Gabriel Chevallier est un écrivain français originaire de Lyon où il naît le 3 Mai 1895 dans le quartier Saint-Georges.  Il est principalement passé à la postérité pour son roman Clochemerle (1934) qui va, par son succès retentissant, éclipser en grande partie le reste de son œuvre, ce que Gabriel Chevallier va déplorer mais dont il saura aussi profiter.

La jeunesse de Gabriel Chevalier est marquée par la sévérité  de son père,  clerc de notaire à Lyon. Il est  envoyé par son père comme interne dans le collège tenu par les Maristes à Saint-Chamond. Il supporte mal cette éducation stricte et religieuse : son ouvrage Sainte Colline (1937) raconte cette vie d'interne dans un pensionnat religieux. Il passe de nombreuses vacances scolaires chez sa grand-mère maternelle qui habite Gueugnon dont le souvenir contribuera à l'écriture de Clochemerle.

Gabriel Chevallier entre ensuite à l'École des Beaux-Arts de Lyon. Il commence ses études en 1911 mais la guerre qui débute en 1914 va les interrompre puisque Gabriel Chevalier est alors mobilisé à 19 ans. Il est blessé durant les combats en Artois en octobre 1915. Il retourne au combat, après sa convalescence, en juin 1916. Gabriel Chevallier sera décoré de la Croix de Guerre et nommé Chevalier de la Légion d'Honneur. En grande partie révulsé par ce qu'il a vu et subi, Gabriel Chevalier racontera ce qu'il a vécu dans son ouvrage La Peur (1930) où il dénonce l'absurdité , les atrocités des combats et le comportement de certains chefs militaires, peu soucieux d'épargner les hommes. Rendu à la vie civile en 1919, il exerce divers métiers : retoucheur de photographies, voyageur de commerce, dessinateur, affichiste, professeur de dessin.  Il en tirera son premier roman Durand, voyageur de commerce qu'il publie en 1929. Il collabore également à plusieurs journaux tels que Le cri de Lyon, L'Illustré du Sud-est, Le Lyon Républicain, Vendémiaire.

En 1934, la célébrité de Gabriel Chevallier est assurée par son troisième ouvrage, Clochemerle, qui suscite un très grand engouement et dont le succès est énorme.  En effet, au fil des années, celui-ci sera traduit en une trentaine de langues et vendu à plusieurs millions d'exemplaires. Gabriel Chevallier obtient pour Clochemerle le prix « Courteline » décerné par la Société des Gens de Lettres. Clochemerle raconte un fait divers : la création d'une pissotière dans un village du Beaujolais provoque la discorde au point de nécessiter l'intervention de l'armée. L'ouvrage est apprécié pour l'humour employé ainsi que pour la satire insolente, mordante et volontairement gauloise de tous ceux qui se disent respectables dans la société. Le succès de Clochemerle se traduit par des adaptations au cinéma, à la télévision (dont un feuilleton de 9 épisodes réalisé en 1971 par la BBC et plusieurs autres films), au théâtre (avec même une opérette). Gabriel Chevallier donnera encore deux suites à Clochemerle,  dont Clochemerle-Babylone (1954) qui sera adapté au cinéma en 1957 sous le titre Le Chômeur de Clochemerle avec pour principal acteur Fernandel.

Gabriel Chevallier est élu le 4 juin 1946 à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon. Il continue d'avoir une production abondante avec de nombreux romans (Il écrit au total une vingtaine d'ouvrages) comme Miss Taxi (1961) mais aussi des pièces de théâtre comme Le Ravageur (1953), qui sera jouée aux Bouffes Parisiens, ou encore un livre plus académique, Lyon 2000 (1958), qui raconte l'histoire de la ville de Lyon.

Gabriel Chevallier s'éteint le 5 avril 1969 d'une crise cardiaque à Cannes. De sa femme Madeleine, avec qui il s'est marié en 1936, il n'aura eu qu'un fils.

La sous-série 47Jest issue :

- d'une part, d'un dépôt de Camille Issartel datant de 1976 (première partie)

- d'autre part, d'un don de Gérard Chevallier en 2023 (deuxième partie)

- d'un ensemble d'ouvrages récupérés en 1976

La première partie du fonds Gabriel Chevallier, récupérée dans une maison, a fait l'objet d'un contrat de dépôt le 31 décembre 1976.

Cette première entrée a été complétée en 2023 par un don de Gérard Chevallier, fils de Gabriel Chevallier.

Tapuscrits : - de romans dont Clochemerle, Propre à rien et Lily d'Argental (1930-1940). Manuscrits dactylographiés de nouvelles dont L'auto c'est le rêve, Au Ciel, le Cancre du collège Sainte-Colline, Les Chères tantes, les Eclopés du cirque, La Fille du colonel, Flavie Lacaille (1920-1930) ; - de pièces de théâtre (1920-1930) ; - d'articles de presse spécialisée dans les arts, l'actualité, l'automobile et les voyages, la guerre, la société (1920-1930). Préfaces (1920-1930). Conférences, comptes-rendus d'ouvrages, interview, notes historiques, correspondance et documentation (1920-1936).

Ce fonds est communicable.

Dans le respect de la propriété intellectuelle et artistique.

Voir l'inventaire 47J en PDF

ARCHIVES DEPARTEMENTALES DU RHONE - Bibliothèque : FM 498, FMS 5355, FM 6887, R 22-1997 n° 1, R 152-1992-1993 n°12.

BAZY (Didier), Gabriel Chevallier, les dessous de Clochemerle, Villefranche, 2019 (cote Archives du Rhône FM 8498).

Le modèle de Clochemerle serait Vaux-en-Beaujolais.

Le répertoire numérique détaillé a été établi par Simon-Pierre Dinard, conservateur, en 2004 et a fait l'objet d'une rétroconversion électronique normalisée avec le logiciel Thot par Marion Duvigneau, conservateur, en 2010.

La première partie du fonds correspond au dépôt de 1976. Elle est essentiellement composée de manuscrits dactylographiés de romans, d'articles de journaux, de pièces de théâtre, et de quelques éléments de correspondance, particulièrement intéressante pour ce qui est de la part qui concerne ses relations avec les éditeurs pour faire paraître La Peur. Elle couvre l'entre-deux guerres jusqu'en 1936, date vers laquelle il a dû déménager à Paris. Cet ensemble est particulièrement représentatif de la période la plus créative de G. Chevallier, jusqu'à la parution de Clochemerle (1934).