agisse de l'organisation de la vie des malades, ou du fonctionnement de l'établissement.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Le fonds est en cours de classement.

Accroissements

Pas d'accroissement prévu, sauf en cas de nouveau dépôt.

Mode de classement

Le fonds a fait l'objet d'un répertoire méthodique détaillé, produit par Marine Devaux stagiaire aux Archives Départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon dans le cadre de son stage de fin d'année pour le Master 2 « Archives » à L'Université Lyon 3. Le fonds a été reclassé coté selon le cadre la circulaire de classement des Archives départementales (circulaire AD 98-8 du 18 décembre 1998 sur le classement et la cotation des archives dans les services d'Archives départementales) et selon le cadre de classement des archives hospitalières (arrêté du 11 mars 1968 portant règlement des archives hospitalières).

Conditions d'accès

Un certain nombre de documents sont soumis à des délais de communicabilité restreints qui protègent le secret médical et la vie privée. Le fonds étant en cours de classement, l'instrument de recherche en cours est consultable en pièce jointe et l'accès se fait sur demande préalable.

Conditions d'utilisation

Les documents peuvent être librement reproduits conformément au règlement de la salle de lecture des Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon et à la législation sur la réutilisation des données publiques.

Langue des unités documentaires

Français, allemand.

Autre instrument de recherche

Documents en relation

Archives départementales du Rhône

                (Sous-série 3J) Fonds Léon Galle, contenant des portraits de Saint Jean de dieu.

                (Série P) Cadastre.

                (Série H-dépôt) Fonds des hôpitaux.

                              

Archives municipales de Lyon

(Cote 18 S) Fonds d'architecte contenant des plans, intitulé : « Travaux d'aménagement de l'hôpital Saint-Jean-de-Dieu, XIXe-XXe siècles ».

 

Archives de l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu

Archives de la communauté et relatives à la gestion de l'hôpital.

Archives départementales de l'Ain

SS 4N : 4N271 Asile d'aliénés (hospice St Lazare de Bourg-en-Bresse (1824-1850).

E-Dépôt Commune de Bourg-en-Bresse archives sur l'hospice de la Charité.

Bibliographie

Ouvrages sur l'Ordre de Saint-Jean-de-Dieu

CHAGNY André, L'Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu en France, tome 1, des origines à la Révolution (1601-1792), Lyon, 1953.

CHAGNY André, L'Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu en France, Tome 2, depuis la Révolution, Lyon, 1953.

MONVAL Jean, Les Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, collection Les grands ordres monastiques et instituts religieux, éditions Bernard Grasset, 1936.

 

Ouvrages sur l'hôpital de Saint Saint-Jean-de-Dieu à Lyon

 

 

MARESCAUX Anne, Vie et mort dans les hôpitaux psychiatriques pendant la Seconde Guerre Mondiale : l'exemple de Saint-Jean-de-Dieu à Lyon, Mémoire de maîtrise d'histoire sous la direction de M. Michel Boyer, Université Lyon 2, Lyon, 2001.

Ouvrages sur la psychiatrie

BONNET Henri, Histoire de la psychiatrie à Lyon : de l'Antiquité à nos jours, Césura Lyon, Meyzieu, 1988.

Notes

Instrument de recherche rédigé par Marine Devaux stagiaire du Master Archives de l'Université Lyon III.