La guerre et la reconstruction

Son successeur, Martial Griveaud (1941-1946), qui avait dû abandonner ses fonctions d’archiviste de la Moselle en raison de sa sympathie pour la Résistance, dut mettre à l’abri les fonds d’archives au château d’Urfé, dans la Loire, et les réintégrer à Lyon en 1945 ; c’est alors qu’il mourut prématurément, en 1946, à cinquante-trois ans.

René Lacour (1946-1976), d’origine berrichonne et qui avait été archiviste de l’Indre avant d’être prisonnier pendant cinq ans durant la Seconde Guerre mondiale, dirigea les Archives pendant trente ans. Il se consacra à la rédaction de répertoires numériques détaillés (L, Q, sous-séries 11G à 29G, H et 49H) et publia de nombreux articles ; son adjoint, Henri Hours, rédigea le répertoire de la première partie de la série G (dont le fonds du chapitre cathédral). René Lacour prépara également un guide des archives du Rhône qui, s’il ne fut jamais publié, offrait la première vue de synthèse des fonds conservés.

Il allait appartenir à son successeur Mathieu Méras (1976-1989), ancien archiviste de Tarn-et-Garonne mais originaire de Beaujeu, d’envisager l’extension du bâtiment des Carmes-déchaussés désormais trop exigu. Le choix fut fait de la création d’un deuxième site, dans l’ancienne usine textile Chomienne (3e arrondissement).
Le bâtiment « Servient » allait ainsi accueillir les versements d’archives contemporaines de plus en plus importants, mais cette division du service sur deux sites distants n’était pas sans poser de grandes difficultés au quotidien. Soucieux d’animer le réseau érudit, Mathieu Méras fonda également, en 1983, l’Union des sociétés historiques du Rhône. Nommé conservateur des antiquités et objets d’art (mission qui fut ensuite exercée par tous ses successeurs), il joua également un grand rôle dans la préservation du patrimoine départemental.